Après un début de saison similaire aux dernières saisons, le champion national va enchaîner classiques ardennaises et le Tour d’Italie qu’il va découvrir.
Ce vendredi 10 janvier, Kevin Geniets est en route pour Tenerife et le volcan Teide. Il commence à connaître l’endroit. Il s’agira de son premier camp d’altitude pour 2025. «Je pars au Teide jusqu’au 30 janvier. En décembre, le stage à Calpe s’est bien passé, comme d’habitude. La forme est là où elle devait être. Cela va être important que tout se passe bien à Tenerife», rappelait-il hier matin au moment de boucler ses bagages.
Il connaît son programme depuis quelque temps déjà. Un programme classique pour débuter avec des épreuves dont il ne manque pas de repères. «Je recommence comme l’an passé avec La Marseillaise (2 février), l’Étoile de Bessèges (5-9 février) et la Classic Var (21 février) puis le Tour des Alpes-Maritimes (22 et 23 février). Je vais essayer de faire un bon résultat et pourquoi pas regagner une course», sourit-il en référence justement à son succès dans La Marseillaise, son premier succès professionnel si on excepte ses trois titres de champion national.
«Ensuite, reprend-il, je passe par Paris-Nice (9-16 mars) et Milan-San Remo (22 mars). Paris-Nice, c’est peut-être la course que j’ai faite le plus dans ma carrière. J’aime bien cette course. Après San Remo, je vais couper. Je vais refaire un deuxième stage en altitude, avant d’attaquer les Ardennaises (Amstel Gold Race le 20 avril), Flèche Wallonne (23 avril), Liège-Bastogne-Liège (27 avril) et le Giro (9 mai-1er juin).»
Le but principal du Giro, c’est pour soutenir David (Gaudu) mais aussi d’essayer d’aller faire quelques résultats. Ça va être cool…
Voilà la grande nouveauté, il fera partie de l’équipe construite autour de David Gaudu, 28 ans également et leader de Groupama-FDJ qui part également à la découverte du Giro, rassuré par sa sixième place dans la Vuelta 2024 et son succès d’étape probant sur le dernier Tour de Luxembourg.
«Le but principal du Giro, c’est pour soutenir David mais aussi d’essayer d’aller faire quelques résultats. Ça va être cool…», promet Kevin Geniets. Il poursuit : «Cela fait trois ans que j’étais sur le Tour au meilleur de ma forme. Pour y faire des résultats, c’est extrêmement dur avec des échappées qui ne vont presque jamais au bout. Se concentrer sur un autre grand Tour, ça ne fait pas de mal. Et en plus, avec un objectif comme David qui donne de la dynamique dans le groupe, c’est intéressant. C’est bien de changer…»
On note qu’au printemps, il ne fera donc pas de classiques flandriennes comme il était permis de l’envisager. «Non, explique le champion national, je ne ferai pas de Flandriennes. J’ai une importance dans l’équipe pour David (Gaudu) qui veut faire un bon classement général au Giro. Je vais essayer de l’épauler le plus possible. Cela a une importance pour l’équipe. Sur les Flandriennes, j’ai eu quelquefois des problèmes d’allergie. Souvent, je passais des Flandriennes aux Ardennaises en étant fatigué. Cela va être intéressant de me présenter au départ des Ardennaises en étant plus frais.»
Va-t-il devoir travailler à nouveau ses qualités de grimpeur? «Il n’y aura pas beaucoup qui change par rapport au stage de préparation classique à Tenerife. Parfois, on fait la moitié du stage à Tenerife et la moitié dans les chambres hypoxiques. Là, je fais tout à Tenerife», poursuit le coureur de Groupama-FDJ. Qui sera d’ailleurs cette année et jusqu’en juin à porter un maillot de champion national.
Si je peux refaire le coup de la Marseillaise, je le refais direct, hein… Même si je me casse encore la main!
Du haut de ses 28 ans, il aborde «une année importante». «Je pense que je progresse encore, du moins, j’essaie. Mais tout le peloton progresse en même temps, j’ai l’impression», détaille-t-il encore.
Après le Giro, le verra-t-on suivre David Gaudu qui va doubler Giro et Tour? «Après le Giro, souffle-t-il, on verra. Je suis sur une longue liste, je ne me prends pas la tête avec ça. Bien sûr, si je marche vraiment fort au Giro, pourquoi ne pas aller au Tour. Pour moi, il ne faut pas absolument chaque année passer par la Tour. Il y a aussi de belles courses à courir après le Tour. Et si une année, tu ne fais pas le Tour, l’année d’après, tu es hyper-motivé d’y retourner.»
Dans tous les cas, sa saison 2025 s’ouvrira donc, comme en 2024 par le fameux Grand Prix de La Marseillaise. Pour plaisanter, on lui rappelle qu’on dit souvent que celui qui remporte La Marseillaise a du mal le reste de la saison à retrouver le chemin du succès… «Marc Madiot (manager de Groupama-FDJ) m’a répété ça tout le temps la saison dernière (il rit). Et quand j’ai cassé ma main sur Paris-Nice, Marc m’a dit : « Oh non ! C’est parce que tu as gagné La Marseillaise, ce n’est pas possible… » Mais si je peux refaire le coup de La Marseillaise, je le refais direct, hein… Même si je me casse encore la main! Oui, je me casse la main! C’est tellement rare de gagner. Et si je dois résumer ma saison 2024, c’est quand même La Marseillaise… Cela faisait des années que j’essayais, que je me plaçais, que ça se jouait à pas grand-chose. Maintenant, je sais que je peux gagner…»