Vainqueur des deux premières épreuves de la saison hivernale, le jeune espoir de Leopard regarde bien plus loin.
Loïc Bettendorff, c’est d’abord un physique. Un poids de 72 kilos bien répartis le long de son mètre quatre-vingt-six. Ce qui en fait, de sa propre bouche, «un puncheur». Un puncheur qui «passe les bosses, mais pas les grandes montagnes». Sa 27e place récente dans Liège-Bastogne-Liège espoirs, à seulement 33 secondes du vainqueur, est là pour le confirmer. À vingt ans, celui qui se destine à devenir éducateur aimerait néanmoins pouvoir aller au bout de ses idées en matière de sport.
C’est ainsi que le Nordiste, entré chez Leopard en 2020, entend, comme ses copains Arthur Kluckers, Cédric Pries, Tom Paquet et tous les autres, tenter sa chance et décrocher un jour un contrat en première ou deuxième division.
Bref, le jeune homme se donne du temps pour progresser et mener intelligemment de front études et sport. Dans ce dernier domaine, son hiver risque d’être bien rempli, puisque sitôt son chrono des Mondiaux bouclé, il s’alignait au cyclo-cross nocturne de Reckange-sur-Mess, voici une dizaine de jours. Il s’y était aisément imposé.
Comme à Brouch, dimanche dernier. Même si l’intéressé nuance la portée de ces victoires. «J’ai commis une faute en fin de course et l’écart n’était plus si grand à l’arrivée. Il y aura plus d’adversité, je pense, à partir de ce samedi à Dippach…»
Les arrêts de Lex Reichling et Vincent Dias Dos Santos ont laissé une place dans laquelle, naturellement, Loïc Bettendorff, que nous avions déjà vu à son avantage en fin de saison dernière, s’est engouffré avec naturel et simplicité. Il est sincère lorsqu’il dit espérer voir plus d’adversité avec le retour attendu de l’ancien champion national, Scott Thiltges (ce dernier est inscrit samedi…).
Pas d’entraînement spécifique
Pour le reste, le cyclo-cross n’est pas son fonds de commerce, les choses sont bien claires de ce côté-là. Il joint juste l’utile à l’agréable. «Je ne travaille pas spécifiquement à l’entraînement pour le cyclo-cross et je m’aligne dans les courses cet hiver sans entraînement spécifique. Simplement, je cours les épreuves avec deux objectifs, d’abord les championnats nationaux, puis les championnats du monde (30 janvier à Fayetteville). Comme c’est aux États-Unis, la fédération nationale enverra une petite délégation. J’espère en faire partie», explique-t-il ainsi.
L’espoir luxembourgeois, entraîné par Frank Schleck, voit donc les choses aussi clairement que simplement. Il compte entretenir sa force et son explosivité qui pourraient lui permettre, le cas échéant, de faire carrière. Sans jamais s’imaginer devenir un grimpeur. «Cela me sera impossible, mais par contre, sur un jour, je peux m’accrocher avec des grimpeurs», souligne-t-il. Le retour au sujet de la route est inévitable !
Avec un programme aussi raisonnable que bien dimensionné, il bénéficie aussi, avec Leopard, de la meilleure équipe possible. Et d’une émulation avec ses coéquipiers, la plupart des compatriotes. Et c’est sincère, il aimerait également être un peu bousculé au fil des cyclo-cross qui vont s’égrener cet hiver au pays.
Denis Bastien