Face aux deux grands favoris que sont Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel, Jempy Drucker et son équipe Bora-Hansgrohe, espèrent bien peser à Gand-Wevelgem ce dimanche.
Le temps des classiques de pavés est enfin arrivé, même si on apprenait vendredi l’annulation de Paris-Roubaix. Le moment de faire le point avec Jempy Drucker (34 ans) qui participera ce dimanche à son septième Gand-Wevelgem.
On a appris ce vendredi que Paris-Roubaix qui devait se disputer le 25 octobre n’aurait finalement pas lieu. Qu’en pensez-vous ?
Jempy Drucker : C’est dommage, mais c’est la vie qu’on vit aujourd’hui. C’est comme ça. On ne peut rien changer.
Du coup, il vous reste combien de courses à votre programme en cette fin de saison ?
Il y a déjà ce Gand-Wevelgem, dimanche. Puis ensuite je vais m’aligner sur le Scheldeprijs (NDLR : le 14 octobre), le Tour des Flandres (18 octobre), et de Brugge-De Panne (20 octobre). En espérant que toutes ces courses aient lieu.
Si on en juge par la dernière étape du BinckBank Tour, vous êtes en bonne condition ?
Oui, tout va bien pour moi. Le Tour de Slovaquie m’avait fait du bien et j’ai vu sur la dernière étape du BinckBank que j’étais bien. J’étais motivé par l’idée de faire la course à l’avant en vue des classiques qui arrivent à partir de maintenant. Et oui, je me sens en très bonne condition.
Par rapport à ce Gand-Wevelgem, vous voyez les choses comment ?
Avant la pandémie, dans le calendrier ce Gand-Wevelgem arrivait à la fin d’une trilogie, À Travers la Flandre, et le Grand Prix E3. Personnellement, j’appréciais davantage les deux premières classiques que Gand-Wevelgem (son meilleur résultat sur Gand-Wevelgem est une 16e place en 2015). J’y arrivais souvent fatigué. Mais cette année, ça change forcément. Tout le monde est prêt cette année avec ces circonstances. Quant à la course en elle-même, cela dépendra beaucoup de la météo. Si il y a du vent, ça peut bordurer dès le départ. Et cela peut être la guerre jusqu’à la ligne d’arrivée. Après 150 kilomètres, les monts viennent avec le Kemmel. La sélection redoublera. Mais le vent jouera un grand rôle.
On a un groupe solide
Vu le contexte, on peut penser que tout le monde se donne à fond, non ?
Oui, mais pour moi ça ne change rien, même si c’est vrai que Paris-Roubaix étant annulé, Gand-Wevelgem et le Tour des Flandres prendront plus d’importance. Toutes les courses que j’ai couru cette année étaient importantes avec cette situation. Et des coureurs ont couru plus ou mois que d’autres. Les autres années, on ressentait en septembre que la moitié du peloton n’était plus motivé. En ce moment, ce n’est pas le cas, tout le monde est en pleine forme.
Vous êtes bien préparé malgré le mauvais temps des derniers jours ?
Oui, sinon, j’ai senti au BinckBank Tour que les coureurs sortant du Tour de France avaient encore un petit avantage sur les autres. On va voir ce que ça va donner dimanche.
Dans votre équipe, vous serez organisé de quelle manière pour ce Gand-Wevelgem ?
On a, en cas d’arrivée au sprint, Pascal Ackermann. C’est une carte à jouer. Pour le reste, on a un groupe solide. Nous n’avons pas de grand favori comme le sont Van der Poel ou Van Aert, mais on va rouler en équipe et on pourra faire quelque chose, je l’espère.
On sait que vous vous trouvez en fin de contrat avec votre équipe Bora-Hansgrohe. Avez-vous des nouvelles ?
Non, les choses sont en train d’être entreprises. Mais je n’ai pas encore de nouvelles à donner.
Je reste concentré sur mes courses et mon travail
Vous êtes donc confiant ?
Oui, je le suis, je n’imagine pas que ce soit ma fin de carrière (il rit). Les choses sont en train de se faire.
Vous avez déjà connu ce genre de situation…
Oui, par exemple dans le passé lorsque j’étais chez Wanty, j’ai signé en septembre, soit une prolongation à la fin septembre. Là, il y a un décalage avec la situation actuelle. Mais je reste concentré sur mes courses et mon travail.
Cela vous donne-t-il de la motivation supplémentaire ?
Non, si je mets un dossard, je donne toujours le maximum de moi-même. On va voir ce que ça va donner dimanche.
Entretien avec Denis Bastien