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[Cyclisme] «Je suis prêt à progresser de jour en jour», explique Alex Kirsch


Le champion national reprend la compétition dimanche au Dauphiné après sa fracture à la main droite. Il validera son travail avant le Tour de France.

Les images de la lourde chute survenue à un peu moins de 70 kilomètres de l’arrivée d’À Travers la Flandre, le 27 mars dernier, ont trouvé un écho une semaine plus tard lors de la 4e étape du Tour du Pays basque, où cette fois Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic furent touchés à leur tour. Mais en Belgique, dans cette classique préparatoire au Tour des Flandres, Alex Kirsch avait accompagné à l’hôpital ses coéquipiers Mads Pedersen et Jasper Stuyven comme Wout van Aert. Deux chutes qui ont marqué le printemps par leur violence et l’identité des coureurs impliqués et victimes de ces crashs à grande vitesse. Opéré d’une fracture à la main droite, Alex Kirsch reprend la compétition ce dimanche au Dauphiné (à l’instar de son leader Mads Pedersen, comme de Remco Evenepoel et Primoz Roglic). On sent le champion national libéré…

C’est donc l’heure de la reprise ?

Alex Kirsch : Oui, enfin (il soupire).

Pouvez-vous nous rappeler comment se sont passées ces dernières semaines ?

D’abord, j’ai essayé de récupérer de mon opération (métacarpe). J’ai effectué pas mal de séances de kinésithérapie au départ et cela a pris un peu plus de temps que je ne le croyais. Je n’ai pas stressé pour autant. Je me suis surtout entraîné en reprenant les bases pour être prêt pour le stage en altitude qu’on vient de faire en Sierra Nevada. Ce stage a duré trois semaines et nous sommes revenus dimanche. Je pense que j’ai bien travaillé. J’ai bien progressé et me voilà ainsi en reprise sur ce Dauphiné. Il s’agissait du deuxième stage en altitude de ma carrière (il avait effectué le premier voici quatre ans). Je n’ai pas trop d’expérience sur ce sujet.

Vous en pensez quoi ?

C’était un bon stage, après, je ne sais pas quel effet cela aura sur moi au moment voulu (pendant le Tour de France), mais on s’est bien entraîné, c’est certain. Nous étions douze coureurs, tous les coureurs qui figurent dans la pré-liste pour le Tour de France.

Pour revenir à votre longue indisponibilité, il s’agissait d’une première pour vous ?

Je m’étais cassé en 2019 le scaphoïde (sur le Tour de Belgique), mais oui, là, c’était plus long. Mais bon, au final, je n’ai raté que deux courses (le tour des Flandres et Paris-Roubaix), puisque je devais couper après les classiques. Ma reprise était de toute façon planifiée pour ce Dauphiné. Mais dans les faits, ça change quand même de devoir couper sur une blessure, car cela demande de récupérer de la chute et pas seulement des efforts des courses.

Cela vous a causé de la frustration ?

Oui et non. Juste après la chute, j’étais plutôt rassuré, car vu la violence de la chute, j’étais relativement épargné, cela aurait pu être pire. Une semaine plus tard, j’étais un peu plus frustré, mais heureusement, j’avais pu faire un bon début de saison auparavant. J’ai connu un partage de toutes ces émotions.

Physiquement, comment vous sentez-vous ?

Bien, mais après, je sais qu’il me faut quelques jours de course pour retrouver mes meilleures jambes. C’est nécessaire. Je suis là où je dois être. J’ai une forme correcte, une bonne base, je suis prêt à progresser de jour en jour.

Vous allez découvrir le Dauphiné. On est clairement dans la répétition du Tour de France…

L’an passé, j’avais doublé Giro et Tour de France. Il s’agira d’une première pour moi. La course est nouvelle pour moi, mais l’approche ne l’est pas. J’ai envie de retrouver mon meilleur niveau. Avec l’acquis du stage, je n’en serai pas loin. Le rythme de la course sera important pour progresser jusqu’au Tour de France. Ce sera également un bon entraînement au niveau des sprints (dimanche, la première étape du Dauphiné et jeudi, la 4e étape, devraient se terminer au sprint). Pour le moment, nous n’avons pas eu beaucoup d’opportunités de travailler ensemble. On aimerait bien gagner une étape au sprint. Et puis l’occasion sera belle de rouler avec Tao (Geoghegan Hart), notre leader pour le classement général (comme au Tour d’Italie 2023).

Je suis encore très fier de porter le maillot de champion national chaque jour à l’entraînement, comme sur chacune de mes courses

Ce sera très montagneux ?

Oui, c’est une épreuve très dure et il faut passer par là avant le Tour de France.

L’an passé, vous avez eu la chance de disputer le Tour de France avec le maillot de champion national que vous remettrez en jeu dans quelques semaines à Harlange. De ce premier titre, vous en avez retiré quoi ?

Beaucoup de choses en effet. J’ai passé ma meilleure année avec ce maillot. C’était super sympa. C’était un objectif accompli d’un point de vue personnel pour ma carrière lorsque j’ai gagné (en 2023 à Bech). Je ne me rendais pas compte tout de suite ce que représentait ce maillot. Je suis encore très fier de le porter chaque jour à l’entraînement, comme sur chacune de mes courses. Cela m’a aidé à performer plus cette année, je pense. Il s’agissait d’une très belle expérience.

Je ne suis plus prévu sur la Vuelta mais sur différentes courses par étapes et des courses d’un jour

Le parcours est-il à votre convenance ?

C’est un parcours fort vallonné, plus que celui de l’an passé. Je défendrai mon titre, pas seulement pour porter ce maillot, mais aussi pour effectuer un dernier effort avant le Tour de France. Au niveau de la date, cela tombe très bien. Cela m’a pris dix ans pour le gagner, donc ce n’est pas quelque chose, où on peut dire : „oui, je vais le gagner encore une fois“ (rires). On le sait, il y a pas mal de bons coureurs au Luxembourg et cela reste une course spéciale. Si l’opportunité est là…

Vous êtes également détenteur du titre dans le contre-la-montre. On imagine que dans le Dauphiné qui arrive avec la 4e étape (mercredi), vous allez pouvoir vous tester ?

On a travaillé beaucoup cet hiver dans le vélo de chrono et j’ai amélioré ma position. Mais malheureusement, je n’ai pas eu beaucoup d’opportunités cette saison pour m’aligner en course en chrono (Alex Kirsch n’a pris part qu’à un seul contre-la-montre et a terminé 28e du chrono de l’Étoile de Bessèges début février). Mais je crois que le chrono de ce Dauphiné est un peu difficile, on verra bien. C’est presque un chrono de montagne. Ce sera un bon test.

La perspective de doubler Tour de France et Tour d’Espagne, va être le fil rouge de la suite de votre saison…

En fait, il y a un changement dans mon calendrier. Je ne suis plus prévu sur la Vuelta, mais sur différentes courses par étapes et des courses d’un jour, comme le Tour de Pologne (12-18 août), le Tour d’Allemagne (21-25 août), Hambourg (8 septembre) et le Tour de Luxembourg (18-22 septembre). À la fin, c’est presque la même chose. J’aime courir en été donc après le Tour, ce sera bien aussi.