L’ancien coureur professionnel a commencé ses nouvelles fonctions de coordinateur national au sein de la fédération luxembourgeoise.
«Je suis au bureau, je commence à travailler…» Fraîchement installé à Strassen dans les locaux de la Fédération du sport cycliste luxembourgeois (FSCL), Frank Schleck prend ses marques. Nommé à compter du 1er mai au poste de coordinateur national, le Mondorfois revient sur la mission qui sera la sienne dans le dispositif fédéral.
Vous aviez postulé pour ce rôle de coordinateur national et vous avez été retenu. Comment cette décision a cheminé?
Frank Schleck : Ces dernières années, depuis que je me suis retiré du cyclisme professionnel (il s’est arrêté à la fin de la saison 2016), on m’a posé beaucoup de questions et j’ai toujours aimé partager cette passion. Que ce soit avec les plus jeunes ou même avec les coureurs professionnels. Cela m’a toujours intéressé de prodiguer des conseils. Je vais avoir tellement de travail qu’il me faudra sans doute un peu de temps pour trouver le bon chemin. L’idée de ce rôle de coordinateur m’a tout de suite plu. Je vais continuer à vivre ma passion et ce sera mon job.
Dans le communiqué que la FSCL avait publié pour annoncer votre nomination, il était indiqué que vous auriez un rôle auprès des jeunes et des femmes. Vous pouvez préciser?
On sera là pour tous les athlètes, mais oui, les jeunes et les femmes seront deux axes importants. Notre but est clairement de développer le cyclisme féminin au regard de ce qui s’est passé chez nos voisins. Là, je ne parle pas de championnes. Mais d’encourager la pratique du cyclisme féminin. On va travailler là-dessus.
Avec les contacts que j’ai au Luxembourg et à l’international, j’espère pouvoir amener de bonnes choses
Depuis votre retrait du cyclisme professionnel, beaucoup de coureurs étaient venus vous démarcher?
Oui, pas mal. J’avais toujours gardé un pied dans le vélo en organisant le Gran Fondo, ce qu’on va d’ailleurs continuer à faire. Lorsque je croisais des jeunes, on me demandait des conseils. J’ai apprécié ce genre de discussions. Les gens, de leur côté, ont apprécié que je sois là lors des grands événements locaux. J’ai toujours eu cette envie de rendre ce service à mon sport et à mon pays. Avec les contacts que j’ai au Luxembourg et à l’international, j’espère pouvoir amener de bonnes choses.
Vous vous voyez davantage comme un électron libre au sein de la fédération?
Non, j’ai pris un peu de recul tout en gardant un pied dedans, j’ai beaucoup envie d’aider pour améliorer les choses et partager mon expérience. Il n’y a pas que les champions qui m’intéressent. Il y a par exemple l’aspect écologique, la mobilité douce. La fédération doit avoir sa place dans tout ça. Le cyclisme est en plein boom, beaucoup de vélos ont été vendus ces derniers mois, on se doit d’être présent.
On imagine, par voie de conséquence, que la problématique de la sécurité, encore évoquée en ce début de semaine (lire notre édition de mardi), vous intéresse…
Oui, on a eu beaucoup d’accidents, on doit absolument améliorer la sécurité. Il y a eu l’effet de l’épidémie et il y a clairement plus de cyclistes qu’avant sur les routes. Avec les beaux jours, le phénomène va s’accentuer, il faut qu’automobilistes et cyclistes parviennent à vivre ensemble dans un respect mutuel. On a des possibilités multiples avec les pistes cyclables, les aménagements urbains.
Avec les dix coureurs du cadre, on est allé reconnaître les étapes du Tour de Luxembourg
Parlons du travail avec les professionnels. Comment voyez-vous les choses en tant que coordinateur national?
On a les entraîneurs nationaux, comme Christian Swietlik et Heiko Lehmann, qui font un bon travail avec les athlètes sous la direction de Christian Helmig. Maintenant, j’arrive dans le groupe, où je compte m’intégrer. On me demandera mon avis et j’espère bien qu’on travaillera en équipe. Lors des stages, des entraînements, je serai là pour conseiller et aider.
Cette période de crise sanitaire impacte fortement l’activité des plus jeunes, puisque seules les courses professionnelles ont été maintenues. Quel regard portez-vous sur cette autre problématique et quelle action pouvez-vous mener?
La fédération a continué à organiser des entraînements. Je crois que tout doucement on arrive à voir la fin du tunnel avec le vaccin. Il faut qu’on sorte de cette situation, pas seulement pour le vélo, bien sûr. On se rend compte qu’avec l’absence de compétitions, les jeunes manquent de motivation, les copains leur manquent, le lien social qu’ils avaient avec leurs clubs leur manque, c’est évident. C’est pour tous les compétiteurs la même chose, ils manquent de courses. Cela peut encore durer un peu. La fédération est parvenue à limiter ces effets avec les coureurs du cadre national où les jeunes sont invités à des entraînements. On les pousse au mieux pour qu’ils soient prêts quand ça va rouvrir. Nous avons la chance de pratiquer un sport en extérieur, il faut juste veiller à respecter toutes les règles. Pour le moment, nous restons forcément un peu dans l’incertitude. Mais on a vu avec le Festival Elsy Jacobs que les mesures de précaution fonctionnent bien. C’est un point très positif. Pour les dix coureurs du cadre, on réalise des tests rapides et une fois que le résultat est négatif, ils s’entraînent. Cela s’est bien passé, les jeunes ont adhéré et on est allé reconnaître les étapes du Tour de Luxembourg. Cela a bien marché.
Entretien avec Denis Bastien