Joël Zangerlé, le Luxembourgeois de Cult Energy, n’a pas participé au Tour du Poitou-Charentes à cause d’une infection dentaire. Il n’est pas sûr de remettre un dossard en 2015.
La dernière fois que Joël Zangerlé a accroché un dossard sur son dos, c’était le 2 août dernier sur la Prudential RideLondon, épreuve remportée de main de maître, devant le palais de Buckingham, par un certain Jempy Drucker. Lui avait pris la 88 e place.
Il aurait dû être au départ, hier, de la première étape du Tour du Poitou-Charentes avec son équipe Cult Energy. Mais une infection dentaire nécessitant un traitement antibiotique l’a contraint à déclarer forfait en toute dernière minute. « Dommage, c’était sans doute la dernière course qui restait à mon programme. Je suis encore réserviste pour le Grand Prix de Plouay, dimanche, mais à moins qu’un coureur ne tombe malade, je pense que ma saison est terminée », explique-t-il.
Un avenir incertain
Les finances de l’équipe danoise étant dans le rouge, la saison tire à sa fin pour tout le groupe, en attendant donc, de repartir sur d’autres bases pour 2016, avec une équipe renommée Cult Energy-Stölting Group. Avec ou sans lui? « Pour le moment, on n’en sait pas plus que ça. On avait été prévenu que le programme de course serait restreint en fin de saison à cause des problèmes financiers. Mais on ne sait pas quels coureurs repartiront la saison prochaine », raconte l’intéressé, lequel souligne que les salaires continuent d’être versés normalement à la fin de chaque mois.
Comme il ne disposait que d’un contrat d’un an, il s’est déjà fait à l’hypothèse qu’il ne serait pas forcément conservé dans la nouvelle version fusionnée. Il dispose de quelques pistes, mais la situation du cyclisme professionnel étant ce qu’elle est, Joël Zangerlé sait bien qu’à 26 ans, il ne lui sera pas facile de rebondir, s’il n’est pas conservé.
« Je ferai le point en octobre, à la fin de la saison. Nous n’y sommes pas encore. Mais si je n’ai pas d’équipe à ce moment-là, alors j’arrêterai. Une nouvelle vie commencera pour moi et ma carrière sportive sera derrière moi. Mais pour le moment, je continue de m’entraîner, car je suis encore coureur professionnel et j’aimerais bien continuer sur cette voie- là », glisse celui qui dispose d’un master en communication en poche, prêt à servir, au cas où…
Il continue à s’entraîner
Quoi qu’il en soit, Joël Zangerlé, actuellement en stand-by, fait contre mauvaise fortune bon coureur. Car l’ordinaire d’un coureur pro, c’est quand même bien de courir. « Je continue de faire le métier, car si je devais poursuivre, ce ne serait pas évident de repartir après une saison précédente raccourcie. Le repos, je le prendrai en octobre, pas avant », note encore Joël Zangerlé.
Pour lui, il sera bientôt l’heure de dresser un bilan de saison, forte, jusqu’ici, d’une cinquantaine de jours de course. « J’ai eu une bonne période durant le Tour de Luxembourg et dans les semaines qui ont suivi. Mais j’ai trouvé qu’il était compliqué pour moi de trouver la forme, puisqu’on a souvent enchaîné les courses sans pouvoir construire un programme d’entraînement. Mais c’est aussi comme ça dans le cyclisme », confesse-t-il, un brin fataliste, mais avec beaucoup de lucidité.
La vie en deuxième division n’est pas un long fleuve tranquille. Joël Zangerlé l’a saisi depuis bien longtemps déjà.
Denis Bastien