TOUR DE L’AVENIR Jempy Drucker va étrenner ses nouveaux galons d’entraîneur national sur l’une des plus grandes courses du monde chez les espoirs.
Depuis le 1er août, vous voilà officiellement de l’autre côté de la barrière. Quel est votre état d’esprit avant d’aborder ce premier grand rendez-vous en tant qu’entraîneur national?
Jempy Drucker : J’ai toujours voulu rester dans le monde du sport et plus particulièrement du cyclisme. Ce poste me permet de travailler notamment avec les jeunes qui vont découvrir le monde pro. Et de les aider, pour certains, à passer pro. J’ai, moi-même, connu un chemin un peu chaotique pour y parvenir. Toutes ces expériences m’ont servi. Je sais que je peux leur transmettre tout cela.
Sur ce Tour de l’Avenir, vous faites équipe avec Frank Schleck, le coordinateur sportif. Comment allez-vous vous répartir les rôles?
Chacun son domaine de compétences. Les premières étapes sont plutôt nerveuses et prévues pour arriver au sprint, donc là j’ai une certaine expérience. Quand la route s’élèvera, c’est plus le domaine de Frank. Chacun apportera ce qu’il sait aux coureurs.
Vous serez dans une seule voiture. Vous serez au volant pour les étapes de plat et le laisserez à Frank Schleck pour la montagne?
(Il rit). Non! C’est moi qui vais conduire.
Qu’est-ce que cela fait de passer du vélo à la voiture?
On prend toujours du plaisir même si c’est différent. Maintenant, cela permet de rester dans le milieu. Comme ancien coureur, tu connais un peu les réflexes des gars et ça aide pour manœuvrer dans un peloton. Il faut passer une licence de directeur sportif. C’est rigolo, car lors des premiers meetings de directeur sportif, il n’y avait pratiquement que des anciens coureurs. C’était un vrai peloton d’anciens.
Pour vos grands débuts, vous vous retrouvez sur le Tour de l’Avenir. Qu’est-ce que cela représente pour vous?
C’est tout simplement la plus grande course du monde pour les espoirs. J’y ai participé une fois (NDLR : en 2008). Je me souviens que l’allure était très rapide. Tous les meilleurs espoirs du monde sont présents. Il n’y a qu’à regarder le palmarès pour voir qu’on y retrouve tous les futurs champions du Tour de France de ces dernières années. Tout le monde a le même intérêt à se montrer, à faire des résultats pour avoir la possibilité d’intégrer par la suite une grande équipe.
Si, dimanche prochain, les six sont à l’arrivée de la dernière étape, on pourra être contents
Pour revenir à la course, comme s’est effectuée cette sélection?
Les six coureurs présents méritent leur place. Arthur (Kluckers) est notre leader. Il est le seul à avoir pu goûter à la victoire, au Tour d’Alsace et sur la Flèche du Sud. C’est clair qu’il est notre meilleure carte. Mais on essaie d’en avoir d’autres. Arthur ne va pas gagner un sprint massif. Pour les premières étapes un peu nerveuses, plates qui peuvent arriver au sprint, on a Loïc (Bettendorff) et Tom Paquet, qui sont nos meilleurs sprinteurs. Arthur est là pour les étapes de moyenne et de haute montagne et Rafa (Pereira Marques) et Mats (Wenzel), qui sont de bons grimpeurs, vont pouvoir l’accompagner. Et avec Cédric (Pries), on a un capitaine de route avec beaucoup d’expérience. Quelqu’un qui peut diriger un groupe et mettre les gars dans la meilleure position possible. Un excellent travailleur qui a montré à Munich qu’il était en forme (NDLR : 22e dans le même temps que le champion d’Europe Fabio Jakobsen).
Que peuvent viser vos coureurs?
C’est toujours compliqué à dire. Il peut toujours y avoir des chutes lors des premières étapes. Moi, je veux que les coureurs se battent pour le meilleur résultat possible chacun à son niveau. Pour leur progression, ce serait important de terminer le Tour de l’Avenir. C’est 10 jours de course, ils n’ont pas l’habitude de faire ça. Pour eux, il s’agit de la plus grande course par étapes de la saison. On a des ambitions, bien sûr, mais on ne peut pas donner un chiffre comme cela. Si, dimanche prochain, les six sont à l’arrivée de la dernière étape, on pourra être contents. Et on fera le bilan à ce moment.
Un Tour réussi, ce serait quoi?
Si on a une victoire d’équipe, ce serait le top. Mais je veux juste que les gars n’aient rien à se reprocher, qu’ils aient tout donné et n’aient pas de regret. C’est ainsi que j’ai mené toute ma carrière.
Qui seront les favoris de l’épreuve?
Il y a plusieurs très bons coureurs. On peut évoquer Lenny Martinez, le fils de Miguel, le vététiste, ou encore les Belges Cian Uijtdebroeks, qui roule déjà chez Bora et Thibau Nys, qui a gagné la Flèche du Sud cette année.
Mode d’emploi
Les étapes
Aujourd’hui : Prélude La Roche-sur-Yon – La Roche-sur-Yon, c. l. m par équipes de 4 km
Demain : La Roche-sur-Yon – La Roche-sur-Yon, 122 km
Samedi 20 : Benet – Civray, 153 km
Dimanche 21 : Civray – La Trimouille, 154 km
Lundi 22 : Sainte-Sévère-sur-Indre – Chaillac, 143 km
Mardi 23 : Gueugnon – Saint-Vallier, c. l. m. par équipes sur 28 km
Mercredi 24 : Saint-Amour – Oyonnax, 123 km
Jeudi 25 : repos
Vendredi 26 : Thonon-les-Bains – Saint-François Longchamp (col de la Madeleine), 177 km
Samedi 27 : Ugine – La Toussuire, 100 km
Dimanche 28 : Bessans – Villaroger, 133 km
Les équipes engagées : Pays-Bas, Suisse, Slovénie, Slovaquie, République tchèque, Norvège, Mexique, Luxembourg (Arthur Kluckers, Rafael Pereira Marques, Cédric Pries, Tom Paquet, Loïc Bettendorff, Mats Wenzel), Kazakhstan, Italie, Irlande, Royaume-Uni, France, États-Unis, Espagne, Érythrée, Équateur, Danemark, Colombie, Canada, Belgique, Australie, Autriche, Allemagne, Centre mondial du cyclisme, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire
Le palmarès
2021 : Tobias Halland Johannessen (Nor)
2019 : Tobias Foss (Nor)… 7. Michel Ries (Lux)
2018 : Tadej Pogacar (Slo)… 10. Michel Ries (Lux)
2017 : Egan Bernal (Col)…