Le coureur de Bingoal-WB sera le premier pro luxembourgeois en lice sur une épreuve réelle, depuis le début de la crise du Covid-19. Dimanche, il sera au départ du GP Vermarc, une kermesse pro.
Cela fait de très longs mois que les coureurs cyclistes n’ont pas eu l’occasion d’en découdre. De se retrouver dans un peloton. De faire montre, qui de leur stratégie, de leur pointe de vitesse, de leur talent.
Mais alors qu’il faudra encore attendre un bon mois avant de voir le calendrier World Tour reprendre avec, très rapidement, un Tour de France aux dates inédites, certains vont avoir l’occasion de porter un dossard beaucoup plus tôt.
Côté luxembourgeois, c’est donc à Tom Wirtgen que reviendra l’honneur d’ouvrir le bal. En effet, le Luxembourgeois fait partie de l’équipe belge Bingoal-WB, qui est au départ, dimanche, du Grand Prix Vermarc. Pas une coursette mais une kermesse pro très relevée puisqu’on annonce, parmi les 24 formations présentes, deux équipes World Tour, à savoir Deceuninck Quick Step (Fabio Jakobsen, Dries Devenyns, Iljo Keisse…) et Lotto-Soudal (John Degenkolb, Jesper de Buyt…) : «Pour moi, c’est très motivant car on voit enfin le bout d’une très longue période sans compétition», confie-il, soulagé.
Si la compétition lui manque, en revanche, pas de soucis au niveau de l’entraînement. C’est simple, il n’a pratiquement pas arrêté depuis le début du confinement : «On n’a pas fait de pause depuis l’hiver. L’idée est de rester compétitif et d’être prêt quand ça recommencera vraiment.»
«Le temps passe plus vite à deux»
Tom Wirtgen a suivi à la lettre les consignes de son équipe. En effet, à la différence des formations françaises, dont certaines interdisaient carrément à leurs coureurs de sortir même si la législation les y autorisait, les dirigeants de Bingoal-WB ont demandé à leurs coureurs de suivre un programme d’entraînement concocté spécialement pour eux.
Au menu, des sorties parfois très longues. Et en solitaire : «C’est vrai que c’est un peu monotone mais il faut le faire. Et puis ça va mieux depuis qu’on a à nouveau le droit de s’entraîner à plusieurs.»
Alors que Tom et son frère Luc sont dans la même équipe, chacun devait s’entraîner de son côté. Mais avec l’assouplissement des règles, les deux frangins peuvent enfin rouler ensemble : «C’est quand même plus sympa de pouvoir discuter avec quelqu’un. Le temps passe plus vite.»
Dimanche, seul Tom sera au départ. Avant de repartir à l’entraînement et de reprendre les courses en août. Avec d’ailleurs un programme des plus séduisants puisqu’il devrait être aligné sur la plupart des classiques flandriennes et ardennaises : «Évidemment, ce serait dur pour moi de passer avec les meilleurs à Liège. Si je suis sur les Ardennaises, c’est pour aider mes leaders ou pour prendre l’échappée. Sur les Flandriennes, ce serait pour aller chercher un résultat», précise encore le coureur luxembourgeois, dont la saison s’est résumée à 7 petits jours de course. La faute, notamment, à une vilaine chute en plein désert au Saudi Tour, qui l’avait obligé à se faire opérer et qui l’avait éloigné des pelotons pendant plus de deux semaines.
En World Tour l’an prochain ?
En fin de contrat, Tom Wirtgen ne s’émeut pas plus que cela de la situation : «Il y a des discussions en cours qui vont reprendre pour la prochaine saison.» Si la possibilité de rester au sein de la même formation existe certainement, il a également des contacts avec d’autres équipes. Y compris au niveau supérieur.
En clair, il existe une possibilité de retrouver un Luxembourgeois de plus en World Tour. S’il ne tient pas à s’étendre sur la liste de ses potentielles futures destinations, Tom Wirtgen détaille ses critères : «Le plus important, c’est que je sois dans une équipe dans laquelle je me sente à l’aise. Avec un bon programme de course qui me convient. J’ai 24 ans et c’est important de savoir où aller.»
Le côté positif, c’est que malgré la crise, les discussions sont engagées : «C’est bien, ça montre que je ne suis pas un inconnu. Maintenant, bien sûr que j’espère avoir l’occasion de montrer ce que je sais faire.»
Évidemment, ce n’est pas dimanche qu’il faudra l’attendre : «C’est juste une course qui doit permettre de voir où on en est et quoi travailler.» Reste à connaître la suite de son programme. Et là, malheureusement, Tom Wirtgen est dans le flou : «Pour les équipes World Tour, c’est assez facile. Mais pour les formations continentales pro comme nous, c’est beaucoup plus incertain. On devait, par exemple, participer au Tour du Portugal début août mais ça a été annulé.»
Mais peu importe. Une chose paraît acquise : quand on fera appel à lui, Tom Wirtgen sera prêt à répondre présent !
Romain Haas