Jempy Drucker, l’entraîneur national, fait le point avant l’épreuve élite de la course en ligne des championnats du monde qui se déroulera dans la nuit de samedi à dimanche.
Il était l’heure du dîner à Wollongong lorsque nous avons joint Jempy Drucker, entraîneur national, pour faire le point avant la course élite qui réunira au départ Kevin Geniets, Bob Jungels, Luc Wirtgen et Colin Heiderscheid.
Les courses juniors et espoirs viennent de se dérouler selon un scénario axé sur l’attaque, comme si la sélection devait s’opérer par l’avant. Vous en pensez quoi ?
Jempy Drucker : On remarque que les sélections ne se passent pas dans la bosse elle-même, mais dans la ligne droite, à un peu moins de cinq kilomètres de la ligne d’arrivée. C’est là que les gars doivent rester concentrés. La porte sera ouverte par l’arrière et, à l’avant, on trouvera sans doute un groupe de pas plus de vingt à trente coureurs. Comme pour les courses juniors et espoirs de ce vendredi. Un coureur échappé reste longtemps en point de mire, ensuite ça devient tactique et le bon coup part. On l’a vu, une fois qu’un coup part dans le final, c’est difficile pour les poursuivants de boucher le trou. Par contre, on a aussi vu Emil Herzog, chez les juniors, rentrer seul. Les hommes forts s’en sortiront, la course élite sera à mon avis très sélective.
Il fera sans doute beau dimanche…
Oui, cela va changer du temps que nous avons eu ce vendredi. On se croyait partout, sauf en Australie (rire). Il vaut mieux qu’il fasse beau, sinon, ce serait vraiment dangereux.
Bob (Jungels) dit qu’il n’a jamais été autant motivé par un Mondial
Passons aux Luxembourgeois. On imagine que le circuit tel qu’on a pu le voir convient particulièrement à Kevin Geniets. C’est aussi votre avis ?
Oui, Kevin est très motivé, l’ambiance est très bonne. Sur ce circuit technique, il devrait être très à l’aise. Bob aussi est très motivé. Il dit d’ailleurs qu’il n’a jamais été autant motivé par un Mondial. On le sait, sa saison a été longue et, après le Tour, puis la Vuelta, un jour, il est au top, un jour, c’est moins top. S’il est dans un super jour, il peut aller loin.
Quels résultats peuvent-ils viser ?
Bob devra partir de loin, anticiper, puisqu’il est moins puncheur. Je le compare à (Dylan) van Baarle, qui avait terminé deuxième l’an passé, presque à la surprise générale. C’est un coureur qui a besoin de se lancer de loin. Sa motivation sera un atout. Kevin, pour sa part, peut se permettre d’attendre. Et de tenter de suivre les attaques des Van der Poel et Cosnefroy lorsque ça viendra. C’est plus simple de suivre pour lui.
À quel scénario vous attendez-vous ?
J’imagine que les Français, qui possèdent de mon point de vue la plus forte équipe avec Cosnefroy, Madouas, Laporte, Alaphilippe et Bardet, vont arriver avec la dynamique des années passées. La course sera longue et la France jouera un grand rôle dans ces Mondiaux. Ce sont eux qui ont les cartes de la course en main. À nous d’essayer d’en profiter.