Le coureur de Groupama-FDJ s’était classé huitième, samedi, de la 14e étape du Tour d’Espagne, où il s’était lancé dans l’échappée-fleuve qui est allée au bout.
Le soleil frappait fort sur les pentes ouvertes du Pico Villuercas, terme de la 14e étape, samedi. Kevin Geniets s’était si bien accroché dans l’Alto de Collado de Ballesteros qu’au pied de l’ascension terminale, il figurait dans le groupe de sept unités, que des grimpeurs, postés en chasse du Français Nicolas Prodhomme (AG2R) qui faisait de la résistance, mais dont les minutes étaient manifestement comptées. Tantôt alerte et fringant, tantôt plus à la peine au plus fort de la pente, le coureur luxembourgeois ne faisait pas semblant.
L’échappée-fleuve de 17 coureurs, qui avait compté jusqu’à quinze minutes d’avance, s’était logiquement disloquée au fil des ascensions. Mais Kevin Geniets avait tenu bon. «Les derniers jours, j’avais beaucoup souffert avec la chaleur extrême. C’est quelque chose que j’ai encore du mal à supporter. J’avais déjà essayé plusieurs fois sur les étapes précédentes, mais cela ne marchait pas. Ce samedi, il faisait un peu moins chaud, alors je voulais profiter de cette journée pour tenter quelque chose. Bien sûr, lorsque j’ai vu que dans notre groupe, il y avait Romain Bardet et d’autres bons grimpeurs, je me suis dit que ça allait être compliqué», raconte le coureur luxembourgeois.
Mais dans l’échappée initiale, il y avait aussi son coéquipier Arnaud Démare. Cette fois, ce n’est pas le sprinteur français qui allait bénéficier du soutien du champion du Luxembourg, mais l’inverse. «Il m’a bien aidé pour garder mon énergie. Il m’a fait partager son expérience, il m’a dit de bien boire, de bien manger. Il m’a aussi souvent ramené de la glace pour que je reste un maximum frais. Dans le final, quand ça a commencé à attaquer, il a également bouché des trous. Il a vraiment été d’une grande aide auprès de moi devant», déroule Kevin Geniets.
«J’espère remettre ça»
Sur le final, il était clair que Romain Bardet, qui n’était plus dans le coup pour le classement général depuis sa chute (dans la 5e étape, en même temps d’ailleurs que Kevin Geniets), allait finir par attaquer, ce qui n’a pas manqué à quelque sept kilomètres du sommet.
Le Français de l’équipe DSM est alors parti récupérer Andrey Zeits (BikeExchange) et Nicolas Prodhomme (AG2R) pour les déposer sans tarder. Le groupe explosa logiquement, mais Kevin Geniets est parvenu à signer son premier top 10 dans une étape d’un grand tour. «J’ai pu m’exprimer à 100 % de mes moyens et j’ai fait une montée correcte, jugeait l’intéressé. Je n’ai surtout pas de regrets. J’ai tout donné. Je constate aussi que les jambes sont encore très bonnes, peut-être meilleures qu’en première semaine. J’ai vraiment profité de cette journée», enchaînait Kevin Geniets.
Hier, la sagesse aidant, Kevin Geniets s’est bien gardé de repartir à l’attaque, mais il ne s’interdit pas de recommencer ces prochains jours, en dernière semaine. «Je suis très content de la forme et des sensations. Je récupère super bien et j’ai des espérances pour la dernière semaine, avec je l’espère, des températures inférieures, je vais donc essayer de remettre ça», promet-il ainsi.
Les séquelles de sa chute (survenue donc dans le final de la 5e étape) sont désormais derrière lui. «J’ai galéré deux jours après, mais maintenant, je ne sens plus rien, cette nouvelle journée de repos va faire du bien, mais j’espère remettre ça…», conclut le Luxembourgeois de Groupama-FDJ.
Denis Bastien