Sacré champion national sans contrat, voici deux semaines à Harlange, Larry Valvasori profite de sa vie sans soucis et vit à fond sa passion.
Très vite éclos dans la peau d’un espoir du cyclisme luxembourgeois, au détour de la Flèche du Sud 2015, où Larry Valvasori, avait crevé alors l’écran avant de prendre, deux ans plus tard la 45e place du Tour de l’Avenir, ce qui était venu valider son passeport de grimpeur.
Mais la suite fut sacrément difficile pour le Luxembourgeois, intégré dans l’équipe continentale de Differdange. La faute à une douleur récurrente au genou gauche qui n’a cessé de le tarauder. Plusieurs fois, il s’est cru guéri avant de replonger. Ses bouts de saison ne lui permettaient plus alors de s’exprimer à la hauteur de son talent et il glissait de plus belle sur le toboggan de la capitulation.
Lorsqu’il signe en 2019 pour l’équipe autrichienne Vorarlberg, il se croit enfin tiré d’affaire, mais ses douleurs reviennent. Une spirale infernale! Le jeune homme ne court plus ou très peu. Ou plutôt, il court… les médecins. Jusqu’à se décider à aller consulter en 2019 le fameux docteur Tom Claes, un chirurgien belge qui a soigné bon nombre de cyclistes, dont Frank Schleck ou encore Mathieu Van der Poel. Cette opération de vingt minutes va lui changer sa vie sportive, même si l’an passé, alors qu’il a repris son tricot de VV Tooltime, la crise sanitaire a les effets qu’on sait. «À part quelques petites courses, ici ou là, notamment avec la « Regional Ekipp », je n’ai pas couru, mais sur le vélo, je me sentais enfin bien», rappelle-t-il.
«Je revis, je me fais plaisir»
Il doit effectuer un choix pour cette saison 2021 et c’est vers le club de l’AC Bisontine qu’il se tourne. «J’avais envie de faire du cyclisme sans trop d’attente. J’avais eu une mauvaise expérience avec Vorarlberg. Je me suis orienté vers la France et cette équipe de l’AC Bisontine où je m’épanouis vraiment. J’habite dans un gîte, près d’un petit village près de Besançon. J’ai des terrains d’entraînement que j’aime bien puisque le Jura est proche. Notre équipe n’est pas continentale, mais évolue à l’échelon du dessous, en DN1. On participe à très belles courses et l’équipe est très forte», explique celui qui justement vendredi, prenait avec son team la direction du Tour du Pays roannais, «une course dure, pour grimpeurs», précise-t-il encore. Il y fera équipe avec Simon Combes, leader, vainqueur cette année du Tour de la Manche et plus récemment du Beaujolais, avec d’ailleurs la complicité de Larry Valvasori.
Bref, à désormais 25 ans, l’intéressé vit enfin pleinement le bonheur d’évoluer à 100 %. «Je revis, je me fais plaisir, tout marche bien, c’est encourageant», relève le champion national sans contrat qui avait étrenné son maillot la semaine dernière sur une course terminée au sprint dans le centre de la France.
Les belles épreuves vont continuer et Larry Valvasori ne va pas se gêner pour profiter de sa condition et de son beau tricot. «Je suis dans une bonne dynamique, je vais essayer de continuer comme ça», assure Larry qui pourrait bien en 2022, poursuivre son aventure dans son équipe de l’AC Bisontine. Dans tous les cas, on devrait le retrouver à son aise sur ce Tour du Pays roannais, même si la pluie est annoncée. «Moi, je ne suis pas Charly Gaul, je préfère le soleil, mais on fera avec…», conclut-il malicieusement.
Denis Bastien