Le Néerlandais, appelé à tenir un grand rôle dimanche dans le Tour des Flandres, s’est payé un long raid gagnant hier à Waregem.
Il faisait un temps chaud peu conforme avec une fin de mois de mars et si les favoris comme Julian Alaphilippe et Mathieu Van der Poel, jamais dans le coup, mais qui leur en voudra à quatre jours du monument qu’est le Tour des Flandres, ont invoqué un coup de chaud, il est plus juste d’invoquer le coup de show de Dylan van Baarle. Retour sur la dernière répétition avant le Tour des Flandres.
QUI EST DYLAN VAN BAARLE?
Le Néerlandais de 28 ans avait débuté sa carrière chez Garmin en 2014 avant de rejoindre Sky en 2018. Il vient de s’imposer dans cette semi-classique À Travers la Flandre après un long raid d’un peu plus de cinquante kilomètres. Ce pistard d’origine a récolté à Waregem son cinquième succès, le plus retentissant jusqu’ici, était un succès d’étape sur le Dauphiné 2019. Ce coureur longiligne (1,87 m pour 78 kilos) s’est mis en évidence sur les classiques flandriennes.
«C’est le plus beau succès de ma carrière après de nombreuses places d’honneur, notamment sur le Tour des Flandres que j’avais terminé 4e et 8e en 2017 et 2020», a-t-il expliqué après l’arrivée. Depuis la reprise des classiques, il s’est montré régulier sur les pavés puisqu’il avait terminé septième du Grand Prix E3 vendredi et huitième de Gand-Wevelgem, dimanche.
Bref, le fer de lance de l’équipe Ineos est en forme avant le Tour des Flandres. Même si dimanche, on ne le laissera sans doute plus filer ainsi… Hier, Van Baarle n’a jamais possédé plus de 40 secondes d’avance sur ses poursuivants mais il est allé au bout de son raid, comme l’avait fait le Danois Kasper Asgreen sur le Grand Prix E3. Chapeau!
POURQUOI LES FAVORIS ONT FAILLI?
Ils étaient désignés comme les deux favoris et Julian Alaphilippe (Deceuninck), comme Mathieu Van der Poel (Alpecin), vainqueur à Waregem en 2019, n’ont jamais semblé pouvoir peser sur la course. À l’arrivée, les deux hommes, qui sont habituellement très francs, ont invoqué «un coup de chaud». Et leurs visages empourprés semblaient confirmer leurs dires.
«Avec la chaleur, j’ai explosé le moteur. J’espérais mieux et je voulais me faire plaisir. J’espère que j’aurai de meilleurs sensations dimanche», déclama le champion du monde français. «Je n’avais pas les jambes et, sur la fin, je n’avais rien de mieux à faire que de rouler pour espérer un regroupement et favoriser le sprint de mon coéquipier Tim Merlier», enchaîna le champion des Pays-Bas, dernier vainqueur en date du Tour des Flandres. À quatre jours du grand rendez-vous, il est également probable que les deux hommes n’ont pas cherché à se dépouiller plus que de raison.
BAISSE DE RÉGIME POUR DECEUNINCK?
Depuis la démonstration de Kasper Asgreen à Harelbeke, la machine Deceuninck semble enrayée. Patrick Lefevere a l’habitude depuis des années de rappeler que le bilan des classiques s’exerce en fin de printemps. Le patron de l’équipe belge si souvent gagnante sur les grandes classiques flamandes n’a pas tort.
Le scénario ne leur a pas été favorable sur Gand-Wevelgem (14e place pour Yves Lampaert) et hier à Waregem (9e place de Florian Sénéchal) et on ne voit pas comment ils auraient pu inverser la tendance. Toutes les courses sont bonnes à prendre et on imagine que Lefevere aurait préféré voir l’un des siens s’imposer, mais le plus important sera d’être au rendez-vous dimanche avec Asgreen et Stybar en chefs de bande.
UNE PRIME AUX ATTAQUANTS?
Ce qui est plutôt plaisant sur les dernières classiques, c’est de voir les attaquants récompensés de leurs efforts. Van Baarle hier, Asgreen, vendredi dernier. Même le succès de Wout Van Aert dimanche à l’issue d’un Gand-Wevelgem très tôt décanté confirme cette tendance. «J’avais de très bonnes jambes aujourd’hui, mais j’aurais aimé être accompagné car les 30 derniers kilomètres ont vraiment été très longs», a acquiescé hier Van Baarle.
Vrai que les attentistes sont généralement perdants. Ainsi, le groupe de chasse qui a pris corps sur le final d’À Travers la Flandre est resté longtemps sur le dos de Dylan Van Baarle sans lui reprendre une seconde, au contraire. Et pourtant on retrouvait des pointures comme Florian Sénéchal, Jasper Stuyven, Greg Van Avermaet. «Victor Campenaerts coupait les relais, car il attendait le retour de son coéquipier Giacomo Nizzolo», notait le Français Christophe Laporte, finalement deuxième de la course.
COMMENT VA JEMPY DRUCKER?
Le Luxembourgeois a revu Waregem, théâtre de bien des frayeurs en 2019. Et cette fois, il est reparti plutôt rassuré, les conséquences de sa bronchite survenue sur Tirreno-Adriatico, qui l’a privé de ses moyens sur les dernières classiques, semblent s’estomper.
«Même si j’ai eu ma portion de malchance avec une crevaison, puis du retard après la chute d’Elia (Viviani), j’ai encore eu un problème de chaîne (blocage) avant le Taaienberg. Et puis j’ai un peu souffert de cette première chaleur et je n’étais plus frais sur le sprint, mais oui, ça revient doucement et c’est bon signe pour dimanche. Et puis la deuxième place de Christophe (Laporte) est bonne à prendre», expliquait-il après l’arrivée.
Le classement
1. Dylan van Baarle (NED/INE) les 184 km en 3 h 59’05″ (moyenne : 46,2 km/h); 2. Christophe Laporte (FRA/COF) à 27″; 3. Tim Merlier (BEL/ALP); 4. Yves Lampaert (BEL/DEC); 5. Tosh Van der Sande (BEL/LOT); 6. Alexander Kristoff (NOR/UAE); 7. Greg Van Avermaet (BEL/AG2); 8. Anthony Turgis (FRA/TDE); 9. Florian Sénéchal (FRA/DEC); 10. Jasper Stuyven (BEL/TRE)… 20. Matteo Trentin (ITA/UAE); 21. Arnaud Démare (FRA/FDJ); 22. Julian Alaphilippe (FRA/DEC); 23. Tiejs Benoot (BEL/DSM)… 30. Kasper Asgreen (DAN/DEC)… 43. Thomas Pidcock (GBR/INE)… 45. Michael Valgren (DAN/EFE) tmt… 55. Jempy Drucker (LUX/COF) 54″… 58. Mathieu Van der Poel (NED/ALP) 1’41’’…63. Stefan Kung (SUI/FDJ) 4’28″… 83. Luc Wirtgen (LUX/BIN) 8’14″… 88. Tom Wirtgen (LUX/BIN) mt…