Le champion national a résolu ses problèmes respiratoires et aspire à jouer à nouveau un rôle au sein de son équipe Groupama-FDJ où Stefan Kung est leader sur le monument qu’est le Tour des Flandres.
Kevin Geniets avait découvert l’an passé l’univers particulier du Tour des Flandres, même disputé presque sans spectateurs. Il avait pris la 64e place. Il y retourne six mois plus tard, avec un peu plus d’arguments, même si des problèmes respiratoires ont contrarié ses deux dernières sorties.
Vous aviez souffert de problèmes respiratoires sur le Grand Prix E3 et Gand-Wevelgem et vous avez passé des tests médicaux au Luxembourg avant de partir en Belgique pour ce Tour des Flandres. Quels sont les résultats?
Kevin Geniets : On a trouvé pourquoi j’étais malade, il s’agit d’une allergie au pollen, on sait pourquoi j’ai développé de l’asthme. C’était la première fois que cela m’arrivait. J’ai un petit traitement à prendre. Jeudi, j’ai fait une grosse séance derrière scooter pour me tester et ça allait plutôt bien. Je suis assez confiant.
Vous aviez souffert lors de vos dernières sorties?
Sur le Grand GP E3, je me sentais encore bien, mais à Gand-Wevelgem, mes bronches étaient enflammées. Sur le plan physique, ça va pas mal, cela devrait aller.
Comment appréhendez-vous ce Tour des Flandres?
C’est une classique très dure et on aura sans doute un final de quasiment deux heures. Cela arrivera en petit groupe. On verra sans doute beaucoup de courses dans les cent derniers kilomètres.
Dans votre équipe, Stefan Kung est le grand leader?
Oui, on a vu qu’il a bien marché sur ses dernières courses. Mais dans ce genre de classique, on sait aussi que tout peut arriver dans un final comme ça, c’est ouvert.
Au niveau des grands favoris, cela se résume à trois noms, Wout Van Aert, Mathieu Van der Poel et Julian Alaphilippe?
On peut dire ça, oui. Après voilà, on a vu dans À Travers la Flandre que des coureurs étaient fatigués. Alaphilippe et Van der Poel ont montré des signes de fatigue, cela me semble normal, ils enchaînent beaucoup de courses. Je pense qu’on verra des défaillances.
L’équipe Deceuninck sera-t-elle au centre du jeu?
Sur beaucoup de classiques, ils étaient vraiment forts collectivement. Chez eux, au moins quatre coureurs différents peuvent l’emporter. Ils joueront leurs cartes les uns après les autres. L’an passé, Alaphilippe qui découvrait le Tour des Flandres était pas mal avant sa chute.
J’espère que j’aurai des bonnes jambes et que je serai présent pour tenir un rôle intéressant
De votre côté, vous pensez à un scénario particulier?
J’espère que j’aurai des bonnes jambes et que je serai présent pour tenir un rôle intéressant.
Vous aimeriez tenter quelque chose?
J’aime bien avoir un coup d’avance pour devancer les mouvements des grands champions. J’avais fait ça sur le Het Nieuwsblad (9e) puis sur les Stade Bianche (16e). Après, il faut avoir les jambes, mais ce serait bien.
Pouvez-vous dans ce contexte, bénéficier d’une petite liberté?
Oui, souvent, on me demande de devancer. C’est pas mal parfois en effet. Mais il faut voir où et quand le faire. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas.
La grande difficulté du Tour des Flandres, c’est quoi?
C’est l’enchaînement avec Le Vieux Quaremont, Paterberg et Koppenberg. Cet enchaînement fait très mal. Pendant 45 minutes, tout le monde est à bloc. Et ensuite, ça continue…
Quand les favoris accélèrent vers qui va généralement votre attention?
Lorsqu’il y en a un qui accélère, alors c’est tout le peloton qui tente de réagir. Ils déclenchent la course et un coureur comme Van der Poel attaque généralement très tôt.
Pour vous, quel est l’homme à battre?
Je dirais Wout Van Aert. Après, il y en a d’autres des coureurs qui ont la carrure pour s’imposer. Kasper Asgreen, par exemple, avant le Grand Prix E3, personne ne pensait à lui. Je pense aussi à Greg Van Avermaet, qui est toujours dans le top 10. Il y en a beaucoup en fait.
Dans votre équipe, comment est l’ambiance avant ce tour des Flandres?
C’était un peu compliqué sur les dernières courses, on s’est bien préparés, il manque juste un peu de réussite, je pense.
Mentalement, c’est éprouvant. Le Tour des Flandres, ce n’est pas une simple classique de 250 kilomètres
Stefan Kung est-il impatient?
Il a très envie d’en gagner une. Il y a un tel enchaînement avec ces classiques flandriennes que c’est quelquefois compliqué. Mentalement, c’est éprouvant. Le Tour des Flandres, ce n’est pas une simple classique de 250 kilomètres. En ce moment, on a ces rendez-vous tous les trois, quatre jours. Et ça, c’est éprouvant, car ces classiques demandent des efforts supplémentaires pour le placement avant les monts, pour éviter les chutes, etc. Il faut à chaque fois récupérer physiquement mais aussi mentalement. Et les champions, eux, ils arrivent à être présents sur quasiment toutes les épreuves de la série, jusqu’au sommet avec ce tour des Flandres. Ce n’est pas évident d’avoir une continuité.
Après ce Tour des Flandres, quelle sera la suite de votre programme?
Ce n’était pas prévu, mais je vais disputer encore la Flèche Brabançonne (14 avril) et l’Amstel Gold Race (18 avril). Et puis je vais couper un peu…
Entretien avec Denis Bastien
Mode d’emploi
105e édition du Tour des Flandres, dimanche, entre Anvers et Audenarde, 263,7 km.
Les 6 derniers vainqueurs :
2020 : Mathieu Van der Poel (Ned)
2019 : Alberto Bettiol (Ita)
2018 : Niki Tersptra (Ned)
2017 : Philippe Gilbert (Bel)
2016 : Peter Sagan (Svq)
2015 : Alexander Kristoff (Nor)
Principaux engagés : Van der Poel, Dillier, Vermeersch (Alpecin), Alaphilippe, Asgreen, Sénéchal, Lampaert (Deceuninck), Van Avermaet, Naesen (AG2R Citroën), Van Aert, Van Hooydonck (Jumbo-Visma), Degenkolb, Van der Sande, Wellens (Lotto Soudal), Sagan, Burghardt, Oss, Postelberger (Bora), Bettiol, Bisseger, Valgren, Langeveld (EF Education), Stuyven, Kirsch, Pedersen, Simmons, Theuns (Trek-Segafredo), Vanmarcke (Israël Start-Up Nation), Matthews, Durbridge (BikeExchange), Kristoff, Trentin (UAE), Benoot, Kragh Andersen (DSM), Campenaerts, Gogl, Claeys, Nizzolo (Qhubeka), Houle (Astana), Laporte, Bohli, Allegaert, Drucker, Wallays (Cofidis), Colbrelli, Haussler, Sieberg (Bahrain), Kung, Geniets, Madouas (Groupama-FDJ), Pidcock, Van Baarle (Ineos), Vliegen, Van Poppel (Intermarché-Wanty), Garcia Cortina, Erviti (Movistar), Coquard, Lecroq, Lemoine (B&B Hotels), Dupont, Tom et Luc Wirtgen, Vanendert (Bingoal), Terpstra, Gaudin, Boasson Hagen, Petit, Turgis (Total Direct Énergie).