La championne nationale prend ce vendredi le départ du Tour de Normandie, à la tête de la sélection nationale. Explications…
Une fois n’est pas coutume, l’équipe nationale féminine est en course ce week-end. Avec, excusez du peu, un leader tout trouvé en la personne de Christine Majerus. On a vu la championne nationale très à son aise mercredi sur les routes tourmentées de la Nokere Koerse, la semaine classique belge. Comme ce fut le cas à la fin février, Christine Majerus n’a pas ménagé ses efforts pour ses leaders et d’ailleurs, c’est encore Lotte Kopecky qui a mis la balle au fond.
Pas de Lotte Kopecky sur ce Tour de Normandie dont c’est la première édition, mais plusieurs équipes intéressantes dont évidemment la formation Ceratizit de Nina Berton (malchanceuse mercredi sur Nokere Koerse), elle aussi au départ.
Dans ce contexte, le nom de Christine Majerus, qui a l’expérience de ces épreuves (elle porta longtemps les couleurs d’une équipe française avant de rejoindre Boels-Dolmans dont la continuité est justement SD Worx), qu’on imagine forcément un peu différentes tant au niveau du plateau que de la façon de courir.
C’est Frank Schleck, coordinateur du cyclisme luxembourgeois à la fédération nationale (FSCL) qui conduit cette délégation de cinq filles (on retrouve ainsi Christine Majerus, Marie Schreiber, Liv Wenzel, Maïté et Layla Barthels). «Il y avait plusieurs intérêts à participer au Tour de Normandie, c’est d’abord une course assez intéressante de trois jours, c’est donc l’idéal pour permettre à nos jeunes athlètes de prendre de l’expérience. Quand on a su que l’équipe SD Worx de Christine (Majerus) et Marie (Schreiber) n’étaient pas au départ, on a profité de cette occasion», explique ainsi Frank Schleck.
D’un côté donc, un apprentissage grandeur nature pour les espoirs auprès d’une championne aussi renommée qu’expérimentée. «On a des vraies capitaines de route qui vont aiguiller les jeunes athlètes. Elles vont forcément apprendre de leur expérience», poursuit-il. Mais pas seulement. «C’est aussi super intéressant pour pouvoir marquer des points en vue des championnats et des Jeux olympiques», confirme-t-il.
Une opportunité de courir en équipe nationale
Car ce n’est pas souvent dans l’année que Christine Majerus peut également penser à elle. En clair, il lui faut engranger des points dans un contexte plus favorable que les habituelles manches de Coupe du monde, où son premier objectif est de faire gagner ses leaders. «Durant la saison, on a trois athlètes luxembourgeois (Christine Majerus, Marie Schreiber et Nina Berton) dans des équipes professionnelles qui peuvent courir beaucoup. Là, c’est une belle opportunité de nous aligner dans cette épreuve par étapes de trois jours», explique encore Frank Schleck.
Faut-il y voir une dynamique nouvelle, un peu décalquée sur le modèle si parlant des juniors et espoirs masculines, un modèle qui a fait ses preuves durant les deux dernières décennies et permet entre autres au cyclisme luxembourgeois de rester au plus haut niveau?«J’espère, on aimerait faire partager ça en effet, j’espère que ce sera apprécié. Bien sûr, on n’a pas beaucoup d’athlètes féminines, on en est conscient. Mais le fait de les soutenir, de proposer ce genre de déplacement, on espère que cela créera des vocations. Ce n’est pas toujours facile. Je rappelle que nous avons trois professionnelles et des filles qui sont en première à l’école. On essaie de faire le maximum pour lancer une dynamique», répond l’ancien vainqueur de l’Alpe d’Huez sur le Tour.
Il reste cette certitude, au départ de ce Tour de Normandie alléchant. La forme de Christine Majerus est là. «Elle était très forte sur Nokere Koerse, on l’a vu toujours aux avant-postes. Elle sait courir et on va le retrouver de nouveau aux avant-postes sur ce Tour de Normandie. Elle a de l’expérience, sait bien se positionner, on la verra très forte, j’espère qu’elle pourra tirer sa carte du jeu en leader et sortir de son rôle habituel de coéquipière», conclut le technicien luxembourgeois.
À noter encore que pour Marie Schreiber, il s’agira de sa première épreuve sur route après sa saison de cross.
MODE D’EMPLOI
Première édition du Tour de Normandie (2.1). 22 équipes.
Les étapes :
Ce vendredi, 1re étape : Argentan – Bagnoles-de-l’Orne (139 km)
Samedi, 2e étape : La Haye – Flamanville (103 km)
Dimanche, 3e étape : Saint-Pierre-en-Auge – Caen (114 km)
Principales engagées : Cordon-Raguet, Garcia (Zaaf-Cycling Team), Grossetête, Fahlin (FDJ-Suez), Stephens, Valllières (EF Education), Buijsman (Human Powered Health), Schweinberger, Alonso, Nina Berton (Ceratizit-WNT), Bossuyt, Towers (Canyon), Frain, Schoens (Parkhotel Valkenburg), Fouquenet, Morichon (Arkéa-Samsic), Fournier (Saint-Michel), Alzini, Castrique (Cofidis), Burlova, Docx (Lotto Dstny), Christine Majerus, Marie Schreiber, Liv Wenzel, Maïté Barthels, Layla Barthels.