Rom Helbach décline dans un ouvrage joliment illustré pas moins de 30 randonnées avec des personnages du cyclisme luxembourgeois connus ou pas. En route…
Une fois ouvert, c’est un livre qu’on n’a pas envie de refermer ? Cela suscite vraiment une drôle de sensation. Et sans doute que cela explique le succès contagieux rencontré par la première édition de Letz Bike, puisque les 1 200 premiers exemplaires se sont déjà arrachés en quelques jours seulement. La deuxième édition étant quasiment prête à être livrée !
Pour peu qu’on soit sensible au charme du cyclisme, de pur loisir ou de compétition, Dieu sait s’il y en au Luxembourg, et aussi des merveilleux paysages du pays, de ses différentes variétés, on se laisse porter de page en page. Impossible de décrocher ! Rom Helbach, photographe bien connu au Grand-Duché des cyclistes, mais aussi à l’étranger, puisqu’il collabore à divers magazines spécialisés et à des ouvrages sportifs, a vraiment tapé dans le mille.
L’auteur qui livre avec ses photos saisissantes un aperçu impressionnant de quelques-unes des plus belles routes luxembourgeoises, n’éludant aucune région, nous met sur son porte-bagage pour faire défiler ses 30 plus belles randonnées à vélo. Sur 240 pages en papier glacé, il nous transporte des Ardennes à la Moselle, en passant par le Mullerthal sans oublier le sud du pays dont il est originaire.
Rom Helbach (61 ans), qui lui-même fut un jeune cycliste de l’UC Pétange biberonné aux histoires de Bim Diederich, semble s’être fait vacciner avec un rayon. «La passion du vélo est venue avec mon père qui était un copain de Charly Gaul. Mon père n’avait pas le droit de courir, mais il me l’a permis. J’ai donc débuté, dans les cafés, on faisait les séances de home trainer dans des ambiances enfumées. Avec mon gabarit, je n’étais pas à l’aise dans les côtes et j’aurais voulu faire de la piste, mais il fallait se rendre jusqu’à Gand. Je me souviens que j’allais voir les Six Jours où couraient (Eddy) Merckx, (Patrick) Sercu, (Ferdinand) Bracke. Mais mon talent n’était pas pour être pro», sourit-il.
Depuis plusieurs années déjà, l’ancien banquier reconverti en photographe freelance arpente les courses cyclistes, des plus petites aux plus grandes.
Mais comment lui est venue l’idée de collecter dans un ouvrage ces 30 randonnées qui se transforment au fil des pages en 30 histoires véhiculées par beaucoup de messagers ? «J’avais la tête dans mes reportages à l’étranger. J’avais ainsi participé à cet ouvrage paru chez Gallimard sur Eddy Merckx (NDLR : Eddy), où l’auteur, François Paoletti, revient physiquement et en vélo sur les exploits du champion belge. On a travaillé aussi sur ce thème pour Le Parisien et Le Journal du dimanche. L’aspect touristique était important. Puis j’ai pris part à l’aventure de Ralph Diseviscourt sur la Race Across America. Un livre en est sorti, Dizzy on the Road avec les textes de Gast Zangerlé. On avait reçu un prix. L’idée s’est faite petit à petit. Puis j’ai approché des coureurs de renom comme à madame ou monsieur Tout-le-Monde. J’ai essayé de montrer comment notre tout petit pays est tellement beau !», rembobine-t-il.
J’ai essayé de montrer comment notre tout petit pays est tellement beau !
La sortie du livre, en pleine épidémie de coronavirus, tombe à pic puisque le cyclisme est actuellement en plein boom. «Avec la crise sanitaire, le vélo est en plein boom. Le pays a été confiné et pendant des semaines, on pouvait soit se promener, soit faire du vélo. Beaucoup ont profité de l’occasion pour remonter sur leur vieux vélo ou en acheter un neuf», confirme Rom Helbach qui pour sa part, a surtout profité du confinement pour apporter les finitions à son ouvrage. Même s’il lui a fallu repenser de fond en comble, les modalités de lancement qu’il avait imaginées avec ses partenaires.
Letz Bike n’est pas qu’un joli ouvrage. C’est aussi un livre pratique. «On propose des combinaisons entre routes et pistes cyclables, de préférence sans trop de trafic. Nous sommes allés à Belval, où pour le coup, on ne pouvait pas l’éviter. On peut télécharger les cartes et les fichiers GPX et on part en randonnée. On retrouve même des restaurants et les hôtels pour ceux qui veulent s’attarder…»
Pour concevoir l’ouvrage, il a procédé par étapes. «J’ai photographié ça en deux mois, de mi-août à mi-octobre. Cela faisait cinq ans que j’avais ça en tête alors que je n’étais pas souvent au Luxembourg. Du coup, je me suis mis en retrait la saison dernière. Et j’ai commencé à travailler. Je me suis même remis à refaire du vélo, de Sienne au Vatican en cinq jours. Puis j’ai contacté les cyclistes que je fais intervenir pour ce projet que j’ai gardé secret. J’avais des shootings du lever du soleil au coucher. Il fallait jouer avec la météo. Le texte raconte ce que mes guides m’ont fait voir de leur parcours», poursuit-il.
Il a même eu quelques primeurs : «J’ai eu des scoops. J’étais en train de photographier Anne-Sophie Harsch et elle m’explique qu’elle va raccrocher le vélo, j’ai trouvé ça dingue. Même chose avec Pit Leyder. Le jour où je réunis les trois frères Leyder, Pit m’a averti que le jour même, paraîtrait un communiqué indiquant qu’il stoppait sa carrière professionnelle. Il aurait pu ne pas vouloir participer. Mais au lieu de ça, je l’ai trouvé très détendu, sans doute apaisé au moment de faire les photos. Je l’ai écrit dans le livre.»
Et quel sera son prochain livre ? «Peut-être un ouvrage sur le VTT ou le gravel qui connaît un succès fou depuis ces deux dernières années ? Si on fait de la marche au Luxembourg, il y a beaucoup d’ouvrages. Rien ou presque sur le cyclisme. C’est pourtant une carte de visite du pays, la région des Trois Frontières est magnifique et le vélo, c’est devenu très touristique…»
Denis Bastien
Le livre, présenté en deux langues (français et allemand), raconte donc via des messagers connus ou non, 30 randonnées, petites ou grandes. Il paraît en autoédition, chez Romdeluxe Productions.
Letz Bike – Luxembourg (ISBN 978-2-9199628-0-8) peut être commandé en ligne via le site https://letzshop.lu/romdeluxe au prix de 39 euros.