Luc Wirtgen, qui sort d’une très bonne Arctic Race, espère être retenu pour les prochaines échéances internationales avec l’équipe nationale.
Après un mois de pause et un retour en Bretagne avec une 40e place au général, c’est au fin fond de la Norvège qu’on a retrouvé Luc Wirtgen. Le grimpeur de la Bingoal, âgé de 23 ans, a dû ferrailler avec des gars très costauds et s’en est sorti avec les honneurs, puisqu’il signe notamment deux top 20, samedi et dimanche, et termine 15e, à seulement 1’05″ du vainqueur, le Belge d’Israel Start-Up Nation, Ben Hermans. C’est clair, la forme est là pour le coureur de 23 ans : «Je suis satisfait. Le top 15 au général, c’est l’objectif que je m’étais fixé. Pas spécialement avant la course, mais après la première étape, j’ai senti que c’était possible», confie le petit frère et coéquipier de Tom, qui se trouve quant à lui actuellement engagé sur le Tour du Portugal.
Cette Arctic Race, la course la plus septentrionale au monde, il l’avait cochée depuis belle lurette sur son calendrier : «Dès le début de la saison, je savais que c’était une épreuve qui pouvait me convenir, avec un terrain qui me convient, où ça se joue toujours à l’usure. Où la sélection se fait par l’arrière. Elle était à mon planning depuis longtemps», confirme-t-il. Et dès la première étape, il était aux côtés des meilleurs : «On était environ 25 à arriver au sprint, mais c’était surtout des gars costauds. Pas des purs grimpeurs. Et là, j’ai réalisé que je pouvais basculer avec des coureurs qui visent le général.»
Visiblement, la forme est de retour pour le coureur poids plume, qui a eu plus d’un mois sans compétition, entre fin juin et fin juillet. Une période mise à profit pour préparer la seconde partie de la saison : «J’ai fait un petit stage dans les Vosges pour avoir du rythme dans les bosses. Je suis parti avec un pote qui est U23. Et sinon, je suis resté à la maison. Je me suis entraîné dans le nord du pays. On a la chance d’avoir un super terrain pour travailler.»
Des efforts qui paient, comme le démontre ce joli résultat dans une épreuve classée ProSeries : «Je sens que j’ai progressé. J’ai plus de résistance dans les bosses, je suis capable de maintenir un niveau d’intensité élevée plus longtemps», constate-t-il.
Triple objectif en septembre
Et les épreuves vont s’enchaîner pour Luc Wirtgen, qu’on retrouvera dès mardi prochain au départ du Tour du Limousin : «Normalement, je devrais avoir le même rôle que sur l’Arctic Race. Je pense qu’on aura une bonne équipe. On va y aller pour tenter de faire un super résultat. L’Arctic Race, c’était du très haut niveau, le Limousin, c’est normalement un cran en dessous, on espère jouer une étape.»
La suite ? Deux courses en Belgique pour préparer l’enchaînement Tour du Jura (4 septembre) et Tour du Doubs (5 septembre). Avec une idée très précise en tête : «Le but est d’être en forme pour le mois de septembre.» En effet, il espère un mois très chargé avec trois épreuves qui lui tiennent particulièrement à cœur : «J’espère vraiment être sélectionné pour le championnat d’Europe, dans le Trentin, en Italie (NDLR : le 12 septembre). C’est un rendez-vous que j’ai coché depuis longtemps. Le parcours promet d’être dur, il m’intéresse vraiment. Ensuite, il y a le Tour de Luxembourg (14-18 septembre). C’est toujours important de faire de bonnes prestations à domicile. Et puis enfin les championnats du monde en Belgique (26 septembre). Pour le moment, j’ai participé à quatre Mondiaux, deux en juniors et deux en espoirs, et j’espère vraiment vivre mes premiers au sein de l’élite. En tout cas, j’ai informé Christian Swietlik (NDLR : l’entraîneur national) que j’étais candidat. Les championnats d’Europe et du monde, ce sont toujours des dates importantes.»
D’ici là, il espère, pourquoi pas, avoir une bonne nouvelle concernant la suite de son aventure. En effet, comme son frère, il arrive en fin de contrat à l’issue de cette saison. Mais le jeune homme ne semble pas s’inquiéter outre mesure : «On va discuter dans les prochaines semaines. L’équipe m’a témoigné beaucoup de confiance. Pour le moment, je reste la tête dans les étoiles.» Au vu de sa saison, on se dit que c’est bien parti : «Jusqu’à présent, c’est ma meilleure saison. L’Amstel, Liège, le Tour de Hongrie et maintenant l’Arctic Race m’ont donné beaucoup de confiance. Je suis vraiment content de ma progression. Même si je sais que je peux encore mieux faire dans tous les domaines.»
Luc Wirtgen franchit les étapes une à une. Avec, bien sûr, un rêve ultime : «Le Tour de France. Quand tu dis que tu es coureur pro, la première question qui vient est : « Est-ce que tu fais le Tour de France ? » Le Tour, ça reste le Tour !»
Romain Haas