Le message envoyé à Wout van Aert, au repos hier, est on ne peut plus clair. Il faudra compter avec le Néerlandais, dimanche, sur le Tour des Flandres.
1. «VDP» SE JETTE PAR TERRE
Lorsqu’il s’était imposé en 2019 dans ce même À Travers la Flandre, en venant à bout au sprint du Français Anthony Turgis et d’un certain Bob Jungels, Mathieu Van der Poel s’était, dans la foulée, classé quatrième du Tour des Flandres. Et surtout, il s’était imposé dans un finish inoubliable dans l’Amstel Gold Race. Souvenez-vous, c’est ce jour où le Néerlandais était revenu de l’arrière pour venir coiffer le Danois Jakob Fuglsang et le Français Julian Alaphilippe, lesquels se regardaient d’un peu trop près. Dans l’aire d’arrivée, Mathieu Van der Poel s’était jeté à terre. C’est désormais devenu une sorte de rituel à chacun de ses grands succès. Le petit-fils de Raymond Poulidor n’a pas fait autrement hier à Waregem où il a éprouvé le besoin de souffler au terme de son effort. Reste à savoir si la suite de sa campagne de classiques sera aussi florissante.
2. LES JUMBO EN IMPOSENT QUAND MÊME
Pas certain lorsqu’on sait que Wout van Aert, grand vainqueur du Het Nieuwsblad puis surtout du Grand Prix E3, est resté les deux jambes dans la laine, en position récupération, façon de parler, évidemment. Pas sûr lorsqu’on connaît la profondeur de banc de l’équipe Jumbo-Visma. Hier, Christophe Laporte n’était pas non plus de sortie et Tiesj Benoot était de nouveau énorme. Pas certain enfin lorsqu’on songe à la capacité d’action que possède un jeune homme comme Tadej Pogacar, qui parut certes souvent courir hier à contre-courant. Mais qu’en sera-t-il vraiment dimanche au départ de ce monument qu’est le Tour des Flandres pour le jeune double vainqueur du Tour, de Liège-Bastogne-Liège et plus récemment des Strade Bianche. Pas certain enfin quand on pense à la somme de tous ces coureurs frustrés qui, depuis des semaines, se contentent des podiums.
Rien ne vaut un succès. Et dans ces conditions, les Trek-Segafredo paraissent mûrs pour récolter les fruits de leurs efforts. Comme les Groupama-FDJ avec un Stefan Küng omniprésent, mais toujours mal payé. Ou encore les Ineos, toujours plus en avant dans la bataille avec cet intrépide Tom Pidcock qui ne veut manifestement pas voir ses anciens collègues cyclo-crossmen tirer toute la gloire à eux.
3. LES LUXEMBOURGEOIS RESTENT PRÉSENTS
Ce n’était clairement pas le jour de l’équipe Trek-Segafredo chère à Alex Kirsch. Toutefois, tout semblait rouler jusqu’à l’amorce du final. Sauf que le coureur luxembourgeois, très en vue depuis le début des classiques, a été pris dans une des nombreuses chutes qui ont émaillé le final. Rien de grave. Seuls Edward Theuns (54e) et Mads Pedersen (69e) ont rallié l’arrivée. Sur Twitter, l’équipe américaine reconnaissait que la journée n’avait pas été bonne, mais que tout le monde songeait à dimanche et au Tour des Flandres. Ce qui n’est pas faux. Mais il faut relativiser la portée de ce galop d’entraînement. Et il faut rappeler que Jasper Stuyven avait été laissé au repos. Et il faut se souvenir de la deuxième place au «Ronde» de Pedersen voici déjà quatre ans.
Kevin Geniets, toujours aussi remuant, s’est positionné pour accompagner la contre-attaque de Tadej Pogacar avant de se replacer dans le peloton. Son équipe, complète avec Stefan Küng, Valentin Madouas et Olivier Le Gac, ne manque pas d’arguments. Et surtout il s’est montré une nouvelle fois déterminant pour son leader, Stefan Küng. «Nous n’étions pas très bien placés à l’approche du Berg ten Houte (NDLR : à environ 70 km de l’arrivée), mais Kevin Geniets a pu me remonter dans les premières positions et Olivier Le Gac a pris le relais», expliqua à l’arrivée le coureur suisse de Groupama-FDJ.
Enfin, Bob Jungels n’est pas apparu très bien placé à l’amorce des premières difficultés, mais c’est évidemment à noter, il est toujours parvenu à se maintenir dans le peloton. Greg Van Avermaet, son leader chez AG2R Citroën, n’a pas été veinard, victime d’une crevaison au moment de la décision finale. Oliver Naesen, fauché par une méchante chute à 53 kilomètres de l’arrivée, encore moins. Il semblait sérieusement touché. Mais il y avait hier clairement du mieux pour Bob Jungels, qui doit encore persévérer.
Le classement
1. Mathieu Van der Poel (NED/Alpecin), les 184 km en 4 h 05’39″; 2. Tiesj Benoot (BEL/JUM) à 1″; 3. Tom Pidcock (GBR/INE) 5″; 4. Victor Campenaerts (BEL/LOT); 5. Nils Politt (GER/BOR); 6. Stefan Küng (SUI/GFJ); 7. Kelland O’Brien (AUS/BIK) tmt; 8. Ben Turner (GBR/INE) 12″; 9. Jan Tratnik (SLO/BAH) 2’08″; 10. Tadej Pogacar (SLO/UAE); 11. Valentin Madouas (FRA/GFJ) tmt; 12. Andrea Pasqualon (ITA/INT) 3’48″… 67. Kevin Geniets (LUX/GFJ)… 70. Bob Jungels (LUX/AG2) mt…