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[Cyclo-cross] Dias dos Santos : « Je vise le titre, pas une médaille »


"Si je venais encore à être champion samedi, alors je pense que je pourrais profiter davantage avec mes proches", espère Vincent Dias dos Santos. (Photo Luis Mangorrinha)

Vincent Dias dos Santos est le tenant du titre de champion national de cyclo-cross. L’intéressé n’a peut-être pas réalisé la saison escomptée, mais il revient juste en forme avant le rendez-vous de Mersch samedi.

À 29 ans, Vincent Dias dos Santos va remettre son titre en jeu. Le coureur du LC Tétange avait dû faire preuve de patience afin de décrocher, l’an passé, son premier titre. C’était à Brouch. Un an plus tard, il repart à la conquête du maillot tricolore. Et il garde doutes ses chances.

Vous remettez votre titre en jeu. Quel souvenir retiendrez-vous de cette saison passée avec le maillot de champion national sur le dos ?

Je n’ai pas réalisé une super saison, j’en suis bien conscient et je n’ai pas pris beaucoup de plaisir. Maintenant, j’ai quand même remporté trois courses, à Reckange-sur-Mess, Belvaux et Hesperange. Ce n’est pas trop mal. Maintenant, place au championnat. Je pense que je me suis très bien entraîné, je suis frais, je n’ai pas peur, je suis confiant.

Et vous ne garderez pas un souvenir particulier ?

Non, je ne vois pas. J’ai eu une saison assez neutre. Je n’ai pas participé à des courses internationales, à des manches de Coupe du monde. J’ai participé au circuit local et je me suis rendu compte qu’après 15 ans de participations à ces épreuves, il n’y a plus beaucoup de parcours qui me plaisent. J’ai ressenti de la lassitude. J’ai essayé de faire du mieux possible, mais je n’étais pas dans le « game » sur certains cross. Je le sais. Du coup, je ne garderai pas un souvenir particulier.

Je sais comment arriver en forme le jour J. Je connais mon corps

Alors peut-être en avez-vous un concernant la construction du titre voici un an ?

Oui, c’était particulier avec le décès de mon beau-père trois jours avant. Du coup, j’étais neutre au championnat. J’avais ressenti un mélange d’émotions positives et négatives. Si je venais encore à être champion samedi, alors je pense que je pourrais profiter davantage avec mes proches. C’est ce qui est le plus important.

En vous imposant l’an passé, vous avez soldé cette sorte de malédiction qui vous poursuivait au championnat ?

Je n’ai aucun stress, j’ai appris à gérer ça. Je sais comment arriver en forme le jour J. Je connais mon corps. Lorsque j’étais plus jeune, je ne comprenais pas certaines choses. Je roulais tous les cross à fond, et le jour du championnat, rien n’allait plus. Je parviens désormais à rester concentré même quand ça ne va pas. J’ai toujours continué à m’entraîner de façon très dure. Je me suis convaincu que ça allait le faire. D’ailleurs, j’ai remarqué que j’en avais fait davantage cette année que l’an passé. Je me suis entraîné comme un chien. Même si ça ne payait pas le dimanche. Je me suis convaincu qu’en décembre, je n’étais jamais bon mais qu’en janvier, ça le ferait. Mais je sais aussi que le jour du championnat, une chute, un saut de chaîne, un autre problème technique, peut arriver. Je reste confiant tout en sachant que mes adversaires sont costauds. On verra également comment évoluent, jusqu’à samedi, les conditions météorologiques. Samedi ce sera sec, mais il continuera de pleuvoir jusque-là. Je ne pense pas être désavantagé par ça. Mes rivaux ont fait de bons cross dans la boue, mais sur le championnat, tout est possible et j’ai envie de tout arracher, quoi…

On se dirige vers un match à trois ?

Oui, vers un match à trois ou quatre. Tout dépend de la journée, des sensations, des conditions. Dimanche à Alzingen sur un terrain sec, au niveau technique, j’étais sans doute un peu supérieur aux autres. J’ai bien géré mes efforts et je pense avoir, avec l’expérience, une bonne lecture de course. Je suis un peu plus futé. Je sais observer mes rivaux. Par exemple, dimanche, j’ai remarqué que Scott (Thiltges) était bien. Lex (Reichling) m’a semblé un peu fatigué, à moins qu’il nous réserve un truc de fou ! Je ne peux pas le dire, je ne suis pas voyant. Cela peut être un match à trois ou alors je peux également tenter de faire comme l’an passé, de partir assez vite. Dans ce cas, il me faudrait tenir le coup. C’est une possibilité, mais je n’ai pas pensé à une tactique de course. Je verrai le parcours ce vendredi. Ce sera le bon moment, car il ne cesse de changer. Je me sens détendu. Je me suis bien entraîné et j’ai la gnaque sur le vélo. Quand j’ai la gnaque, c’est toujours bon signe.

Si c’est un chantier, ce sera un chantier pour tout le monde

Le tracé du parcours, vous le connaissez ?

Il a un peu changé mais cela fait deux ans, que je n’ai plus disputé l’épreuve de Mersch. Et puis entre octobre et janvier, ça change. Il y a des dévers, de la course à pied. Ce sera assez physique et cela ne me dérange pas plus que ça. Physiquement, ça ira. Si c’est un chantier, ce sera un chantier pour tout le monde. Il y a un tricot à aller chercher. Il ne fera pas froid. Je n’aurai pas de problème par rapport à ça. On verra bien ce que nos concurrents nous réservent.

Est-ce que la psychologie sera déterminante ?

Lorsque j’étais jeune, je ne supportais pas la pression. J’arrivais cramé au championnat physiquement d’abord. Mais c’est vrai qu’il faut savoir gérer le stress et la pression. Lex, par exemple, rêve d’un titre national. Mais il est souvent stressé. Il faudra voir comment il supporte la pression. Scott est le leader de la Skoda Cross Cup, il a été le plus régulier de la saison. Il montre qu’il est costaud, puissant, endurant. Je miserais une pièce sur lui. De toute façon, on devrait se retrouver tous les trois. Et il ne faut pas oublier non plus Sören Nissen qui revient d’un long stage au soleil (NDLR : en Australie), il sera très costaud sur un parcours physique, dans les quinze dernières minutes. Gusty Bausch, je ne sais pas. Moi, en tout cas, je ne me prends pas la tête. Je vise le titre, pas une médaille en chocolat.

Entretien avec Denis Bastien