Christine Majerus a réussi ses adieux à la compétition et s’est logiquement imposée samedi à Diekirch dans le cyclo-cross de l’armée. Chez les hommes, Loïc Bettendorff a pris le meilleur sur Raphaël Kockelmann.
On retiendra que c’est au son des canons que Christine Majerus (37 ans), sur le merveilleux circuit construit auteur de la caserne Grand Duc Jean, sur les hauteurs de Diekirch emmitouflées par la brume automnale, et sur les coups de 14h50, a mis un terme définitif à sa belle et longue carrière.
Bien sûr, sa dernière course sur route avait eu lieu le 13 octobre dernier aux Payus-Bas lors de la dernière étape du Simac Ladies Tour. Mais il s’agissait cette fois de cyclo-cross, sa discipline de cœur comme elle aime à le rappeler, une discipline où elle a signé cinq top 10 lors des championnats du monde, dont une quatrième place mémorable en 2018 à Valkenburg.
Retour à Diekirch. Christine Majerus a livré une dernière course conforme à sa carrière. Elle n’a pas fait semblant. Elle n’a pas fait les choses à moitié. Elle a fait une course à la Christine Majerus en fait. Et Nina Berton qui finira deuxième, «heureuse» d’avoir «fait son premier cyclo-cross avec Christine, était «heureuse» d’être «là pour sa dernière course» et «heureuse» de se retrouver deuxième devant la jeune espoir Gwen Nothum.
Voilà pour le décorum. En se propulsant rapidement en tête, Christine Majerus avait écarté tout suspense, mais personne ne lui en a voulu, l’ancienne multiple championne nationale n’a jamais triché en quoi que ce soit. La meilleure mise en scène possible était de terminer par une course presque ordinaire, même si bien sûr, cela était assez loin de l’être. Christine Majerus était si bien lancée qu’elle fut surprise par le fait de devoir courir un tour de moins que supposé.
«Merci beaucoup pour ça»
«J’étais presque un peu déçue de devoir arrêter après 35 minutes (précisément 33 minutes et 52 secondes) car normalement, c’est après 40 minutes (elle rit). Ils ont sonné la cloche pour les débutants (qui effectuent généralement un tour de moins). Et je n’avais plus d’infos…», raconte-t-elle avec un large sourire.
Christine Majerus reprend : «C’était sympa, Nina a fait un bon départ. Du coup, j’ai dû m’employer pour revenir et maintenir un bon niveau. Je suis plutôt contente. Après, je n’étais pas dans la forme de ma vie, mais c’était super.»
Même si l’arrivée est venue un peu vite, un peu plus vite que prévu, elle a levé les bras pour la dernière fois. Cette arrivée fut mémorable. «Les tirs à la fin, souligne-t-elle, c’était super. J’ai vécu ça comme un très grand honneur. Merci beaucoup pour ça…»
«J’espère qu’ils sont fiers de moi…»
Dans journée si spéciale, l’émotion était palpable du départ à l’arrivée. «J’avais toute ma famille qui était là, c’était important de faire une dernière fois quelque chose au Luxembourg. J’avais les trois enfants de mon frère, les trois seuls et uniques membres de mon fan club (rires) qui étaient là. Ils se rendent compte que c’est la fin. Cela fait partie d’un apprentissage aussi pour eux. On travaille dur pour quelque chose et au bout d’un moment ça se termine et il faut en être fier. J’espère qu’ils sont fiers de moi…», témoigne-t-elle.
On lui fait remarquer que sa fin de carrière fut, d’un aspect médiatique, largement et unanimement salué. «Oui, enchaîne-t-elle, j’ai même dit ce samedi matin, encore un article sur moi, j’espère que les gens n’en ont pas marre…Que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, je suis juste contente, cela montre que les gens ont apprécié. J’espère que cela leur donne envie de suivre mon sport, ou d’autres sports, de plus près dans le futur. Si cela est la conséquence, alors tant mieux d’avoir donné de ma personne.»
Tout Christine Majerus était résumé là. Une grande dame du sport luxembourgeois a tiré solennellement sa révérence. Son empreinte reste là.