Le champion national va s’élancer dans son premier grand tour avec la noble ambition d’essayer de décrocher un succès d’étape.
La Vuelta s’élancera samedi de Burgos, là même où le 4 août, dans le final de la deuxième étape du Tour du même nom, Kevin Geniets, accompagné par l’Allemand Marcus Burghardt et le Danois Mads Würtz Schmidt, était allé tenter sa chance. En plaçant une offensive sur le final après que l’échappée matinale se fit reprendre. Pour finalement se faire reprendre à seulement 400 mètres de la ligne. Plus que de l’amertume, Kevin Geniets était reparti avec l’intime conviction qu’un jour prochain ça finirait par rigoler. «Le résultat à l’arrivée n’est pas là, mais l’attitude y est, et quand l’attitude y est, ça finit toujours par payer…», commentait de son côté son directeur sportif, Philippe Mauduit.
On ne sait pas si cela paiera directement sur ce Tour d’Espagne qui constitue son premier grand tour, dans sa troisième saison en World Tour, mais le Luxembourgeois est bien décidé à tout mettre en œuvre pour y parvenir. «Tout va bien, assure-t-il. Je suis sorti du Tour de Burgos en bonne forme. J’ai hâte de découvrir mon premier grand tour. Cette Vuelta, c’est 21 possibilités de se montrer, Arnaud (Démare) aimerait remporter une étape, ça lui manque encore. On essaiera de saisir chaque opportunité.»
Bien entendu, il ne dérogera pas à ses obligations, l’objectif de favoriser les sprints d’Arnaud Démare est clairement posé. Ce qui ne l’empêchera pas de tenter crânement sa chance lorsqu’il pourra penser à lui, ce qui fatalement finira par arriver. «J’aurai mes libertés comme d’autres coureurs de l’équipe, car on n’a personne pour le classement général, donc ça m’ouvre des portes. Bien sûr, il me faudra travailler pour Arnaud pour les arrivées au sprint. En haute montagne, ce sera aussi compliqué également, le but sera donc de chercher des échappées qui ont des chances d’aller au bout. J’ai bossé la montagne et je sens que ça va de mieux en mieux. Mais ce travail est effectué dans le sens d’aider un leader plus que pour moi. Car ça ne servirait à rien de viser un classement général, je gaspillerais ainsi de l’énergie et jamais je ne pourrais suivre les meilleurs grimpeurs», rappelle-t-il comme une évidence.
Mais on le sent assez pressé de toucher au but qu’il s’est fixé, décrocher un succès, même si, à l’évidence, ce n’est jamais simple de parvenir à ses fins dans un grand tour. «Sur le dernier Tour de Burgos, j’ai encore montré que c’était possible, qu’il faut de la chance. Je veux rester offensif, car j’ai vraiment envie d’en gagner une. On verra, j’essaie de tout mettre en œuvre», insiste Kevin Geniets.
«La chaleur va jouer un grand rôle»
Le Luxembourgeois de l’équipe Groupama-FDJ a forcément épluché le tracé toujours très montagneux de la Vuelta. «Plus que le parcours, note-t-il, la chaleur va jouer un grand rôle avec les fortes températures qui sont annoncées pour ces prochains jours. Après, le tracé est classique, il y aura des étapes plates pour Arnaud (Démare), des étapes de haute montagne et des étapes vallonnées où j’espère donc m’illustrer.»
De la participation, là encore traditionnellement très relevée sur le Tour d’Espagne, il a sa petite idée : «Il y a beaucoup de coureurs qui étaient avec nous sur le Tour de Burgos. On a couru avec un peloton un peu similaire, donc je sais à quoi m’attendre.»
Évidemment, sa saison ne s’arrêtera pas dans trois semaines. «On verra, il y aura peut-être les championnats d’Europe et les Mondiaux, mais pour le moment, le Luxembourg n’a qu’une seule place pour la course élite des championnats du monde, donc ce sera une véritable sélection», suggère-t-il. Mais chaque chose en son temps, place à la Vuelta…
Denis Bastien