Jempy Drucker sera l’un des lieutenants de Greg Van Avermaet, aujourd’hui à Gand au départ du Circuit Het Nieuwsblad que le champion olympique avait remporté.
Sa préparation sur les routes de Dubai et d’Oman ont permis à Jempy Drucker d’aborder, dès aujourd’hui, la campagne des classiques dans une forme convenable. Depuis jeudi, Jempy Drucker (30 ans) a rejoint ses coéquipiers de BMC avant la sacro-sainte ouverture de la saison en Belgique.
Après le Tour de Dubai et le Tour d’Oman, place aux choses sérieuses avec l’ouverture belge. Comment avez-vous vécu la transition climatique?
Jempy Drucker : Assez bien car si le temps est pluvieux, il ne fait pas froid depuis cette semaine par ici. C’était plus dur après le Tour de Dubai…
Comment jugez-vous votre forme?
Je n’ai pas fait de résultats de manière personnelle sur le Tour d’Oman, mais c’est logique puisque j’ai roulé pour le compte de l’équipe avec le succès au classement général final de Ben Hermans. Mais j’ai bien roulé, c’est sûr. D’ailleurs, quelques jours, on était deux à rouler derrière l’échappée. Moi, j’aime bien faire ce type de boulot en préparation. Et puis, lorsqu’on remporte au final le classement général, c’est encore mieux.
Vous n’attendiez pas forcément le succès final de Ben Hermans…
C’est vrai, il a fait coup double dans la deuxième étape et il a tenu jusqu’au bout. Je dirais que jusqu’ici, il était toujours sous-estimé. C’est une bonne personne, donc son succès a fait plaisir à tout le monde dans l’équipe. Et il ne venait pas de nulle part non plus puisqu’il avait terminé deuxième du Tour de Valence.
Venons-en au Het Nieuwsblad, une épreuve qui vous convient généralement. Quelles sont vos aspirations?
C’est vrai que j’aime cette course, j’avais terminé sixième en 2014, donc ça m’a laissé de bons souvenirs. Meilleurs que l’an passé où j’avais chuté. Meilleur qu’en 2015 où j’avais été victime d’une fringale. Le Nieuwsblad est une course intéressante qui peut se finir en petits groupes. Lorsque j’avais terminé sixième, nous devions être une quinzaine dans le groupe de tête. L’an passé, pour la cinquième place, je me souviens qu’il y avait un grand groupe. Avoir des qualités de sprinteur, ça peut servir. Mais dans le final, ça finit toujours par casser.
Samedi (demain), vous serez encore l’un des principaux lieutenants de Greg Van Avermaet…
Oui, avec Daniel Oss, Stefan Kuhn ou encore Martin Elmiger par exemple. On a un beau groupe et la plupart d’entre nous avons roulé sur les routes du Tour d’Oman. Cela devrait bien marcher.
Très franchement, pour vous, c’est la première course importante, non?
Effectivement, l’ouverture c’est toujours spécial en Flandre, même si on sait également qu’il ne faut pas venir en forme trop tôt car le plus important reste le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Bon, l’an passé Greg (Van Avermaet) s’était imposé dans le Nieuwsblad, puis il avait remporté Tirreno-Adriatico dans la foulée. Il était très bien parti avant d’être ensuite malchanceux (le champion olympique s’était fracturé la clavicule dans le Tour des Flandres). Mais généralement, on estime que le vainqueur du Nieuwsblad ne garde pas la même condition dans les classiques suivantes.
Pour en revenir à Greg Van Avermaet, comment le trouvez-vous?
Je le trouve serein, bien dans sa peau. On s’est bien entraîné à Oman. On en rajoutait avant et après les étapes. Greg n’est pas encore au top car sa blessure hivernale (il s’était blessé à l’entraînement à la cheville à la mi-novembre) l’a un peu retardé. Mais cela va s’arranger dans les semaines qui viennent.
Cette année, le Het Nieuwsblad fait enfin partie du programme World Tour. Qu’est-ce qui change selon vous?
Chaque équipe va envoyer ses meilleurs coureurs pour ce genre de classiques, mais à quelques exceptions près, c’était déjà le cas (NDLR : ces dernières années seul Fabian Cancellara zappait l’ouverture de l’évènement). Cette épreuve mérite évidemment de faire partie du programme des plus grandes courses. Chacun en connaît l’importance. Et on n’a pas toute la saison l’occasion de prendre le départ de ce genre de classiques, alors il faut en profiter.
Le parcours va emprunter à nouveau le Molenberg. Ça va changer quoi?
Il faudra d’abord voir comment le pavé du Molenberg a été refait puisque ce mont était en travaux l’an passé. Maintenant, je ne crois pas que ça change grand-chose.
Parlez-nous du plateau…
Les meilleurs coureurs de classiques de pavés seront là. Boonen qui ne l’a encore jamais gagnée, Terpstra, Stybar, Sagan, Stannard qui s’est imposé deux fois. Vanmarcke, Benoot, Degenkolb, Démare que je vois faire une bonne course. Ou encore Boom qui devrait bénéficier de son élan du cross. J’en oublie sûrement.
La clé du Nieuwsblad, c’est…
D’abord la chance, car il faut être là au bon moment lorsque la course casse. Je pense quand même que c’est dans le Kruisberg qu’il faut pouvoir peser sur la course. C’est assez tôt, mais généralement, c’est là que la course se fait. De plus, s’il est important de pouvoir rester à l’avant, il faut essayer de ne pas trop en faire. Bon, le Taaienberg a également son importance.
Pour finir, comment jugez-vous votre forme?
Je dirais que je suis dans la même forme que les saisons passées. Si je reprends mes données personnelles, les watts que je fournis à l’entraînement, alors je suis rassuré. Ça va…
Entretien réalisé par Denis Bastien