Le jeune homme de 19 ans ne cesse de progresser, comme l’a indiqué sa récente 12e place aux championnats d’Europe. Et aujourd’hui ?
On entend dans sa voix l’entrain, la motivation et la détermination d’un jeune homme pressé, mais conscient que, par-dessus tout, il convient de ne pas brûler les étapes. Tom Paquet sera, si le sort lui est favorable, l’un des possibles outsiders de ces championnats du monde qui s’annoncent aujourd’hui, usants, mais bien sûr passionnants du côté de Louvain.
Mais d’abord commençons par le début. Par la double nationalité que l’enfant de Roussy-le-Village, juste de l’autre côté de Frisange, à la frontière, a obtenue voici trois ans ? Il rappelle : «Mon père est franco-luxembourgeois, je l’ai obtenue à mon tour. Au niveau du sport, pour le cyclisme, selon les règles de l’UCI, je suis désormais luxembourgeois, et c’est définitif. Comme je faisais toute la saison au Luxembourg, que j’y ai trouvé mes repères, j’ai trouvé ça logique. Je suis bien intégré et je n’ai pas eu à le regretter. Le Luxembourg m’a offert de belles opportunités, ce qui est important pour progresser. Comme la participation aux manches de la Nation’s Cup et les différents stages. C’est vraiment top, il n’y a pas mieux.»
L’apport de l’équipe Leopard
Puisque baccalauréat en poche, il s’est consacré au cyclisme, avec l’objectif avoué de passer professionnel, Tom Paquet, qui profite des trois frontières pour agrandir son terrain de jeu à l’entraînement, même s’il confesse préférer le nord du Luxembourg pour ses routes parfaites et la typographie des lieux, porte depuis août les couleurs de l’équipe Leopard, aux côtés d’Arthur Kluckers, Mats Wenzel et Cédric Pries, qu’il retrouve ici en sélection pour ces Mondiaux. «J’ai participé au Grand Prix de la Somme et à Liège-Bastogne-Liège espoirs avec Leopard, c’est parfait pour prendre de l’expérience. Et le service course de l’équipe n’est qu’à vingt minutes de chez moi. C’est très pratique», explique l’espoir luxembourgeois entraîné par l’ancien Differdangeois Thomas Deruette, désormais établi au Luxembourg comme mécanicien.
Il vit donc déjà, à l’instar de ses coéquipiers, comme un pro. «J’ai fait ce choix, je préfère me consacrer à 100% à mon sport que de faire du 50-50», remarque-t-il.
Pour en revenir à son physique, Tom Paquet possède les caractéristiques très enviées des puncheurs-sprinteurs, un genre de coureur en vogue actuellement. Avec 1,70 m sous la toise, mais seulement 59 kilos sur la balance, tout indique que l’intéressé possède des arguments. En cas d’arrivée en petit comité, il aura des arguments. L’intéressé ne le cache pas, il surfe sur une bonne vague. Après des «placettes» sur le Tour de l’Avenir (11e et 13e des 4e et 5e étapes), il y a surtout cet excellent 12e rang lors des derniers championnats d’Europe du côté de Trente, sur un circuit ultrasélectif. «À partir de la moitié de la saison, juste après le Tour de Namur, j’ai franchement passé un cap. Cette 12e place au championnat d’Europe, c’est top pour ma première année espoirs. C’était une course très dure, on n’était pas nombreux à l’arrivée. Maintenant, il faudrait faire la même chose avec ces Mondiaux où mon objectif serait d’atteindre le top 10», commente-t-il.
«Une course de placement»
N’allez pas croire que Tom Paquet soit d’une nature prétentieuse, ce serait mal le connaître. Ce but qu’il souhaite atteindre reflète simplement une saine ambition et son exigence. Petit bémol d’importance, il n’a pas encore apprivoisé les capricieux mont flandriens, là où rien ne vaut sinon l’expérience et encore l’expérience… «Hier (mercredi), on a fait le parcours avec les monts pavés et aujourd’hui (jeudi) le circuit final. Sur le papier, ce n’est pas très dur. Ce n’est pas très long et il n’y a que 1 000 m de dénivelé, mais ça fera quand même mal, car sur les monts, la route se rétrécit, ce sera une course de placement. Ce sera plus dur mentalement que physiquement. J’avoue que je n’ai pas une grande expérience dans ce domaine, même si avec la fédération on a fait récemment la course par étapes Flanders Tomorrow Tour (NDLR : 20e place finale). Il faudrait dans l’idéal rester dans les vingt premiers, sinon on est condamné à faire l’élastique», reprend-il.
Il devine par avance l’avantage qu’auront leurs concurrents belges et néerlandais sur ce terrain qui leur est familier. «Ils seront très forts, ils ont les clés de la course. Si un groupe de 50 coureurs arrive, alors le favori est néerlandais, ce sera Marijn Van den Berg. C’est un circuit qui peut également convenir au Belge Thibau Nys, qui a remporté le championnat d’Europe à Trente. Il y a du suspense, on ne connaît pas le vainqueur», prédit encore Tom Paquet, qui s’entend bien avec ses coéquipiers, Arthur Kluckers, Cédric Pries et Mats Wenzel. «Une bonne équipe, ça peut bien aider», conclut-il.
Denis Bastien
Le programme du jour
Course en ligne juniors (121 km) – Départ à 8h15
Mathieu Kockelmann, Alexandre Kess, Mil Morang, Arno Wallenborn
Course en ligne espoirs (160,9 km) – Départ à 13h25
Arthur Kluckers, Cédric Pries, Tom Paquet, Mats Wenzel