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[Cyclisme] Michel Ries : «Je devrais passer un cap»


Michel Ries, ici sur le dernier Tour de Luxembourg, aborde la saison 2023 avec détermination. (Photo : luis mangorrinha )

Michel Ries, le coureur luxembourgeois de l’équipe Arkéa-Samsic, fait le point avant de repartir prochainement en stage.

Michel Ries (24 ans) est revenu d’Altea pour le traditionnel stage de décembre, juste avant les fêtes de Noël. Si son équipe a demandé à ses coureurs de ne pas révéler leur programme de début de saison (le service communication de la formation française délivre ces programmes régulièrement par groupe de deux coureurs), le grimpeur luxembourgeois consent néanmoins à confirmer qu’il débutera avec les épreuves d’un jour à Majorque (25-29 janvier).

Comment s’est passé votre stage de préparation?

Michel Ries : Je me sens très bien. On a passé dix jours en stage. J’étais content d’y être. On est là où on doit être à ce moment-là de la saison. L’an passé, je n’y étais pas puisque je m’étais fait opérer (NDLR : de l’artère iliaque).

Vous attendez quoi de la saison 2023?

J’espère avoir un bon niveau général et réaliser une belle progression par rapport à la saison 2022. C’est important pour moi d’arriver à réaliser une saison régulière sans trop de problèmes. J’ai connu des soucis de santé en 2022. Le premier but, c’est de faire une saison complète et d’être en meilleure forme possible sur les courses importantes.

Même si vous ne pouvez dévoiler avec précision votre programme, quelles seront les grandes lignes?

J’ai un programme qui me convient très bien. Comme on va rouler en World Tour, cela change le programme de courses. L’an passé, nous n’étions pas obligés de participer à toutes les épreuves du World Tour. En 2023, on sera présent sur les trois grands tours et les grandes courses par étapes. J’aurai des courses par étapes en mars-avril. C’est un programme très correct avec un grand tour de prévu. On va bien se préparer. Je peux juste dire que je vais débuter par les courses de Majorque après un nouveau stage à Altea en janvier de deux semaines. En mars, avril, mai, mon programme sera dense.

Quel regard portez-vous sur votre équipe?

D’abord, comme on sera en World Tour, le but sera de montrer qu’on mérite d’évoluer à ce niveau-là, d’être présent sur les plus grandes courses du monde. Nous n’avons plus Nairo Quintana qui était l’un des meilleurs grimpeurs du monde. De ce point de vue, ce sera un peu compliqué. Sur les courses par étapes d’une semaine où les meilleurs grimpeurs se livrent bataille, il va falloir se réorganiser. On a deux bonnes recrues avec Clément Champoussin qui vient d’AG2R-Citroën et Cristian Rodrigues de chez TotalEnergies. On a de quoi faire pour ces courses et en montagne. Ils sont jeunes et ont montré qu’ils ont le potentiel de remporter de grandes courses. On a aussi beaucoup de sprinteurs dans l’équipe (Nacer Bouhanni, Hugo Hofstetter, Amaury Capiot, Daniel McLay, Luca Mozzato, Donovan Grondin). À ce niveau, on pourra être présent sur les sprints massifs et les courses d’un jour. On sera très polyvalent avec les coureurs que nous avons.

Mon rôle sera principalement celui d’un coéquipier. Après, il y a des possibilités pour que je me retrouve en échappée afin de tenter de jouer la gagne de temps à autre

Vous concernant, vous allez travailler quel aspect pour poursuivre votre progression?

J’aimerais pouvoir épauler nos leaders, comme Warren Barguil, sur les plus grandes courses. Je vois mon rôle comme celui d’un dernier homme en haute montagne, je veux rester le plus longtemps avec eux pour les aider. Au plus haut niveau et notamment sur les grands tours, il faut pouvoir être très compétitif. C’est ce qui me manque encore. Mon rôle sera principalement celui d’un coéquipier. Après, il y a des possibilités pour que je me retrouve en échappée afin de tenter de jouer la gagne de temps à autre. Ce sera un mélange de tout ça. Mais si bien sûr, un coureur comme Warren Barguil est présent pour jouer un classement général, il faudra pouvoir l’accompagner le plus loin possible.

C’est d’ailleurs un domaine où on vous a déjà vu à l’œuvre par le passé. Ce travail est-il difficile à réaliser?

Cela dépend du type de leader. Lorsque j’étais chez Trek-Segafredo, Richie Porte (parti en retraite en fin de saison 2022) aimait qu’on roule constamment à l’avant. Un peu comme Nairo Quintana. Lui aussi demandait beaucoup, car il voulait tout le temps être devant. Les journées étaient longues et usantes. Mais chacun sa façon de courir. Par exemple, c’est beaucoup plus tranquille avec Warren Barguil qui est un artiste dans le peloton, il se faufile, ne se prend pas la tête. Globalement, j’aime bien emmener mes leaders et cela correspond assez bien à mes qualités. Je ne suis pas assez explosif pour jouer la gagne au final lorsqu’il y a de grandes accélérations. Mais j’arrive à faire de longs tempos.

Sur quoi travaillez-vous pour progresser?

On augmente le volume. Je compte sur les saisons sans coupure, ce qui n’était pas le cas l’an passé pour moi. Là, par exemple, je m’aperçois que je viens de passer un bon hiver, sans problème, sans maladie. Je le sens physiquement. Je pense que je devrais passer un cap. Ce sont de petites progressions avec le travail en continu avec l’entraîneur de l’équipe.

Dans l’idéal, vous vous voyez devenir quel type de coureur?

Je suis un grimpeur, c’est clair. Pour jouer les grands classements, le cercle d’une vingtaine de coureurs est assez fermé. Ils ont le plus haut niveau en haute montagne. Ça, c’est compliqué d’en faire partie, mais, juste en dessous, je me vois bien, pour jouer la gagne sur certaines courses. Je pense que je peux viser des succès d’étapes.

Pour finir, ce n’est pas compliqué de revenir rouler au pays entre ces deux stages au soleil?

C’est plus compliqué qu’au soleil, mais cela ne dure pas longtemps. Ce mardi, j’ai roulé presque cinq heures dans le nord du pays sans pluie. Presque l’idéal!