Bob Jungels, Alex Kirsch et Arthur Kluckers ont rendez-vous ce samedi 24 février dans les Flandres pour le Het Nieuwsblad, l’ouverture belge des classiques.
Dans la course masculine, ils seront trois Luxembourgeois (Christine Majerus sera au départ de la course femmes), ce qui est un nombre conforme à la normale, l’ouverture belge étant généralement un passage important dans leurs saisons.
BOB JUNGELS EN LEADER
L’ancien vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne 2019 n’avait plus été au départ du week-end d’ouverture depuis et le voilà propulsé leader unique de sa formation Bora-Hansgrohe. Il aurait dû partager cette responsabilité avec l’Allemand Nico Denz. Ce dernier, souffrant, passe son tour. Les classiques flandriennes ne sont pas forcément le terrain favori de l’équipe Bora-Hansgrohe. Mais Bob Jungels a un joli passé dans ce domaine, même si son plus grand moment de gloire reste son succès dans Liège-Bastogne-Liège en 2018.
Celui qui avait remporté Paris-Roubaix espoirs et s’était très bien comporté dans l’étape des pavés du Tour (7e de la 9e étape), en dépit d’une chute, a connu sa meilleure saison en Flandre durant le printemps 2019. Troisième d’À Travers la Flandre, cinquième du Grand Prix E3 après une longue fugue, 16e du Tour des Flandres, il n’avait guère débranché durant ce printemps.
Aucun doute sur son aptitude à passer les pavés. Lors de la présentation d’équipe, l’ancien vainqueur d’étapes sur le Tour et le Giro confessait sa dernière interrogation, sa propension à frotter à nouveau sur ces routes piégeuses et tourmentées par nature. «Cela vient avec la confiance», commentait-il alors.
Dans ce domaine, Bob Jungels vient d’enregistrer une belle hausse de confiance après son excellent Tour de l’Algarve où il a été partie prenante des deux succès d’étapes de son leader, le Colombien Daniel Martinez. Pas de doute, il semble parti pour réaliser une belle saison 2024. «Je suis content de la façon dont les choses se passent en ce début de saison», a-t-il confessé.
S’il réalise un bon week-end d’ouverture et plus particulièrement un bon Het Nieuwsblad, il pourra capitaliser en vue de tenir le rôle de leader pour le Tour des Flandres, avant d’enchaîner avec les Ardennaises. Même si le rôle principal que voudrait avoir Bob Jungels concerne Primoz Roglic, qu’il espère escorter dès Paris-Nice en poursuivant avec le Tour du pays basque, le Dauphiné et, bien sûr, le Tour de France.
Mais une chose est sûre, Bob Jungels a le mental et le physique pour peser sur la course s’il ne lui arrive pas de pépin. Évidemment, sur ce sujet, il n’y a aucune garantie.
UN PEU DE LIBERTÉ POUR ALEX KIRSCH
C’est sa classique flandrienne préférée au sens qu’elle peut lui conférer le plus de liberté. «Le Nieuwsblad m’a fait prendre un autre statut», explique-t-il fréquemment. Il pourra donc revendiquer un rôle auprès de Jasper Stuyven, vainqueur du Nieuwsblad en 2020, quatre ans après avoir remporté Kuurne-Bruxelles-Kuurne.
Le coureur flamand se dit prêt à passer à l’action. «J’ai travaillé dur, d’abord dans le camp de l’équipe, puis en altitude au Teide. Cette année, j’ai choisi d’aborder le week-end d’ouverture avec plus de journées de course dans les jambes, comme je le faisais il y a quelques années. Je me sens bien sur le vélo et cela me permet d’affronter ce week-end d’ouverture avec suffisamment de confiance.»
Le troisième homme dont Alex Kirsch parle beaucoup n’est autre que le finisseur italien Jonathan Milan, transfuge de l’hiver qui a découvert ces classiques l’an passé. «J’ai un faible pour les courses en Belgique, pour les pavés, pour l’ambiance de ces épreuves. Je sens que ces courses, et les classiques pavées en général, peuvent devenir mes courses à l’avenir. Maintenant, j’ai besoin d’apprendre», explique Milan, qui sera sans doute plus performant à Kuurne que sur le Nieuwsblad.
La déjà longue expérience d’Alex Kirsch sera donc fortement appréciée. «Souvent, le scénario se ressemble au Nieuwsblad. Un petit groupe se fait reprendre sur le mur de Grammont, où la grande explosion fait repartir une dizaine de coureurs. Soit cela revient avec une vingtaine de coureurs, ou non. Cela dépend si le vent souffle de face ou de dos. Et on se retrouve dans le Bosberg. C’est une course bizarre, tellement dure, il y a tellement d’actions et d’attaques», résume-t-il si bien.
ARTHUR KLUCKERS EN DÉCOUVERTE
Certes, c’est officiellement la première fois qu’Arthur Kluckers va prendre le départ d’une classique de pavés en World Tour. Le Luxembourgeois de l’équipe Tudor a démontré l’an passé une forme d’appétence pour les classiques ardennaises, juste dans la foulée de son premier Milan – Sanremo (109e), puisqu’il avait terminé 28e de la Flèche Brabançonne puis surtout 42e de l’Amstel Gold Race. Chez les espoirs, il s’est souvent plu à s’aligner dans les courses flamandes.
Il y revient donc avec une forme enviable, comme vient de le démontrer sa 14e place dans le chrono du Tour de l’Algarve. Dans son équipe suisse, le madré coureur italien Matteo Trentin sera sans doute protégé.