Tom Flammang a bouclé sa deuxième saison au poste de directeur sportif de l’équipe Leopard. Il revient sur les moments marquants. La percée de Tom Wirtgen, grand espoir du cyclisme luxembourgeois, est attendue pour 2016, même si Tom Flammang prévient qu’il lui faudra aussi savoir faire preuve de patience pour récolter les fruits de son énorme talent.
Le Quotidien : À quoi ressemblera, en 2016, l’équipe Leopard?
Tom Flammang : On travaille justement en ce moment sur la saison prochaine et il est encore trop tôt pour en dévoiler les détails.
Parlons alors des grandes lignes…
Nous avons encore à régler des détails, mais on devrait repartir sur les bases de la saison 2015. Nous devrions avoir douze coureurs. Cette saison, nous en avions deux de plus. On peut faire une belle saison avec douze coureurs. Bien sûr, il faut composer sur une saison avec les blessures, les maladies. Nous serons sur un seul programme de course. Voilà pour les grandes lignes.
Quel bilan avez-vous dressé de la saison 2015?
Ce fut assez paradoxal, car d’un côté on n’a pas été chanceux, mais d’un autre côté, on a su ne jamais renoncer. La malchance a commencé en début de saison sur le Tour de Normandie, qui était pour nous un gros rendez-vous. Nous avions placé deux coureurs dans le top 10 du prologue, mais ensuite, toute l’équipe est tombée malade. À la fin, on finit avec un seul coureur. Mais nous n’avons jamais baissé les bras. À l’image de toute la saison. Les gars sont souvent allés de l’avant. Dans la Flèche du Sud, on était passé au travers de la première étape (NDLR : décisive, à Bourscheid). Mais on a su réagir. Plus tard, sur le Tour de Luxembourg, on avait su placer Kristian Haugaard deux fois à la sixième place dans des étapes. C’est passé inaperçu, car il est danois et non luxembourgeois.
Justement, parlons des coureurs luxembourgeois…
Un coureur comme Pit Schlechter a fait une belle saison. Sa cinquième place dans la Gooikse Pijl a été remarquable. Pit a su aller dans de nombreuses échappées dans des courses professionnelles. Il a fait une très bonne saison. Prenons le Tour de Luxembourg et son échappée de 200 kilomètres dans la première étape. Ou encore son joli numéro au championnat national. C’est effectivement un membre important de l’équipe. Il tourne autour d’un succès d’envergure.
Avec Tom Wirtgen, on a l’impression que le meilleur est à venir. C’est aussi votre avis?
Oui, c’est un très gros moteur, Tom. Sa saison a été freinée par ses examens, mais chaque chose en son temps. En 2016, il sera très performant si tout se passe comme cela doit se passer. Je le vois bien endosser des responsabilités dans des courses comme le Tour de Normandie et la Flèche du Sud, par exemple. Il va faire du bien au cyclisme luxembourgeois. Là où il m’a épaté, c’est dans sa façon obstinée de vouloir finir le Tour de Luxembourg alors qu’il n’avait pas une grosse préparation derrière. Il a des qualités physiques et mentales au-dessus de la norme.
Quand on l’a dans son équipe, on sait qu’il va vous donner beaucoup de plaisir, car en plus, il fait la course. C’est non seulement un gros talent, mais un gros moteur et un guerrier. De plus, il a fait une très bonne fin de saison. Dans les chronos par équipe, on a vu sa classe par la longueur des relais et on le sentait tout de suite lorsqu’il mettait en route (sic). De plus, il lit bien la course et sait se préparer pour un objectif. On place beaucoup d’espoirs sur lui, mais malgré tout, il faut être patient.
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D’autres talents seront à surveiller?
Par exemple le Russe Victor Manakov, s’il n’est pas débauché par Tinkoff ou Katusha, ce qui ne surprendrait pas, tant ce sprinteur est talentueux. Victor, qui a récemment brillé aux championnats d’Europe sur piste dans la discipline du Madison, a l’ambition d’être sélectionné avec son pays pour les JO de Rio. Je le vois aller loin.
Denis Bastien