Comme chaque année, le mois d’octobre est propice aux tractations, aux divers changements d’équipes et aux rumeurs également.
En ce qui ce qui concerne l’élite luxembourgeoise, c’est le dernier gros dossier, puisque Alex Kirsch (Trek-Segafredo) a prolongé depuis longtemps déjà, comme plus récemment, les frères Tom et Luc Wirtgen (Bingoal), que Michel Ries quittera la Trek-Segafredo pour Arkéa-Samsic, que Ben Gastauer a décidé de se retirer et enfin qu’il reste un an de contrat chez AG2R-Citroën à Bob Jungels, qu’on a d’ailleurs revu avec plaisir à la pointe de l’attaque, dimanche sur Paris-Tours… Kevin Geniets (Groupama-FDJ), sous contrat jusqu’en 2022, n’était pas concerné.
Il reste donc ce dossier de taille puisqu’il s’agit de Jempy Drucker, 35 ans et onze saisons de professionnalisme. On connaît la situation du coureur de Cofidis. Les tractations n’ont à ce jour pas abouti pour une prolongation, et forcément, son agent prospecte toutes les pistes. Dans toutes les directions. «Cela peut partir dans tous les sens», a pris l’habitude de résumer l’intéressé qui reste d’un calme à toute épreuve. Autrement dit, il peut aussi bien rester chez Cofidis, même si l’hypothèse est devenue au fil des jours, moins probable, le manager Cédric Vasseur étant sur la piste de Miguel-Angel Lopez, laissé libre depuis le début du mois par Movistar. Si Astana est sur les rangs pour attirer le Colombien qui y fit sensation, Cofidis aussi. Voici le genre de tractations qui paralyse momentanément le marché. Mais pas seulement. Et puis encore faut-il s’entendre financièrement parlant. «J’ai déjà connu ce genre de situation dans le passé», souligne Jempy Drucker.
L’arrêt annoncé de l’équipe Qhubeka, celle plus récente de la française Delko, laisse bon nombre de coureurs sur la touche. Plus tous ceux qui sont en fin de contrat et qui, comme Jempy Drucker justement, n’ont rien retrouvé. Là encore, rien de neuf sous le soleil. Cela peut encore durer quelques semaines comme cela. Mais il est évident que plus le temps va passer, et moins les offres intéressantes vont s’offrir. Voilà pour le haut du panier.
Au niveau Continental Pro (deuxième division) rien n’est simple, là encore, ce n’est pas nouveau. Jan Petelin, qui porte les couleurs de Vini Zabu depuis 2020, peut en témoigner. Occupé pour le moment en Italie où il se prépare à participer à la première épreuve de gravel pro, une organisation de l’ex-pro Filippo Pozzato, il s’apprête sans doute à tourner une page. «Notre équipe est en train de se réorganiser pour 2022, mais rien n’est sûr. Une décision est attendue pour ces prochains jours. Bien sûr, j’aimerais poursuivre mais à l’heure actuelle, Je ne sais pas où je vais courir la saison prochaine, je prospecte…», explique le coureur luxembourgeois qui n’a que très peu couru cette saison (dix jours de course).
La dure vie des équipes continentales
Son frère Charly Petelin, qui porte pour sa part les couleurs de la plus modeste Amore&Vita, s’était fracturé le coccyx lors des championnats nationaux. Lui aussi va quitter cette structure. Pour aller où ? Sans doute reviendra-t-il en club…
Voici le genre de questions qui revient sans cesse pour les innombrables coureurs de troisième division (Continentale). Rien n’est jamais simple à ce niveau, plus amateur que professionnel.
Récemment, Tom Thill se demandait s’il allait poursuivre avec l’équipe canadienne XSpeed United Continental, laquelle possède une base en Belgique À 31 ans, le Luxembourgeois qui est instituteur depuis la rentrée, continue la compétition mais surtout le «vélo plaisir», donc pas de stress, même s’il aimerait continuer de prendre le départ, le cas échéant, d’épreuves de haut niveau. À voir…
Moins simple est par exemple la situation de Raphaël Kockelmann. Après un passage en Autriche au Team Voralberg, le Luxembourgeois de 22 ans avait intégré en janvier l’équipe ukrainienne Lviv Continental Cycling Team. «Depuis quelques semaines, explique-t-il, la licence UCI a été retirée à l’équipe pour défaut d’assurance et des problèmes liés aux contrats. Sans argent, ça se finit comme ça», relève l’intéressé qui n’a donc jamais reçu un salaire. Du coup, il devrait repartir en 2022 en élite sans contrat du côté du CC Chevigny, club wallon bien connu au Luxembourg. «J’aimerais tenter d’intégrer l’armée avec le sport d’élite. Mon objectif serait donc de tenter de remporter les championnats nationaux de cyclo-cross cet hiver, comme de participer à des épreuves internationales», témoigne-t-il.
Enfin, comme chaque année ou presque à la même période, une rumeur circule beaucoup dans le peloton autour de l’équipe Leopard, laquelle est pourtant bien mieux structurée et bien plus efficiente que toutes ses équivalentes du peloton Continental. Leopard ne serait, dit-on, pas assurée de repartir en 2022! Les jeunes espoirs que sont les talentueux Arthur Kluckers, Loïc Bettendorff, Cédric Pries, Tom Paquet, Colin Heiderscheid ou encore Mats Wenzel, seraient donc dans l’expectative, surtout dans l’attente d’un signe de la direction. Là encore rien de neuf sous le soleil, on reste dans le rayon des affaires à suivre…
Denis Bastien