Ben Gastauer a rempilé pour un an chez AG2R La Mondiale, l’équipe de ses débuts professionnels en 2010. «Big Ben» comme le surnomment ses coéquipiers est le coureur avec le plus d’ancienneté.
L’équipe AG2R La Mondiale a communiqué mardi les prolongations pour deux ans du Français Mikaël Cherel et de l’Américain Larry Warbasse. Le Luxembourgeois Ben Gastauer (32 ans) a pour sa part prolongé d’un an. Jeudi, il partira en stage personnel du côté de Chambéry, histoire de patienter jusqu’au Tour de l’Ain, là où il effectuera sa rentrée (7-9 août) en lieu et place du Mont-Ventoux Dénivelé Challenge.
Comment vivez-vous cette prolongation ?
Je suis vraiment content que ça continue et que ce soit réglé avant la reprise des compétitions. C’est parfait comme ça.
À quand remonte cet accord ?
Au début du confinement, j’ai discuté avec Vincent Lavenu (NDLR : le manger général de l’équipe) et nous étions tombés d’accord. Il s’agissait d’un accord verbal. On a signé il n’y a pas longtemps. Du coup, j’ai passé un confinement tranquille.
Du coup, on peut en déduire que vous allez effectuer toute votre carrière dans cette équipe, non ?
(Rires) C’est bien parti pour, même si on ne sait jamais ce qui peut se passer. Là, il s’agit d’un contrat d’un an. On verra bien pour la suite.
Vous auriez aimé un contrat plus long ?
Non, des deux côtés on était d’accord là-dessus. On a convenu de faire un point année après année. Ce n’était pas un problème pour moi et Vincent voyait les choses comme ça. Je trouve ça correct. A l’âge que j’ai je comprends qu’il ne préfère pas prendre de risque, ni de me voir perdre ma motivation au bout d’un an. Pour les deux parties, c’était parfait.
Cette prolongation vous redonne un élan ?
Oui, c’était un soulagement, surtout au moment où ça s’est décidé, au début du confinement. À ce moment-là, on ne savait pas si on allait courir le reste de la saison. Cette belle preuve de confiance me donne beaucoup de motivation pour la suite. Cela m’a bien aidé pour bien travailler en vue de cette reprise.
Vous allez reprendre votre saison, vous aimeriez accomplir quel genre de choses ?
Mon grand objectif personnel, cela reste d’essayer de participer aux Jeux olympiques de Tokyo. J’en rêve depuis longtemps donc je vais essayer d’y parvenir. Avec l’équipe, même si on peut imaginer que les leaders puissent changer, ce sera d’effectuer toujours un bon boulot. A titre personnel, j’aimerais saisir ma propre chance.
Quel a été le discours de Vincent Lavenu ?
Il tenait à savoir si je restais motivé pour la suite. Je lui ai expliqué ma situation et ma façon de voir les choses, comme de travailler. La discussion n’a pas duré longtemps, il a compris que je restais à 100% concentré sur mon métier.
On aura sans doute besoin de nouveaux leaders et si c’est Bob, alors je serai très content de rouler avec lui
Récemment, le Dauphiné révélait des tractations entre votre équipe et Bob Jungels. Qu’en pensez-vous ?
Je serais content de rouler avec lui dans notre équipe. On aura sans doute besoin de nouveaux leaders (Romain Bardet est pressenti chez Sunweb et Pierre Latour devrait rejoindre Total Direct Energie) et si c’est Bob, alors je serai très content de rouler avec lui. Mais je ne sais pas où en sont les discussions. J’avais appris que des tractations avaient eu lieu la semaine passée durant notre stage. Mais je n’en savais pas davantage. Je ne sais pas ce qu’il va advenir. Pourquoi pas ? Bob a beaucoup de choix, on verra bien ce que ça va donner. Chez nous, pour le classement général des courses par étapes, on ne sait pas qui va venir comme leader. On a beaucoup de jeunes qui marchent très forts et ont du potentiel pour les grands tours et ils ont encore besoin de temps.
Vous allez donc redémarrer votre saison sur le Tour de l’Ain la semaine prochaine ?
Oui, le Mont Ventoux Dénivelé Challenge ne fait plus partie de mon programme. Le reste est inchangé (NDLR : il devrait enchaîner avec le Tour de Lombardie, le Tour du Limousin, le Tour du Doubs, le Skoda Tour de Luxembourg et le Giro). Je suis content de découvrir le Tour de l’Ain, c’est une course très dure et notamment la dernière étape avec le Grand Colombier. Et il y aura un gros plateau.
Un mot pour finir sur le protocole sanitaire mis en place par l’UCI et les tests nécessaires pour s’aligner au départ des courses. C’est compliqué pour les coureurs ?
Ce n’est pas évident en effet. Il faut trouver les endroits pour réaliser ces tests. Il faut s’adapter et c’est logique. On n’a pas le choix, il faut faire avec. La saison, semble repartie, il faudra voir ça de course en course.
Entretien avec Denis Bastien