La FSCL a annoncé la fin de la saison. Il n’y aura donc malheureusement pas de championnat national en janvier.
Le couperet est tombé vendredi, sur le coup de 11 h, via un communiqué de presse de la fédération luxembourgeoise de cyclisme : les épreuves de Pétange (1er janvier), Hesperange (3 janvier) ainsi que les championnats nationaux prévus initialement à Ettelbruck (9 janvier) sont annulés, mettant ainsi un terme à une saison 2020/2021 qui n’aura compté que cinq manches (Reckange-sur-Mess, Brouch, Schouweiler et Kayl). Stoppés initialement jusqu’au 31 décembre, certains coureurs gardaient espoir de voir la saison reprendre et continuaient de s’entraîner comme si…
Pour être clair, l’annonce n’a pas surpris grand monde. Dans notre édition du 5 novembre dernier, Lex Reichling avait conscience que la probabilité de ne pas pouvoir remettre son titre en jeu, lui dont c’est la dernière saison, était assez forte. «Vous imaginez qu’on coure un championnat de cyclo-cross alors que les hôpitaux pourraient être pleins de malades?» La décision de stopper, dans un premier temps, les compétitions jusqu’au 31 décembre ne permettait pas d’avoir l’assurance que la menace du Covid-19 serait annihilée. Loin de là. «Je pense que c’est la décision la plus raisonnable, estime Lex Reichling. Tant sur le plan sanitaire que sportif. Et puis, organiser un championnat national après plus de deux mois de pause et après seulement deux courses, ça n’aurait pas eu de sens.»
La BGL Ligue (…) peut continuer de se dérouler avec 100 spectateurs à chaque match et nous, on annule un championnat national qui doit réunir 40 coureurs ?
Sans minimiser les effets du Covid-19 sur les personnes les plus vulnérables, Vincent Dias dos Santos, qui a été lui-même infecté en octobre, s’interroge : «On a 30 ans, on est en bonne santé et si c’est nécessaire, on peut faire les tests. Qu’on n’autorise pas les coureurs étrangers, d’accord, mais quand même, je ne comprends pas : la BGL Ligue, avec ses semi-professionnels, peut continuer de se dérouler avec 100 spectateurs à chaque match et nous, on annule un championnat national qui doit réunir 40 coureurs? Il y a quelque chose qui m’échappe…»
Quant à la possibilité d’être porteur du virus et d’être un agent transmetteur, le champion national 2019 rétorque n’avoir «contaminé personne de (son) entourage, pas même ma grand-mère de 86 ans». Derrière ces propos, une souffrance. «Ça me bouffe!», lâche l’intéressé qui, là encore, espérait pouvoir s’aligner sur l’une ou l’autre course en Belgique, mais «les épreuves sont désormais réservées aux top 50 mondiaux et il n’y a plus de wild card».
Dans ces conditions, celui qui prendra quoi qu’il arrive sa retraite sportive à l’issue des championnats du monde n’est pas sûr de prendre part à ces derniers. Non pas qu’il imagine un seul instant que ce rendez-vous puisse être annulé («même s’il doit se dérouler à huis clos, il se déroulera, c’est sûr à 100 %…»), mais si la FSCL venait à envoyer une sélection, il se rendrait à Ostende (30-31 janvier) à une condition : «Si je n’ai pas deux courses dans les jambes, je n’irai pas.»
En discussion avec Michel Wolter, Vincent Dias dos Santos a repéré deux épreuves, à Namur (20 décembre) et Dendermonde (27 décembre). Lex Reichling, lui, semble s’être déjà fait une raison : «Normalement, on devait disputer ces Mondiaux mais déjà qu’en temps normal c’est très difficile de suivre le rythme alors sans faire de course avant, ce serait plus que difficile. Je ne sais pas ce que compte faire la fédération.» Lex Reichling s’apprête à mettre un terme à sa carrière sans avoir eu l’occasion de remettre sa couronne en jeu. «Finalement, dit-il avec un léger sourire, ma carrière, je l’ai arrêtée la saison dernière…»
Charles Michel