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[Cyclisme] Kevin Geniets, à suivre de près


Sous le regard bienveillant de Ben Gastauer, Kevin Geniets, Savoyard d'adoption, poursuit sa progression. (Photo archives Julien Garroy)

Le champion national espoirs de Chambéry Cyclisme Formation entamera en 2017 sa deuxième saison en France. Il se donne du temps pour arriver à maturité.

L’émotion d’abord, encore bien palpable, dans le son de la voix de Kevin Geniets. Étienne Fabre, son coéquipier de Chambéry Cyclisme Formation, tragiquement décédé le 10 décembre, après une chute survenue au cours d’une randonnée en montagne, est forcément dans les pensées de ses anciens coéquipiers en cette fin d’année. «C’est dur, soupire Kevin. Ce fut un gros choc. Nous étions présents à ses obsèques et ce fut un moment difficile. Au centre de formation, on ne cesse de nous apprendre les vertus et la force de la cohésion. Perdre un membre, ce fut un gros choc pour chacun. Ça marque…», témoigne Kevin Geniets, de retour au Luxembourg depuis le début de la semaine.

Du haut de ses 19 ans, le Schifflangeois fait partie des grands espoirs du cyclisme luxembourgeois. L’intéressé qui s’apprête à vivre, en 2017, sa deuxième saison dans le club formateur savoyard, réserve naturelle de l’équipe AG2R la Mondiale, dresse ainsi le bilan de sa saison : «Je suis super content de ce que j’ai fait, même si cela n’a pas été simple durant la première partie de la saison.»

Il avait le choix de rester étudier au pays en classe de 13e, avant de rejoindre Chambéry après les examens. «Je n’ai pas réussi à combiner sport et études et finalement, on a décidé pour l’année scolaire 2016/2017 que je poursuivrais ma scolarité en terminale S à Chambéry. C’est ce que je fais depuis la rentrée et ça va bien. Mon lycée se trouve à un kilomètre des appartements du centre de formation. C’est très pratique…»

Son objectif 2017 : le Tour de l’Avenir

On l’aura compris et c’est l’une des obligations de Chambéry Cyclisme Formation, les études restent le pendant du volet sportif, l’un n’allant pas avec l’autre. Car tous les pensionnaires (ils étaient 18 en début de saison dernière) ne passeront pas professionnels. Mais sur la trentaine de coureurs de l’équipe World Tour, pas moins d’une dizaine y sont passés, dont Pierre Latour, Romain Bardet et bien sûr Ben Gastauer, sorte de grand frère. «Ben était en quelque sorte mon idole lorsque j’étais plus jeune. Romain, son père, était mon entraîneur. Tous les deux me donnent toujours de bons conseils. Si je peux suivre le chemin de Ben, alors j’en serais le premier heureux», insiste-t-il.

On lui rappelle l’épisode des championnats nationaux en juin dernier où il eut la joie de rouler avec les pros. Et on lui rapporte, le concernant, les propos élogieux tenus alors par plusieurs professionnels. «Ça fait plaisir d’entendre ça, ce n’est pas souvent qu’on peut rouler des courses comme ça», glisse le champion national espoirs en titre.

Ces derniers jours, il a fait le choix de ne pas aller en stage avec l’équipe nationale à Majorque. Logique. «J’avais un stage de ski de fond avec Chambéry, une sorte de team building», explique-t-il. Fort de tests d’effort probants («J’en ai fait un à Chambéry et un autre au Luxembourg»), il entend se projeter sans tarder sur la saison 2017. En cette fin d’année, on lui demande tout d’abord de retenir les éléments positifs de 2016. Qu’il délivre sans ciller : «J’étais super content de ma saison. Je retiendrai surtout ma huitième place lors des championnats d’Europe mais au-delà des résultats, j’ai beaucoup appris durant ma première saison avec mon club avec lequel j’ai découvert ce que c’était de courir en équipe.»

Ce coureur au gabarit surdimensionné (1,94 m pour 71 kg) se définit comme un grimpeur de moyenne montagne, passe-partout. Avec quelques restrictions. «Quand on est grand comme moi, on doit faire attention à son poids si on veut continuer à passer les bosses, alors j’essaie de rester dans les limites acceptables.»

Il n’a pas encore une idée nette et précise de son programme 2017 qu’il reprendra à la mi-février. «Mais ce qui est certain, c’est que mon principal objectif sera le Tour de l’Avenir avec l’équipe nationale. Comme en 2016, j’aurai tout loisir de combiner mon programme de club avec celui de la sélection», rappelle-t-il. Pas de doute, Kevin Geniets est lancé sur de bons rails.

Denis Bastien