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[Cyclisme] «Un peu compliqué de courir pour la gagne», explique Christine Majerus


Christine Majerus va disputer pour la 15e fois le Festival Elsy Jacobs. (Photo : sd worx/getty images)

Ce week-end, lors du Ceratizit Festival Elsy Jacobs, Christine Majerus va évoluer à la tête de la sélection nationale. «Il me faudra courir intelligemment », explique-t-elle.

Ce sera la 15e fois, en autant d’éditions, que Christine Majerus va s’aligner dans le Festival Elsy Jacobs. Elle l’a toujours terminé, s’y est imposé en 2017 avant de se classer deuxième l’année suivante. Même si son équipe fera défaut samedi au départ d’une épreuve ramenée à deux jours de course, la championne nationale se fait un devoir d’y être.

Dans quelles dispositions physiques vous trouvez-vous avant ce Festival Elsy Jacobs?

Christine Majerus : Dimanche, je ne me suis pas fait plaisir à Liège-Bastogne-Liège (NDLR : elle avait été appelée en dernière minute pour pallier l’absence d’une coéquipière, malade). Ce n’était pas prévu que j’y sois et Liège reste l’une des courses les plus difficiles du calendrier. Ce n’était pas facile d’intégrer l’effectif en dernière minute. Mais c’est mon job. Je retiens que le week-end s’était plutôt bien passé avec une bonne petite course le samedi (elle avait terminé à la 5e place de l’Omloop van Borsele aux Pays-Bas). Et les sensations dans la semaine étaient bonnes également. Donc, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, je pense.

Vous allez viser quel résultat ce week-end?

Déjà, je suis contente d’être là. Mon équipe SD Worx a fait le choix de ne pas être au départ cette année, comme ce fut déjà le cas en 2019. C’est très compliqué en ce moment pour la majorité des équipes de remplir les effectifs et c’est dommage. Les petites courses en pâtissent. Les épreuves du WorldTour n’ont pas ce problème, tout le monde veut y participer. Du coup, les autres organisateurs sont vite laissés de côté. C’est une situation dommageable.

C’est mon club qui organise (le SAF Cessange) et cela aurait été triste qu’aucune des deux Luxembourgeoises de SD Worx ne soit au départ (Marie Schreiber prendra le départ de la Vuelta du 1er au 7 mai, dans une épreuve du World Tour, où SD Worx aura Demi Vollering comme leader). Du coup, je suis contente que l’équipe nationale fasse l’effort de réunir une équipe pour que je sois au départ et pour essayer de défendre un peu mes chances. Certes, cela sera un peu compliqué de courir pour la gagne. Mais j’espère ne pas être loin pour viser un podium sur une étape. Et on verra alors ce que ça peut donner au général.

En vue d’une qualification pour les Jeux olympiques de Paris, vous êtes à la quête de points. Ce rendez-vous au Festival Elsy Jacobs est-il important en ce sens?

Oui, ça l’est. Je cours un peu après. J’en ai déjà quelques-uns. Mais j’ai un gros, gros regret en ce qui concerne Gand-Wevelgem où notre échappée se fait rattraper sur la ligne (derrière sa coéquipière Marlen Reusser, lauréate après une longue échappée, Christine Majerus faisait partie d’un groupe placé en contre qui a été repris par le peloton et la Luxembourgeoise avait finalement terminé 12e).

Cela m’est resté à travers de la gorge. C’est comme ça, il faut faire avec, ne pas se décourager et continuer d’aller chercher des points. Je peux les avoir, il reste d’autres courses encore où je peux courir pour mon compte, comme les championnats du monde et les championnats d’Europe. Pour le début de saison, le Festival Elsy Jacobs sera la dernière épreuve où je peux courir pour moi.

Personnellement, je ne pense pas prendre d’initiative à moins d’avoir des jambes de feu.

Vu la différence légitime de niveau, vous ne serez pas entouré comme si vous aviez évolué dans votre équipe habituelle…

Oui, il faut rester réaliste. Liv (Wenzel) a fait une belle course samedi dernier, mais la course était plate, sans vent. Ce sera plus dur ce week-end. Mais j’espère qu’elle va s’en sortir, elle a une belle mentalité. Cette expérience ne pourra que l’aider. Les sœurs Barthels (Maïté et Layla) sont volontaires et c’est tout ce que je demande en fait. Elles m’aideront le plus possible même si on sait qu’à très haut niveau, c’est plus compliqué. Je connais la situation, j’ai signé pour et je ne vais pas m’en plaindre. J’espère que les autres filles vont prendre du plaisir et de l’expérience.

On se rend compte que souvent les étapes du Festival Elsy Jacobs se terminent par un sprint d’un assez grand groupe…

Le circuit est difficile, mais oui, cela s’est souvent terminé par des sprints en petit comité. Peut-être qu’il manquait ces dernières années une tête d’affiche, ou une équipe plus forte que toutes les autres. Ces dernières années, les pelotons ont été homogènes et du coup, c’est arrivé au sprint. Les organisateurs ont un peu changé les parcours avec le départ à Luxembourg (devant le Stade), et le circuit final est plus dur. Il faut voir si cela aura, ou non, une influence.

Dans ce contexte, vous pensez calquer votre course sur les autres, attendre au maximum?

Très franchement, oui, je calquerai ma course sur les autres. Je ne suis pas en position de pouvoir dicter quoi que ce soit. Déjà, j’espère que physiquement, j’aurai les jambes que j’avais la semaine dernière. Et même si j’étais à 100 %, je n’ai pas de cartes derrière moi. Dans ce contexte-là, il faut être trois fois plus forte que toutes les autres pour dire, je vais y aller. Et sauf erreur de ma part, je ne crois pas que ce soit le cas.

Il me faudra courir intelligemment et calquer ma course sur les équipes qui, potentiellement, peuvent prendre la course en main. Et je pense notamment à l’équipe Ceratizit qui se trouve dans une bonne configuration. L’équipe vient de passer un bon printemps. Je suis contente pour Nina (Berton) qui est dans cette équipe. J’espère qu’elle pourra en profiter et faire de belles choses ce week-end. Personnellement, je ne pense pas prendre d’initiative à moins d’avoir des jambes de feu. Mais ça, on ne le sait pas encore (rires)…