Le premier cas prouvé d’un vélo truqué, boosté par un moteur, s’est soldé par une suspension de six ans pour la jeune Belge Femke Van den Driessche, convaincue de dopage technologique aux Mondiaux de cyclo-cross en janvier dernier.
La décision de l’Union cycliste internationale (UCI) mardi, via sa commission disciplinaire, a levé l’ambiguïté: «Mlle Femke Van den Driessche est reconnue coupable (de fraude technologique). Elle est suspendue pour une période de six ans à compter du 11 octobre 2015 inclus.»
La jeune femme, âgée de 19 ans, a été effacée de tous les palmarès depuis le 11 octobre, et perd notamment ses titres de championne d’Europe et de Belgique de cyclo-cross dans la catégorie espoirs (moins de 23 ans). Elle a également écopé d’une amende de 20.000 francs suisses (18.180 EUR). Femke Van den Driessche, qui devait comparaître le 15 mars, avait prévenu lundi qu’elle renonçait à se défendre et avait annoncé mettre un terme immédiat à sa carrière.
La suspicion relancée
Ce premier cas prouvé de dopage motorisé a fait sensation en début d’année puisqu’il confirmait les soupçons plus ou moins récurrents depuis 2010 et la démonstration de force de Fabian Cancellara dans les classiques de pavés (Tour des Flandres, Paris-Roubaix). Aucune preuve à l’encontre du Suisse n’avait été apportée et les contrôles ultérieurs mais épisodiques mis en place par l’UCI n’avaient jamais rien démontré.
Depuis, la suspicion n’a jamais réellement cessé, sans cesse relancée à chaque performance surprenante. Entre autres, l’insolente supériorité affichée par le Britannique Chris Froome au Mont Ventoux et à La Pierre-Saint-Martin dans le Tour de France. Un reportage récent de France Télévisions s’est fait l’écho de ces interrogations qui entretiennent la rumeur. Dans son communiqué publié mardi à propos de Femke Van den Driessche, l’UCI s’est félicitée du système de contrôle actuel, utilisé aux Mondiaux de cyclo-cross de Zolder (Belgique).
«Le vélo concerné a été scanné à l’aide du nouveau test par résonance magnétique déployé cette année par l’UCI. Celui-ci a détecté le moteur alors que le vélo se trouvait au poste de matériel de la coureuse. Il s’agissait d’un moteur Vivax caché avec sa batterie dans le tube de selle, contrôlé par une commande Bluetooth située sous la guidoline», a expliqué la Fédération internationale.
Méthode « efficace » selon l’UCI
«Cette nouvelle méthode de contrôle s’est avérée extrêmement efficace lorsqu’elle a été testée pour localiser des moteurs cachés ou d’autres formes de fraude technologique. Elle détecte en effet rapidement les moteurs, les champs magnétiques et les objets solides dissimulés dans les cadres ou autres composants», a souligné l’UCI.
La fédération a rappelé avoir procédé à des contrôles en nombre (274 pendant les Championnats du monde sur piste, 216 au Tour des Flandres, 232 à Paris-Roubaix) et a certifié vouloir les poursuivre «intensivement», dans «toutes les disciplines tout au long de l’année». Pour l’heure, aucun autre cas de fraude technologique n’a été découvert.
«Nous avons renforcé les sanctions applicables contre toute personne convaincue de cette forme de tricherie», a déclaré le président de l’UCI, le Britannique Brian Cookson. Pour lui, ce cas «constitue une victoire majeure pour l’UCI et tous les fans, coureurs et équipes qui veulent être assurés que cette forme de tricherie sera tenue à l’écart de notre sport».
Le Quotidien/AFP