Si le Néerlandais Martijn Rasenberg est le nouveau leader au classement général de la Tageblatt Flèche du Sud, l’Anglais Thomas Mein, vainqueur vendredi à Sanem, s’annonce comme un rival sérieux.
Un drôle de personnage ce Thomas Mein (26 ans), engagé sur cette Tageblatt Flèche du Sud dans l’équipe continentale italienne Mg.K Vis Costruzioni e Ambiente, désolé il n’y pas moyen de raccourcir… Le coureur anglais, accompagné dans cette édition par trois compatriotes et deux Italiens, a pour sa part réussi à raccourcir l’intensité de ses souffrances. Lorsqu’il a déboulé full gaz dans la ligne droite d’arrivée, on l’a vu être poursuivi par une meute à ses trousses.
«C’était vraiment dur, j’ai abordé cette course sans aucune pression. J’ai attaqué à environ 10 kilomètres de l’arrivée. J’étais encore relativement frais à la fin. C’est ma plus grande victoire. J’ai gagné quelques courses en Belgique, mais aucune course UCI», résumait-il.
Pourtant, tous ceux qui avaient réussi à sauver leur peau dans le premier peloton se considéraient à juste titre comme des rescapés d’une décapante deuxième étape, tous farcis jusqu’à la moelle par l’épais soleil qui toute la journée avait cogné si dur qu’on se serait soudainement cru en plein mois de juillet. Tous farcis jusqu’à la moelle par les quatre ascensions du col de l’Europe dont l’appellation n’est absolument pas usurpée.
Dans l’aire d’arrivée, ce fameux Thomas Mein se montrait presque plus étonné que ses coéquipiers. «Thomas, c’est un costaud, un très bon coureur et il n’a pas fini de nous surprendre. D’ailleurs, nous, il ne nous surprend pas», témoignait ainsi le coureur transalpin Matteo Spreafico, 32 ans, professionnel de 2017 à 2020 dans l’équipe Androni.
Oui, Thomas Mein, n’est arrivé dans cette écurie que depuis le début de la saison et il s’agissait de son cinquième jour de course sous ses nouvelles couleurs. Son succès le 14 mai dernier dans la Puivelde Koerse, une course nationale, était annonciateur de cette belle et grande victoire d’étape sur la Tageblatt Flèche du Sud vendredi à Sanem.
Mais c’est presque comme s’il ne l’avait pas vue venir. Il faut dire que l’intéressé n’a pas le bagage classique, puisque comme les coureurs de l’équipe Baloise, vainqueure la veille à Rumelange avec le jeune Belge Seppe Van Den Boer, il vient du petit monde du cyclo-cross. Sixième de la manche de Coupe du monde à Besançon, il avait terminé 18e des Mondiaux à Liévin. C’est honnête, mais il n’a pas non plus le pedigree d’un Lars van der Haar, le Néerlandais présent dans cette Flèche du Sud, ni de Pim Ronhaar, double vainqueur sortant de l’épreuve.
Martijn Rasenberg nouveau leader
«À part lors des championnats du monde de cyclo-cross de Bieles en 2017 (31e chez les juniors…), je n’ai jamais couru au Luxembourg. Mais je me plais beaucoup ici», remarquait avec un grand sourire ce coureur complet (1,85 m pour 71 kg) qui est également adepte de VTT.
Sur ce que nous avons vu, son présent et son avenir sont sur route. «C’est bien d’avoir eu la chance de l’équipe de pouvoir faire un résultat ici. Je pense que mes objectifs ont maintenant changé : maintenant, je veux aussi remporter la victoire au classement général ici», reconnaissait-il ainsi.
Pour remporter le classement général, il lui faudra surtout mettre à la raison, le nouveau leader, Martijn Rasenberg. Le Néerlandais, classé dans le même temps que Kevin Pezzo Rosola depuis le prologue, hérite de la tenue puisque l’Italien a logiquement marqué le pas. «Après la première étape, je me sentais bien. Je voulais donc me battre pour le classement général. J’ai vraiment de bonnes jambes. Demain (samedi), ce sera dur, mais je pense que le circuit final ne sera pas aussi difficile que celui d’aujourd’hui (vendredi)», pronostiquait-il.
Charel Meyers, premier Luxembourgeois de la course, abonde : «La course n’est pas pliée, il reste cette très longue journée à Canach. Ce sera très punchy, une belle étape nous attend. Dans cette deuxième étape, c’est sorti en costaud sur le sommet du col de l’Europe, on retrouvera les mêmes…» C’est dit.
