Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le grimpeur de l’équipe Leopard-TOGT entend monter en puissance dans l’étape de ce vendredi du côté de Bourscheid.
«Dans cette première étape, j’ai regardé les autres grimpeurs et j’ai essayé de sortir dans l’une ou l’autre bosse, mais vent de face, cela ne servait à rien. Ensuite, je suis resté sagement positionné dans les roues…» C’est sans doute à partir de ce vendredi que le longiligne Mats Wenzel, 20 ans, va se trouver en mesure de montrer toute l’étendue de son talent déjà assez largement entrevue ces dernières années, comme lors du dernier Tour de l’Avenir (deux tops 10 dans des étapes et 19e place finale). La différence, c’est qu’aujourd’hui, le grimpeur luxembourgeois entraîné par son père, Pascal, se consacre à 100 % au cyclisme. «Ma tête est plus libre, j’ai aussi plus de temps pour récupérer», glisse celui qui avait remporté le classement scratch élite/espoirs sur le championnat national de cyclo-cross à la mi-janvier.
En début de cette saison sur route, Mats Wenzel nourrissait de grands espoirs pour divers rendez-vous. On retiendra sa 15e place dans la Flèche ardennaise. Mais force est de constater qu’il attendait mieux qu’une 87e place dans Liège-Bastogne-Liège espoirs. Il faut aussitôt replacer les choses dans son contexte. «Sur Liège-Bastogne-Liège, j’ai connu un incident mécanique. La manivelle de mon vélo que je venais de recevoir s’est desserrée…», explique-t-il.
D’ailleurs, une dizaine de jours plus tôt, c’est cette fois une forte fièvre, alors qu’il venait de prendre la quatrième place dans le Circuit des Ardennes, qui a eu raison de lui. «J’ai donc connu beaucoup de malchance», tranche l’intéressé qui entend bien ne pas se morfondre. Et passer au plus vite à l’action…
C’est pourquoi cette étape de Bourscheid tombe vraiment à pic. «Je ne sais pas encore quelle sera la stratégie de notre équipe, mais sur cette étape du Nord, ce sont mes routes d’entraînement. La montée de Bourscheid est un peu moins dure avec la piste cyclable. Mais je pense que ce sont les coureurs qui font la course et j’imagine une étape dure. Oui, je suis bien motivé», sourit malicieusement Mats.
Tout le monde est toujours motivé en prenant le départ de la Flèche du Sud, mais en étant luxembourgeois, c’est encore plus vrai
Il connaît l’importance de la Flèche du Sud qu’il découvre à l’occasion puisqu’il y a deux ans, il souffrait d’une blessure à un genou et l’an passé, il passait ses derniers examens scolaires : «J’espère qu’on me verra, je sais que c’est une course importante pour une carrière. Je suis donc heureux d’être là pour la première fois. Je suis très motivé, j’ai envie de faire un beau résultat, mais aussi pour notre équipe. Tout le monde est toujours motivé en prenant le départ de la Flèche du Sud, mais en étant luxembourgeois, c’est encore plus vrai.»
Il est vrai que jusqu’à dimanche, Leopard-TOGT disposera chaque jour de différentes options. «On peut jouer de nombreuses cartes, que ce soit au sprint avec Colin (Heiderscheid), ou dans les autres domaines avec Miguel (Heidemann), Mathias (Bregnhoj), Cédric (Pries) et Loïc (Bettendorff).»
Dans tous les cas, si on regarde son programme pour la suite de saison, on peut avancer qu’à partir de ce vendredi, Mats Wenzel disposera d’un programme cousu main pour montrer l’étendue de ses qualités. «Deux jours après la Flèche du Sud, on part disputer une course par étapes de la Coupe des nations (Orlen Nations Grand Prix en Pologne, du 24 au 28 mai). C’est un rendez-vous important. Et puis, il y aura surtout le Baby Giro (11-18 juin) que je vais courir avec Leopard-TOGT», poursuit-il.
Puis évidemment, il retournera sur le fameux Tour de l’Avenir (20-27 août). «Je retournerai me préparer en altitude, soit à Tignes, soit à Livigno. Tout le monde n’est pas motivé pour ça, mais je trouverais quelqu’un», promet-il encore. Quand on vous dit que Mats Wenzel attend son heure…
