Les deux frères Wirtgen ont terminé la course, et Luc, le plus jeune, a pris une encourageante 42e place avant la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.
C’est une image inquiétante qui fort heureusement, s’est vite dissipée au cours des heures suivant la course. Petit rappel, le Luxembourgeois de l’équipe AG2R Citroën fut victime d’une chute à l’arrière du peloton, à un peu plus de 50 kilomètres de l’arrivée de l’Amstel Gold Race.
Alors que derrière l’échappée matinale, le peloton avait commencé à hausser l’allure et gagnait en nervosité dans le final exceptionnellement disputé en circuit, une grosse chute survenait à l’arrière du peloton. On y retrouvait Bob Jungels, visiblement touché au niveau du front. La course du vainqueur de liège-Bastogne-Liège 2018 s’arrêtait évidemment là. Il restait alors un peu plus de trois tours à couvrir.
Un peu plus tard, son équipe AG2R Citroën communiquait son soulagement. «À la suite de sa chute aujourd’hui lors de l’Amstel Gold Race, Bob Jungels souffre de dermabrasion du front et de l’épaule gauche. Une décision quant à sa participation à la Flèche Wallonne sera prise lundi matin.»
Enfin, Bob Jungels s’est à son tour exprimé en début de soirée. «Ça va, mais j’ai quand même mal à la tête. C’était une chute stupide, je n’ai pas pu éviter un coureur qui est tombé devant moi. Je suis alors tombé sur la tête. Le plateau d’un autre coureur a heurté mon front donc je saignais pas mal, ce qui n’est jamais très agréable. Ce dimanche soir et lundi, on verra avec le médecin si je peux prendre le départ mercredi de la Flèche Wallonne. Pour le moment, le reste du corps ça va, mais bien sûr, c’est frustrant. À part le mal de tête, je n’ai pas de problème pour monter sur un vélo.»
Le ton de Bob Jungels était rassurant. C’est évidemment important, car sur cette campagne de classiques ardennaises, l’intéressé cherchait à se rassurer et reprendre du galon après avoir éprouvé des difficultés en début de saison à la suite de problèmes de dos.
Luc Wirtgen : «J’ai failli basculer avec la tête…»
Du côté des frères Wirtgen, c’était par contre un joli sentiment de satisfaction qui prédominait. Les deux frangins de l’équipe Bingoal étaient en effet parvenus avec brio à résister avec les meilleurs jusqu’au dernier des douze passages au Cauberg. Si Tom, le moins grimpeur, céda sa place, non sans avoir pris soin de se replacer intelligemment au pied, Luc, l’escaladeur prenait les bonnes roues. «Cela roulait très vite. Les deux derniers passages au Cauberg se sont faits grand plateau. Une fois c’est Roglic qui accélérait et dans le dernier tour, la course se jouait là puisque les meilleurs sont partis. Moi j’étais content de me retrouver dans le peloton. Mais j’aurais pu finir dans le groupe qui chassait derrière les échappées. J’ai failli basculer avec le peloton de tête… J’ai été le dernier à céder, je n’ai jamais pu boucher le trou que le concurrent devant moi venait de créer. C’est dommage, mais quand je regarde ma course, ma 42e place, je trouve que c’est déjà pas si mal. Surtout si on regarde le niveau de cette classique. Les soixante derniers kilomètres ont été très rapides», souriait-il.
Tom qui vient là de clôturer la première partie de sa saison, tirait lui aussi un bilan positif : «Ce sont de grandes classiques et personnellement, j’avais de bonnes jambes. Au départ, l’Amstel ne figurait pas à mon programme, évidemment le résultat n’est pas là, mais je me sentais bien et après une petite coupure, je reviendrai costaud, je l’espère.» Il ne pourra sans doute pas faire son retour comme prévu sur les Quatre Jours de Dunkerque.
Quant à Luc, il va poursuivre mercredi avec la Flèche Wallonne et dimanche avec Liège-Bastogne-Liège. «Je ferai mon boulot et je suis en confiance, j’espère continuer à bien faire», concluait-il. On peut lui faire confiance!
Denis Bastien