[Cyclo-cross] Championnat national : la chasse est ouverte !

La course élite s’avère particulièrement indécise, dimanche, lors du championnat national de cyclo-cross à Hesperange. Si Christian Helmig se méfie de Vincent Dias Dos Santos et de Gusty Bausch, Pit Schlechter et Massimo Morabito espèrent créer la surprise.

Christian Helmig pourra-t-il réaliserle quadruplé? Rien n’est moins sûr, même si le tenant du titre garde de solides arguments.

Il ne faut jamais jurer de rien avec le cyclo-cross luxembourgeois. On le disait moribond, inintéressant, voici de cela quelques mois encore, et le championnat qui s’annonce promet une telle empoignade, une telle indécision, qu’au moment de faire des pronostics, aucun observateur ne tient à se montrer péremptoire.

Certes, cela ne se traduit pas au plus haut niveau par une véritable percée et, récemment, la 41 e place de Vincent Dias Dos Santos en Coupe du monde du côté de Zolder a eu le don de l’installer au sommet de la hiérarchie… nationale du moment.

D’ailleurs, le coureur du LC Tétange n’avait pas attendu ce moment pour prendre les commandes, certes symboliques, du cyclo-cross luxembourgeois. Depuis le début de la saison, Vincent Dias Dos Santos, 25 ans, a démontré des progrès, constants. Christian Helmig s’en est bien aperçu lorsqu’il est revenu de voyage de noces à la fin novembre. Gusty Bausch également. Sur la plupart des courses, ils ont subi sa loi.

Sauf la semaine dernière, justement, lors de la répétition générale de ces Nationaux sur ce circuit du Holleschbierg assez longuement retravaillé par les organisateurs du Guidon Alzingen. Ce qui fit d’ailleurs dire au lauréat, Christian Helmig, que « ça ferait un bon championnat… ».

Nous y voilà donc au championnat. « Le jour où aux yeux du public, nous sommes des marionnettes, avec chacun son rôle, ça promet un bon spectacle », s’amuse Vincent Dias Dos Santos, longtemps allergique au rendez-vous. Il ferait lui-même un beau champion…

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Maintenant que le public y a repris goût, maintenant que les compétiteurs reviennent nombreux sur les épreuves du calendrier régional, le must de la saison arrive à point nommé. Le championnat, il n’y a que cela de vrai!

Ce n’est pas Gusty Bausch qui nous dira le contraire. L’enfant de Brouch dit ne pas apprécier le circuit, et les faits lui donnent partiellement raison, puisqu’il ne s’y est imposé qu’à une seule reprise. Un cliché le montre en 2010 céder quelques dizaines de mètres à Jempy Drucker sur ce même tracé du Holleschbierg, à l’arrivée du championnat. L’autre photographie, quasiment à l’identique, remonte à dimanche dernier. Au moment où Christian Helmig signe sa victoire, on voit Gusty Bausch virer au fond pour s’emparer de la deuxième place.

Un trio majeur

Qu’en sera-t-il ce dimanche? Gusty Bausch, qui a su rester, et c’est tout à son avantage, un homme de championnat, dit ne pas raffoler de ce circuit roulant qui permet des regroupements et aux suiveurs de se refaire la cerise dans les roues, devra jouer finement pour s’imposer.

Quatre ans, depuis l’avènement de Christian Helmig, devenu au fil des ans une sorte de bête noire pour lui, qu’il n’y est plus parvenu. L’an passé encore chez lui, il avait tout tenté. « Ça se jouera entre Christian (Helmig), Vincent (Dias Dos Santos) et moi. Je ne vois personne d’autre », avertit donc Gusty Bausch, péremptoire. Il y aura pourtant tout lieu de se méfier des coureurs Leopard aux dents très affûtées. L’un et l’autre ont les armes pour s’inviter sur le devant de la scène.

Pit Schlechter, qui n’est plus un jeune premier, avait croqué le titre espoirs en 2010, déjà au Holleschbierg où il se sent comme chez lui. Sa saison, jusqu’ici, a été bien plus poussive que prévu. Presque désespérante.

Mais le garçon sait se faire opiniâtre. Il a presque toujours brillé dans les championnats de cyclo-cross. Ce solide routier s’y est remis sur le tard, mais à l’évidence, « malgré le handicap de partir en deuxième ligne », il a une belle carte à jouer. Tout comme Massimo Morabito, pour le coup encore bien plus convaincant cette saison. Ses adversaires le savent, ce garçon élancé est également capable de contrecarrer leurs plans.

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Les deux coéquipiers partagent néanmoins le défaut d’un manque de technicité. Ils connaissent la règle du jeu. Ils disparaîtront à la moindre faute, mais resteront menaçants jusqu’au bout s’il reste en place et que leur mécanique ne leur joue pas un vilain tour.

Dias Dos Santos a tout revu

Difficile dans ce contexte de s’avancer plus avant. Sur une heure de course, tant de choses peuvent arriver. La pression qui pèsera sur les épaules des uns et des autres se chargera de faire le reste.

C’est aussi sans doute pour cette raison que Vincent Dias Dos Santos s’est placé de lui-même en retrait dimanche dernier. Pas question de faire le championnat une semaine trop tôt. Pas question non plus de rappeler à ses adversaires ce qui faisait jusqu’ici son principal défaut le jour J. Pour mettre toutes ses chances de son côté, le Tétangeois a revu son approche de l’évènement de fond en comble.

Il a remodelé son entraînement. Il a disséqué sa saison, n’hésitant pas à effectuer une coupure de deux semaines sans compétition « pour garder de la fraîcheur ». Jusque-là, on ne peut pas dire de lui que c’était un homme de championnat. Il envisage de démontrer qu’à 25 ans, il n’est pas trop tard pour le devenir.

Tant mieux pour le suspense. Tant mieux pour la compétition. Oui, ce championnat, dans lequel Scott Thiltges et Lex Reichling entendent endosser un rôle d’acteur, s’annonce bien plus indécis que prévu. « Je pense que ce sera plus dur cette année pour moi de défendre mon tricot », confirme en guise de conclusion Christian Helmig.

Denis Bastien