Le champion national de l’équipe Lidl-Trek fait le point au sortir de son stage de décembre à Calpe. Classiques, Tour et Vuelta constitueront le gros de son calendrier en 2024.
Son stage de décembre terminé, Alex Kirsch (31 ans) reprenait jeudi la direction d’Andorre, son lieu de résidence à l’année. Samedi, il rejoindra le Luxembourg pour passer les fêtes de Noël en famille. Le champion national reviendra en janvier à Calpe pour passer une nouvelle couche à son entraînement hivernal.
Votre stage de décembre vient de se terminer. Dans quelles dispositions vous trouvez-vous?
Alex Kirsch : Je vais bien, on a bien travaillé avec de bonnes conditions. Avant, j’avais passé un bon hiver chez moi, en Andorre. De tout l’hiver, je n’ai eu que deux jours de pluie.
Pendant l’automne, vous avez eu le temps de revenir sur votre saison 2023?
Ma saison de classiques n’était pas ratée, mais en dessous de mes espérances et une deuxième partie de saison, je dirais à partir du Giro, qui était pour moi, exceptionnelle. J’ai enchaîné deux bons grands Tours (NDLR : le Giro, donc, et le Tour) sur un bon niveau. En fin de saison, j’ai pu faire quelques résultats en fin de saison (trois tops 10 sur le Tour de Luxembourg, 18e place sur le Munsterland Giro, 11e de Paris-Bourges).
Mais sur les classiques, j’étais un bon équipier alors que j’espérais mieux. Ma deuxième place à Rome (dans la dernière étape du Giro), je ne sais pas si j’aurai une autre opportunité dans ma carrière de faire ça dans une étape d’un grand Tour. Le fait de gagner le championnat national et de disputer le Tour de France avec ce maillot, puis la fin de saison, c’était très beau pour moi. Par exemple, j’ai pris pas mal de plaisir sur le Tour de Luxembourg. J’avais retrouvé un niveau qui me convenait, c’était bien.
Du coup, comment envisagez-vous la saison 2024?
J’espère être compétitif sur les classiques. J’aimerais avoir les mêmes sensations que j’ai eues à partir du Giro dès le début de saison. Ce serait réussi. Ensuite, j’aurai sans doute moins d’opportunités personnelles de faire des résultats, vu les transferts que notre équipe a réalisés. Mais cela me convient bien.
Comment votre programme sera constitué?
Je vais débuter sur l’Étoile de Bessèges (31 janvier-4 février) comme les années précédentes, hormis l’an passé, car j’avais chuté juste avant. Je vais enchaîner avec le Tour de la Provence (8-11 février). Je disputerai le week-end d’ouverture en Belgique (Het Nieuwsblad, le 24 février, et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, le 25 février), puis Paris-Nice (3-10 mars), Milan-San Remo (16 mars).
Ensuite, je ferai les principales classiques flandriennes jusqu’à Paris-Roubaix (Grand Prix E3, le 22 mars, Gand-Wevelgem, le 24 mars, À Travers la Flandre le 27 mars, Tour des Flandres le 31 mars, Paris-Roubaix, le 7 avril), puis je vais couper.
Avant de revenir pour le Dauphiné (2-9 juin), puis l’idée sera d’enchainer Tour de France (29 juin-21 juillet) et Tour d’Espagne (17 août-8 septembre) avec Mads (Pedersen).
Le fait de disputer deux grands Tours par année me convient bien
Pour l’essentiel, vous allez donc à nouveau coller votre programme avec l’ancien champion du monde danois?
Oui, ce sera semblable à 2023. Je ne ferai pas le Giro. Mais je ferai la Vuelta après le Tour. Et puis les classiques en début de saison en sortant de Paris-Nice. Le fait de disputer deux grands Tours par année me convient bien. J’ai le niveau pour ça, j’aime bien le fait qu’on ait des objectifs précis pour toutes ces courses.
Votre équipe a fait beaucoup de recrutements cet hiver…
Pour les classiques, on aura en effet Jonathan Milan qui est un jeune talent dans les sprints et qui va s’essayer sur les classiques. Il ne pourra pas tout faire. Il est plus sprinteur que Mads (Pedersen), donc on va voir comment il s’adapte au programme de classiques (il avait terminé 12e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne et 36e du Het Nieuwsblad, l’an passé sous ses couleurs de Bahrain-Victorius). Cela met une saine concurrence dans le groupe. Cela reste surtout une carte à jouer dès le week-end d’ouverture. On aura aussi Tim Declercrq (après sept ans chez Quick-Step), un coureur très costaud, avec beaucoup d’expérience. Il va pouvoir aider longtemps dans les classiques.
J’aurai moins de possibilités personnelles même si je reste d’avis que les opportunités viennent à soi si on est prêt à les prendre
Et votre équipe s’affiche également plus ambitieuse…
Oui, on a évoqué la sélection pour les grands Tours. On part dans l’idée de faire les trois classements généraux. Et on jouera aussi les étapes de sprint. Du coup, chaque coureur a un travail spécifique à faire. Et ça joue beaucoup pour les sélections. Ce ne sont pas forcément les coureurs ayant le plus de résultats qui seront pris.
Mais les meilleurs coureurs pour atteindre des objectifs précis. Cela rend la sélection un peu plus compliquée qu’avant. Et dans mon cas, je ne serai pas là seulement pour les sprints, mais pour défendre nos coureurs des classements généraux comme Tao (Geoghegan Hart) sur le Tour et Mattias (Skjelmose) sur la Vuelta. Ce sera du travail pour tout le monde de combiner tout cela. Les sélections seront faites pour ces deux objectifs et non plus pour un seul domaine.
Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous face à ce nouveau défi?
Je me sens déterminé et serein. J’ai mon rôle et je me sens très bien dedans. C’est sans doute plus facile pour moi que pour d’autres coureurs. J’ai des qualités qui sont recherchées pour ces missions de coéquipier. Cela aide d’être calme, mais encore faut-il arriver en bonne condition dans ces moments clés.
En même temps, j’aurai moins de possibilités personnelles. Même si je reste d’avis que les opportunités viennent à soi si on est prêt à les prendre. Quand j’ai fait le Giro, toute l’équipe était autour de Mads et finalement, je fais deuxième à Rome (Mads Pedersen avait quitté le Giro avant la 13e étape). On a notre travail fixe et après ça peut changer.