L’espoir de 18 ans a impressionné dimanche à Cessange, au lendemain de sa 18e place en Coupe du monde. Le coureur de Préizerdaul a remporté son troisième succès de la saison.
On ne sait pas exactement s’il s’agissait d’un tournant dans la saison locale de cyclo-cross, mais toujours est-il qu’on n’avait pas vu depuis longtemps un jeune coureur de 18 ans assommer de la sorte ses adversaires. Il faut sans doute remonter à l’époque de Jempy Drucker, mais on le sait, ici comme ailleurs, toute comparaison a ses limites.
Les limites de Felix Schreiber, elles, restent à définir. Dimanche, sans attendre, il a vissé sa poignée d’accélérateur et après un tour de circuit, c’est sa roue arrière que ses rivaux fixèrent. Puis ils ne virent bientôt plus rien… Felix Schreiber, manifestement «le plus fort» de l’avis de tous, est vite apparu comme imbattable sur ce circuit physique où ce grand gabarit a parfois semblé se promener avec beaucoup de puissance.
Au lendemain de sa 18e place dans la cinquième manche de la Coupe du monde disputée à Zeven (Allemagne), le coureur de Préizerdaul a manifestement le vent en poupe. «C’est un week-end parfait pour moi», commenta-t-il dans l’aire d’arrivée où il avait partagé sa joie aux côtés de sa famille et de son entraîneur attentif, Jeannot Kayser.
De la course qui allait lui permettre de signer son troisième succès de la saison (après Mersch et Rumelange), il n’y avait manifestement pas grand-chose à commenter puisque de près ou de loin, il ne fut jamais inquiété. «Ici à Cessange, c’est mon parcours favori. C’est ici que j’avais remporté mon premier titre de champion national chez les débutants», rapportait-il. Tout juste expliquait-il pourquoi il s’était décidé à partir si tôt : «J’ai essayé de faire quelque chose lorsque j’ai vu à un moment que Vincent (Dias Dos Santos) se trouvait à 10 mètres. Alors j’ai fait l’effort…»
On connaît la suite. Tout a été dit sur le sujet. Le circuit Josy-Mersch pourrait vite devenir le circuit Felix Schreiber tant il semble taillé à sa mesure de coureur physique.
Samedi à Hasselt…
«Pour moi, le week-end a été parfait», avait-il d’abord confessé avec un large sourire. Felix Schreiber faisait bien entendu référence à sa 18e place acquise la veille en Coupe du monde. Là encore, depuis Jempy Drucker, un top 20 dans cette catégorie n’était plus arrivé. Et dire qu’il n’est qu’espoir première année…
«À Zeven, le parcours me convenait également bien, puisque c’était très boueux. Cela me motive pour la suite de la saison. Je sais qu’il m’est possible de faire quelque chose de bien sur le plan international», poursuivait le jeune homme sans pour autant bomber le torse.
S’il reste deuxième du classement élites/espoirs de la Skoda Cross Cup, pour quelques points (Vincent Dias Dos Santos reste donc leader), il est évident qu’à ce rythme il va devenir de plus en plus menaçant au fil des semaines.
On en aura une indication un peu plus précise la semaine prochaine à Mamer, où, remarque-t-il, «ce sera différent car le circuit est plus technique». Mais la veille, il se sera aligné au départ du cyclo-cross international de Hasselt. Dans la catégorie reine, aux côtés des van der Poel et autres Van Aert ! Tout le monde est prévenu, Felix Schreiber est un jeune homme pressé.
Denis Bastien