Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le champion national qui s’était imposé à la pédale, s’est arrêté au poste matériel sans changer de machine…
À peine Loïc Bettendorff parvenu en grand et indiscutable vainqueur, tant il avait dominé les débats, que le vent d’une éventuelle disqualification sur la ligne d’arrivée soufflait fortement. Effectivement, on en vient tout de suite à ce point de règlement de l’Union cycliste internationale (UCI). Et à l’article 5.1.038 pour être précis. Qui dit textuellement qu’«un coureur ne peut prendre le couloir de changement de matériel que pour changer de bicyclette, de roues ou intervenir sur un problème mécanique».
Or le principal intéressé le reconnaîtra lui-même sans se cacher. Sous l’œil des commissaires, il a bien pris, à un moment de la course, ce fameux couloir de changement de vélo. Mais son vélo de rechange ne disposant pas à son goût de pneumatiques adéquats, il s’est aussitôt ravisé, reprenant sa machine initiale. Trop tard si on suit la règle!
Du coup, il perdait le bénéfice du succès du jour, mais aussi du classement final de la Skoda Cross Cup puisqu’avec cette disqualification, Ken Conter en a gardé tout le bénéfice (en cas de succès de Loïc Bettendorff, il le perdait…). Pour autant, après coup, Loïc Bettendorff se voulait beau joueur. Il est vrai qu’il valait mieux qu’une telle disqualification arrive pour une épreuve régionale que dimanche prochain lors des fameux championnats nationaux de Cessange, que tout le monde avait bien à l’esprit ce dimanche au Holleschbierg.
Et on en revient à Loïc Bettendorff. Malgré cette déconvenue, le champion national en titre a montré qu’il se trouvait dans de très bonnes conditions. Il prit rapidement les devants et se mit progressivement hors de portée de ses rivaux. «La forme est là, convenait-il, même si j’ai été malade pendant trois jours au début de la semaine. Je n’ai pas pu me préparer comme je l’aurais voulu. Mais avant, je m’étais bien entraîné avec Mats (Wenzel) ici au Luxembourg. Ma condition est bonne et cela me donne beaucoup de confiance pour le championnat.»
En stage de cohésion en Slovénie avec son équipe autrichienne Hrinkow Advarics, juste avant les fêtes de Noël, Loïc Bettendorff se sera montré le plus régulier et le plus constant cette saison.
On en revenait ensuite au point de règlement qui l’a mis hors jeu. «Un commissaire m’a averti que je serais disqualifié, un autre m’a dit que je pouvais continuer», disait-il avant que l’officialisation de sa disqualification ne tombe.
Morang : «Je viens d’entendre cette histoire»
Le succès est donc revenu à Mil Morang, qui pointait à l’arrivée une vingtaine de secondes derrière le champion national. «Je viens d’entendre cette histoire. OK, je gagne, mais pour moi, cela ne change rien du tout, hein… C’est sur le papier, je ne connaissais pas ce point de règlement.» Le coureur de Lotto Kern-Haus, déjà vainqueur à Coblence voici huit jours, est assurément, lui aussi, en bonne forme avant les championnats nationaux qu’il disputera en espoirs.
Avant cette nouvelle, il s’était dit rassuré sur sa condition. «La condition est là, je l’avais senti à Pétange (où il avait chuté deux fois et fut affecté par un dérailleur récalcitrant). J’étais bien concentré, c’est pour cela que je suis parvenu à finir deuxième (derrière Loïc Bettendorff…). Pour le championnat, ce sera une bataille avec Mathieu (Kockelmann) chez les espoirs. On va voir ce que cela va donner.»
Justement, Mathieu Kockelmann (finalement deuxième), n’était pas trop loin. «En début de course, confessait le coureur de Lotto Development, j’avais un mauvais profil de pneus. J’ai compris que mon choix ne marchait pas. J’ai commis des erreurs dans les passages techniques.»
Enfin, chez les femmes, Nina Berton (EF-Oatly-Cannondale), en proie à de multiples pépins mécaniques, n’a pu rivaliser avec Liv Wenzel (Seb Motobikes), parfaitement de retour après plusieurs mois de coupure passés à soigner une mononucléose survenue l’été dernier. Cela va mieux et c’est assurément une bonne nouvelle…
