Christine Majerus a réalisé la semaine dernière son retour en cyclo-cross. La championne nationale s’en explique.
Le retour de Christine Majerus sur les circuits de cyclo-cross était attendu par ses supporters et les nombreux observateurs luxembourgeois. Il a eu lieu dimanche dernier à Boom. Mais comme la multiple championne nationale ne l’avait pas annoncé, sa quinzième place dans cette manche du Superprestige sonnait presque comme une demi-surprise.
Début novembre, deux semaines après sa dernière course sur route, soldée par une belle seizième place dans Bruges-La Panne, elle ne cachait rien de ses interrogations liées aux suites de la crise sanitaire. «C’est très compliqué. C’est dans la continuité de toute l’année, on ne peut pas planifier les choses. Il y a des compétitions annulées et des compétitions encore incertaines. Cela n’arrête pas de changer (…) J’avais une petite trame, j’espérais courir un peu en cyclo-cross en guise de préparation physique car c’est plus sympa. J’avais donc prévu de courir au Luxembourg. Ce plan a donc été éjecté à nouveau (…) Si, en décembre, il y a des possibilités qui n’entraînent pas trop de travail logistique, je pense que j’irai courir quelques courses», nous avait-elle alors expliqué.
Nous y sommes justement. La situation de la Belgique qui propose aux professionnels de continuer à disputer des épreuves qui résistent mieux qu’ailleurs car elles sont télévisées en direct en Flandre, permet aux meilleurs de poursuivre le fil de leur carrière. Une chance en soi. La Cessangeoise a donc goûté sa quinzième place à son juste titre. «Le top 10 que j’envisage d’ici la fin de saison dans des épreuves similaires est encore évidemment un peu éloigné mais ce résultat me rend optimiste sur mon niveau de base et j’espère pouvoir m’améliorer rapidement en enchaînant les courses», renseigna-t-elle alors.
Toutefois, Christine Majerus garde le principe qu’elle s’était fixé voici encore un mois.
«Cela va me faire progresser»
«Je vais tenter de courir tous les week-ends en décembre avec comme objectif principal la préparation pour la saison route. Cette année encore plus que les années d’avant, je ne peux prétendre à plus. Ma saison route a duré jusque fin octobre, là où normalement je reprends déjà l’entraînement et même parfois les cyclo-cross. Donc j’ai en gros quatre bonnes semaines de retard sur les années d’avant. Il va de soi qu’il est dès lors difficile de viser très haut en décembre. Cependant, la compétition m’a manqué cette année et je reste convaincue que c’est pour moi la façon la plus efficace et la plus ludique de retrouver un bon niveau que de devoir se concentrer sur des heures et des watts à l’entraînement. J’ai fait cela toute l’année alors avoir la possibilité de le faire plus aisément en compétition est une bonne chose pour moi, même si je ne me bats pas aux toutes premières places, mais je me bats à mon niveau actuel et cela va me faire progresser», explique aujourd’hui la Luxembourgeoise de 33 ans, quatrième des Mondiaux en 2018 à Valkenburg.
Évidemment, comme les championnats nationaux 2021 ont été annulés, elle pare au plus pratique. «Je vais pouvoir rejoindre mon équipe en stage en Espagne début janvier. J’espère y arriver avec un bon niveau grâce aux cross de décembre afin de pouvoir peaufiner la forme encore un peu là-bas au sein d’un très fort groupe de filles et de revenir avec un niveau qui me permettra, je l’espère, bien m’approcher du top 10 lors de la dernière Coupe du monde et au championnat du monde (qui se dérouleront à Ostende, en Belgique). Je suis compétitrice, donc on a toujours envie d’avoir le meilleur résultat possible ou le moins de retard possible, mais cette année avant tout l’objectif doit être de retrouver le côté fun dans ma pratique grâce à la compétition et d’en profiter pour la route. S’il y a un petit résultat ou de belles performances plus tard dans la saison, tant mieux, mais j’ai surtout envie de m’amuser», conclut-elle ainsi celle qu’on retrouvera samedi à Anvers et dimanche à Gavere.
Denis Bastien