Le champion national (39e) s’est montré incisif sur le final de l’Amstel Gold Race, remportée par le Belge Philippe Gilbert, au point de s’immiscer dans un groupe de contre par la suite repris par le peloton.
Il fut longtemps une alternative au cas où les choses auraient mal tourné pour Philippe Gilbert. Dans le groupe de tête qui s’était détaché sous l’impulsion du champion de Belgique et récent vainqueur du Tour des Flandres, à quelques 39 kilomètres de l’arrivée, la cohésion fut constante. Placé en embuscade, Bob Jungels, impressionnant de puissance, a longtemps semblé attendre son heure. Il protégea à merveille la fuite de son coéquipier, lequel s’est chargé avec maestria de rafler sa quatrième Amstel au nez et à la barbe du pourtant très roublard polonais Michal Kwiatkowski (vainqueur en début de saison de Milan-Sanremo).
La preuve lorsqu’à encore douze kilomètres de l’arrivée, Alejandro Valverde démarra pour tenter un improbable rapproché, c’est Bob Jungels qui sauta dans sa roue. Finalement l’échappée reprit son cours et ensuite, le groupe de contre fut repris par ce qu’il restait du peloton, réglé par l’Autrichien Michael Gogl (8e à 1’10 » de Philippe Gilbert). Bob Jungels prenait pour sa part la 39e place, peu en phase avec l’impression donnée. Après avoir reçu les félicitations d’usage de Patrick Lefevere, patron de l’équipe Quick Step Floors, il se confessait en toute sérénité.
Bob, Voilà un printemps qui démarre bien pour vous avec ce succès de Philippe Gilbert ?
Bob Jungels : Oui, c’était parfait, surtout à la fin. On a eu une petite chute à la mi-course avec tout le monde de notre équipe par terre (une petite plaie était perceptible sur son son genou gauche) à la mi-course. J’ai aussi essuyé une crevaison à 60 kilomètres de l’arrivée. J’ai perdu pas mal de force mais à la fin du compte, c’est peut-être là les deux ou trois pour cents qui ont manqué pour être directement dans l’échappée, mais voilà, je suis parvenu à me replacer, ce n’était pas évident avec les routes étroites du final…
Parlez-nous du succès de Philippe Gilbert….
Je ne veux pas dire que c’est une garantie de gagner lorsqu’il est là, mais voilà, les chances sont quand même assez hautes. C’est super pour lui de connaître un tel printemps après quelques années plus difficiles. C’est super pour lui et pour nous.
Lorsque vous vous êtes retrouvés dans le groupe de contre (à environ 25 kilomètres de l’arrivée, en compagnie de Greg Van Avermaet, Alejandro Valverde, Fabio Felline, Tiesj Benoot, Rui Costa, Warren Barguil), vous pensiez rentrer sur la tête de course ?
Oui bien sur, tu y penses avec de tels coureurs, mais j’espérais que nous ne rentrions pas car Felline et Valverde sont normalement plus rapides que « Phil » au sprint. Mais voilà à la fin du compte, ils étaient cuits également après une course très rapide.
Avec le changement de parcours, vous aviez prévu d’être devant si tôt ?
Je pense que dans les classiques, on ne peut rien prédire avant le départ. C’était important d’avoir quelqu’un dans les coups. On avait réussi ça dans le premier groupe (avec Philippe Gilbert) et le deuxième groupe (avec lui-même). C’était l’idéal.
Pour votre reprise après votre long stage en Sierra Nevada, les sensations étaient-elles bonnes ?
Apparemment oui (il rit). Cela ouvre des perspectives. Mercredi, sur la Flèche Wallonne, nous aurons une carte à jouer au sommet du Mur de Huy. On va essayer de répéter…
De notre envoyé spécial à Valkenburg, Denis Bastien
Classement à l’issue de l’Amstel Gold Race courue dimanche entre Maastricht et Valkenburg :
1. Philippe Gilbert (BEL/QST), les 261 km en 6h31:40
2. Michal Kwiatkowski (POL/SKY) m.t.
3. Michael Albasini (SUI/ORI) à 10.
4. Nathan Haas (AUS/DDT) 10.
5. Jose Joaquin Rojas (ESP/MOV) 10.
6. Sergio Henao (COL/SKY) 10.
7. Ion Izagirre (ESP/BAH) 14.
8. Michael Gogl (AUT/TRE) 1:10.
9. Sonny Colbrelli (ITA/BAH) 1:11.
10. Michael Matthews (AUS/SUN) 1:11.
39. Bob Jungels (LUX/QST) 1:11.