Passé à l’attaque dimanche dans l’étape reine, Michel Ries (Arkéa-B&B Hotels) fait le point avant d’aborder une dernière semaine qui s’annonce compliquée.
C’est à une dernière semaine compliquée, avec de mauvaises conditions météorologiques attendues en haute montagne, que le peloton du Giro va être confronté. Lundi, lors de la deuxième étape de repos, le Luxembourgeois Michel Ries (Arkéa-B&B Hotels), qu’on a vu dimanche aux avant-postes, a fait le point.
Comment avez-vous vécu l’étape de Livigno, dimanche?
Michel Ries : J’étais devant, dans un groupe assez grand. Après le Mortirolo, nous n’étions plus qu’une dizaine de coureurs à rester aux avant-postes. C’était une bonne journée même si, finalement, cela ne s’est pas matérialisé par un grand résultat. Mais je me suis fait plaisir en me retrouvant là sur l’étape reine du Giro. C’était très cool.
Vous aviez prévu de passer à l’action?
Oui, les statistiques de cette étape étaient claires. Il s’agissait de l’étape la plus dure de ces vingt dernières années dans un Grand Tour. Avec 220 kilomètres, plus dix kilomètres neutralisés et 5 600 mètres de dénivelé positif. C’était une immense journée avec presque six heures et demie de vélo. Mon objectif était de me retrouver devant, donc je l’ai atteint. Après, c’est toujours un peu un coup de poker de savoir si oui ou non l’échappée va aller au bout. Ce ne sont pas les coureurs échappés qui décident, mais le peloton du leader. Malheureusement, cela ne l’a pas fait. Mais malgré la difficulté, je me suis fait plaisir.
Quel bilan personnel dressez-vous après deux semaines de course?
C’est plutôt positif. Je ne m’attendais pas à être si bien, par rapport à mes anciens Grands Tours (il s’agit de son deuxième Giro et de son quatrième Grand Tour). Des journées comme dimanche me montrent que j’ai passé un bon cap. J’ai gagné pas mal en confiance sur les étapes de montagne, où je vois que j’ai ma place. Personnellement, ça me fait du bien. J’arrive bien à montrer mes capacités. Le Tour d’Italie se passe très bien pour moi. Il manque juste le petit résultat sur une étape.
Vous allez donc y retourner et essayer de l’avoir dans cette dernière semaine qui s’annonce?
Oui, il reste une semaine très, très dure. On va essayer d’y retourner en espérant que ce soit le bon jour.
Dimanche, j’ai entendu beaucoup de coureurs dire qu’ils venaient de vivre leur plus dure journée. Cela veut dire quelque chose
Dès aujourd’hui?
Oui, tous les jours, il me faudra voir les différentes opportunités et les saisir. Mais je pense également que la météo va beaucoup jouer. Car le mauvais temps est annoncé. On verra si l’étape avec le Stelvio au départ se passe normalement ou non. On va monter à 2 500 mètres et cela sera très compliqué. On y verra plus clair ce matin au départ. Globalement, la dernière semaine risque d’être froide.
Comment réagissez-vous généralement à ces conditions?
Je préfère quand même le soleil au froid. Mais c’est la même chose pour tout le monde. C’est un stress supplémentaire. On va voir, il reste quatre étapes de montagne. Et beaucoup de coureurs sont très fatigués. Dimanche, j’en ai entendu beaucoup dire qu’ils venaient de vivre leur plus dure journée. Cela veut dire quelque chose.
À un moment donné, vous n’étiez pas loin du top 20 au classement général. Cela a-t-il été une préoccupation de votre part?
J’ai eu l’objectif de rester bien placé, mais pas à tout prix et ce n’était pas une obsession. Et lorsque je vois les écarts des derniers jours, je n’y pense plus. Cela reste un bonus de rester un peu placé, mais bon…
Au niveau de votre équipe Arkéa-B&B Hotels, comment cela se passe-t-il?
La deuxième semaine a été dure. Nos sprinteurs ont chuté deux fois aux arrivées. Dans l’étape remportée par Julian Alaphilippe (12e étape), Ewen Costiou a connu un problème mécanique alors qu’il était très solide devant. On espère donc avoir plus de chance en troisième semaine.