Alors qu’il participera dimanche à la course en ligne des championnats du monde de cyclisme à Doha, nous avons demandé au Luxembourgeois Jempy Drucker si la perspective des Mondiaux de cyclo-cross à Belvaux pouvait l’attirer.
Son premier amour était le cyclo-cross et il n’y a pas besoin de pousser beaucoup Jempy Drucker pour réveiller chez lui un sentiment très fort. Qu’il ne tait pas. « Bien sûr que j’y pense à mesure que l’évènement se rapproche. C’est naturel… » D’autant plus naturel que le responsable de l’organisation est Eric Leyder, un ami de la famille de Drucker, un grand passionné de cross et un supporter historique de Jempy.
« L’autre jour sur la Vuelta, Zdenek Stybar (NDLR : ancien champion du monde 2010, 2011 et 2014, coureur chez Etixx – Quick-Step) est venu m’en parler. On s’est bien marrés. On était sous le soleil dans une longue étape de six heures. Il m’a dit : « Tu vois le cross, c’est une heure et c’est fini… » Il m’a dit qu’il réfléchissait à l’idée de prendre part aux championnats du monde 2017 à Belvaux. »
Et forcément, «Styby» lui a posé LA question. Est-ce que Jempy était tenté, ou non, d’effectuer une préparation express pour décrocher sa sélection?
« Forcément, ça fait un moment que je réfléchis à la question. Ce n’est pas tous les jours qu’un championnat du monde est organisé dans son pays », nous dit Jempy Drucker.
Même son équipe BMC a avancé sur le sujet. « Allan Peiper (NDLR : le manager sportif)m’en a touché deux mots récemment. Il m’a demandé si j’y pensais ou non… »
Malgré tous les arguments qui plaideraient pour une participation de Jempy Drucker, l’intéressé affiche un discours empreint de raison. « Tout d’abord , explique-t-il, je suis payé par BMC pour faire la saison de route. C’est le premier point. Le deuxième point, c’est que les Mondiaux ont lieu fin janvier ce qui est un peu contradictoire avec la préparation des classiques qui commence tôt. Mine de rien, lorsqu’on fait une préparation de cross pour les Mondiaux, même réduite, ça prend beaucoup d’énergie. Autant de forces qui peuvent faire défaut en mars lorsque ton équipe a besoin de toi. »
Le dernier argument de Jempy Drucker est encore plus convaincant : « Comme je n’ai plus fait de cross sur le plan international depuis longtemps et que de toute façon, je ne pourrais pas faire une première partie de saison complète, alors je partirais à coup sûr en dernière ligne sur la grille de départ, si je parvenais à obtenir une sélection. Mais que voulez faire lorsque vous partez en dernière ligne, à part de la figuration? Alors oui, ce sera beau de participez à un championnat du monde à la maison mais pas pour n’avoir aucune chance de faire un bon résultat… »
On l’aura compris, Jempy Drucker s’est bel et bien laissé tenter à mesure que l’évènement s’est rapproché. Mais ce routier aguerri sait qu’à 30 ans, donc dans ses meilleures années, il ne peut se permettre d’aborder la saison des classiques amoindri. L’idée de se satisfaire d’un peu de figuration à l’arrière de la course ne peut pas plus le séduire.
Le 29 janvier 2017, Jempy Drucker devrait donc être un spectateur avisé et enthousiaste des Mondiaux de Belvaux. S’il n’est pas ce jour-là en stage du côté de Calpe. Ou alors en course sur l’une ou l’autre épreuve du Challenge de Majorque…
Denis Bastien