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[Cyclisme] «Oui, cela va me faire drôle…», explique l’entraîneur de Christine Majerus


25 janvier 2017. Michel Zangerlé et Christine Majerus reconnaissent le parcours des championnats du monde de cyclo-cross à Belval, où elle terminera septième. (photos Julien Garroy)

Alors que Christine Majerus effectue sa dernière semaine de course, son entraîneur, Michel Zangerlé, revient sur leurs 18 ans de collaboration.

Pour la première fois de sa carrière, Christine Majerus n’a reçu aucun plan d’entraînement de la part de Michel Zangerlé. Cela fait précisément dix-huit ans que le Cessangeois, 43 ans et aujourd’hui fonctionnaire dans le secteur crucial de l’environnement, entraîne Christine Majerus, 37 ans.

Forcément, l’arrêt de la carrière de la coureuse cycliste va aussi bouleverser une partie de sa vie. «Je l’ai entraînée pendant 18 ans sans interruption, à mon retour de l’université. C’était à mes débuts dans cette fonction d’entraîneur. Je suis devenu entraîneur principal de Cessange en 2006. C’est à ce moment-là que j’ai repris le coaching de Christine», explique-t-il à propos de la championne avec qui il a noué «une forte amitié».

Une collaboration réglée comme du papier à musique. «C’était régulier. Les semaines normales, on se téléphonait une seule fois, on s’écrivait des messages de temps en temps, mais pas plus que ça non plus. Dans les périodes plus difficiles, on s’appelait davantage. On se voyait aussi de temps en temps en dehors de ça. Je lui faisais des plans d’entraînement hebdomadaires, de semaine en semaine. Je réalisais la finalisation du plan d’entraînement à venir. On se parlait toutes les semaines rien que pour ça», détaille encore le fils de Gaston, l’un des dirigeants du SAF Cessange, et frère de Joël, qui fut professionnel, comme Alex Kirsch, des équipes Leopard puis Cult Energy, jusqu’en deuxième division (Joël termina en 2014 deuxième de la Flèche du Sud et 12e du Tour de Luxembourg). Aujourd’hui, en toute légitimité, Michel Zangerlé se dit «fier du travail accompli» avec Christine Majerus.

Pour lui aussi, il sera question de nouvelles habitudes dans les prochaines semaines. «Cela va me faire drôle, c’est clair. Si tu fais ça pendant 18 ans, ça laisse un trou…» Un trou qui ne sera pas comblé dans l’immédiat par une éventuelle future Christine Majerus. «Depuis 2019, reprend Michel Zangerlé, j’ai tout ralenti. Depuis trois ans, je fais encore des petits trucs, sans plus. Je ne vais pas dire que ma carrière d’entraîneur s’arrête, mais presque (il rit). Actuellement, je m’occupe juste de l’école de cyclisme de Cessange…»

J’ai eu la chance de travailler avec une athlète qui est restée fidèle à elle-même et à ses valeurs pendant tout ce temps. J’apprécie ça

«L’entraînement est quelque chose qui me passionne toujours. Cette année encore, j’ai mis pas mal d’énergie pour préparer les Jeux olympiques. Mais évidemment, je ne prévois pas de projet pour le moment», poursuit celui qui est devenu, l’an passé, le président du SAF Cessange à la suite de Claude Losch.

Reste une question cruciale dont personne n’a et n’aura la réponse. Christine Majerus, qui a fait beaucoup, a-t-elle atteint ses limites physiques ? «Je ne peux pas répondre à ça, mais je n’ai aucun regret par rapport à sa carrière, on peut toujours dire qu’on peut faire plus. J’ai eu la chance de travailler avec une athlète qui est restée fidèle à elle-même et à ses valeurs pendant tout ce temps. J’apprécie ça. Pour le reste, au niveau sportif, on a atteint de très belles choses. Après, on peut toujours faire la fine bouche, cela n’est pas mon cas. Je suis fier de ce qu’on a fait ensemble. Humainement, cela s’est toujours bien passé. Je suis aussi content par rapport à ça.»

Par rapport à la dimension prise par Christine Majerus, on lui suggère qu’elle a dépassé le cadre du sport. Son entraîneur abonde : «Oui, très largement, elle a fait quelque chose pour les femmes dans le sport et le cyclisme au Luxembourg. Elle a pris son rôle de sportive de haut niveau à cœur, même au niveau du Luxembourg. Elle a fait des présentations dans les écoles, c’était également une ambassadrice de l’armée pendant longtemps. C’est quelqu’un d’engagé et qui le restera!»

Si Christine Majerus a coché en tant que sportive de haut niveau pas mal de cases qui concernaient ses objectifs, Michel Zangerlé, discret et pudique par nature, également. Ces deux-là ont fait la paire…

30 avril 2017. Christine Majerus débriefe avec son entraîneur après son succès dans le Festival Elsy Jacobs.