Trois coureurs en World Tour, trois autres en Pro Team et une dizaine en Continental. La roue tourne !
S’il n’avait pas été opéré en décembre (artère iliaque), Michel Ries serait peut-être aujourd’hui à Majorque qui sonne comme la reprise pour le cyclisme professionnel en Europe quand bien même les trois coups ont réellement retenti dimanche dernier, pour une plus modeste épreuve classée 1.2 du côté de Valence (succès de l’Italien Giovanni Lonardi devant le Belge Amaury Capiot). Les habituelles courses du Trophée de Majorque permettent, de tradition, de feuilletonner toute cette semaine la rentrée du peloton. Même si l’équipe Ineos n’est pas au départ, on y parlera bien sûr de l’accident d’Egan Bernal survenu lundi (lire par ailleurs). Un accident désormais courant, presque banal, car à l’entraînement les professionnels, comme d’ailleurs tout usager d’un deux-roues, apparaissent de plus en plus fragilisés dans le flux, toujours croissant, de la circulation.
Bref, si aucun coureur luxembourgeois n’est présent, dossard sur le dos, dans la plus grande île des Baléares, la reprise viendra en fin de semaine pour trois représentants du pays, Alex Kirsch (Trek-Segafredo) et Luc Wirtgen (Bingoal), mais aussi Tom Paquet, dont l’équipe continentale de Team U Nantes Atlantique sera présente sur le Grand Prix de la Marseillaise. Ensuite, tout va s’enchaîner très vite avec, et c’est assez heureux, un programme dense et aucune ou peu de courses reportées. Une première depuis mars 2020…
Alors certes, le peloton professionnel luxembourgeois a changé durant cet hiver puisqu’après une longue et belle carrière Ben Gastauer (34 ans) et Jempy Drucker (35 ans) ont mis le clignotant. On les regrettera forcément. Mais il en va du cyclisme, du sport comme de la vie. La roue tourne. «Tout a une fin», soupirait récemment Jempy Drucker, à la suite de Ben Gastauer.
Le retour attendu de Bob Jungels
Pour certains, c’est un début qui s’annonce. On pense ici aux nombreux jeunes espoirs qui garnissent les équipes de troisième division (Continental) avec le ferme espoir de passer à leur tour professionnels et de rejoindre les six titulaires de première (World Tour) et deuxième divisions (Pro team). Ils ont une saison pour convaincre et poursuivre leur progression. Pour les six fers de lance du cyclisme luxembourgeois masculin, c’est avec la ferme volonté de briller qu’ils s’élancent vers cette saison 2022.
Kevin Geniets (25 ans), en bon champion national, vient juste de prolonger son contrat avec Groupama-FDJ jusqu’à la fin 2024 et il n’aura donc pas la pression du résultat immédiat. On le sent pour autant déterminé et enfin prêt à s’imposer. «Avec l’équipe, on veut voir jusqu’où je peux aller dans les classiques, je ne me mets pas de limite», résume-t-il.
Alex Kirsch (29 ans) aborde de son côté une nouvelle saison chez Trek-Segafredo (avec laquelle il est lié jusqu’à fin 2023) en qualité de capitaine de route sur ces mêmes classiques flandriennes dont il est progressivement l’un des spécialistes. Il aimerait enchaîner avec le Giro et le Tour. Frustré par une saison 2022 où son équipe n’était pas toujours où on l’attendait en dépit de plusieurs succès retentissants (succès de Jasper Stuyven dans Milan-Sanremo et de Mads Pedersen dans Kuurne-Bruxelles-Kuurne), il a apprécié de voir son équipe se renforcer. «Je pourrai reprendre mon rôle dans le final et non à 100 kilomètres de l’arrivée, comme l’an passé», imagine ce rouleur de grand style.
Enfin, le troisième coureur du World Tour, non le moindre puisqu’il s’agit de Bob Jungels, entend bien retrouver des jambes qui lui ont fait défaut ces deux dernières saisons. Et pour cause puisqu’il s’est fait opérer en juin dernier aux deux jambes concernant une endofibrose de l’artère iliaque. Tout est de nouveau en règle et l’intéressé a hâte de reprendre le cours de sa carrière qui l’a vu remporter, entre autres, Liège-Bastogne-Liège 2018 ou encore une étape du Giro l’année précédente. Il dit rester «prudent dans les formulations, en espérant que je retrouve mon ancien niveau et que je puisse à nouveau gagner des courses». Ce dont on ne doute guère tant l’ancien maillot blanc du Tour d’Italie s’est préparé avec application. Et comme il n’a pas pu perdre son talent…
Bien des promesses
En deuxième division, Luc Wirtgen (23 ans), qui avait dévoilé toutes ses qualités de grimpeur l’an passé sur les grandes classiques, sera le premier des deux frères à se relancer, dès dimanche à Marseille, avant d’enchaîner avec l’Étoile de Bessèges. Tom (25 ans), diminué dans la période par une infection sévère au Covid-19, s’est remis d’aplomb mais, forcément, présente du retard. Il reprendra donc un peu plus tard avec le Tour d’Oman.
Enfin, le programme de Michel Ries (23 ans) n’est pas encore fixé, mais il a déjà repris l’entraînement. Laissons-le revenir dans le coup sous ses nouvelles couleurs d’Arkéa-Samsic où il ne manquera pas de liberté !
Oui, la saison 2022 s’annonce, en ce qui concerne les coureurs luxembourgeois, riche en évènements divers et variés.
En Continental pour percer
Les coureurs luxembourgeois évoluant en Continental (3e division) :
Leopard (Lux) : Cédric Pries, Arthur Kluckers, Mats Wenzel, Colin Heiderscheid
Team U Nantes Atlantique (Fra) : Tom Paquet
Riwal (Dan) : Loïc Bettendorff
Geofco Dolticini (Bel) : Ivan Centrone, Alexandre Kess, Jacques Gloesener
Team Dauner : Noé Ury