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[Cyclisme] Flèche Wallonne : peut être un coup à jouer pour Bob Jungels


Bob Jungels (Photo : DR)

Et si pour une fois l’étau imposé par les principaux favoris cédait ? Dans ce cas de figure, on imagine que Bob Jungels ne serait pas contre l’idée…

L’an passé, Bob Jungels s’était lancé guidon en avant sur le front de l’attaque à quelque treize kilomètres de la ligne d’arrivée. Il avait été repris en bas du Mur de Huy… Quel rôle pour Bob Jungels dans cette Flèche Wallonne? Cette question risque bien de brûler les lèvres de toute la colonie luxembourgeoise présente aujourd’hui sur les rampes du Mur de Huy, où chaque année les supporters reviennent en pèlerinage depuis le succès de Kim Kirchen (2008) et la deuxième place d’Andy Schleck l’année suivante.

Dimanche, après l’Amstel Gold Race qui venait de couronner son coéquipier Philippe Gilbert, dont on ne savait pas encore qu’il serait absent le reste de la semaine, Bob Jungels évoquait «un rôle de soutien pour Dan Martin», leader désigné de l’équipe belge. Le coureur irlandais n’est pas apparu à son aise dans le Limbourg néerlandais sans qu’on en connaisse les raisons précises. Un simple jour sans? On le saura évidemment au fil de cette Flèche Wallonne. Car la stratégie des troupes de Patrick Lefevere sera assez claire.

Avec les absences de Julian Alaphilippe et de Philippe Gilbert, Quick-Step Floors ne disposerait plus que de deux cartes en cas d’arrivée groupée en bas du Mur de Huy, ce qui reste encore le scénario le plus probable. La première carte s’appelle Dan Martin, toujours à l’aise dans ces lieux magiques. La deuxième repose sur Petr Vakoc, le jeune Tchèque en manque de reconnaissance sur le plan mondial, mais possédant de très belles qualités. Car ce dernier a déjà eu l’occasion de montrer ce qu’il pouvait faire. La Flèche Wallonne au kilométrage limité pourrait être pour lui un superbe terrain de jeu.

Mais vu la forme de Bob Jungels, il ne serait pas étonnant qu’on voie à nouveau le champion national partir sur le front de l’attaque. Ces dernières années, ça n’a jamais marché, les formations des puncheurs-grimpeurs étant toujours parvenues à faire dérailler les plus belles entreprises, de sorte que le succès se joue immanquablement sur le Mur de Huy. Mais il ne faut jamais dire jamais et un jour ou l’autre, un vainqueur sera le rescapé d’une échappée. Quant à avancer que c’est pour cette année… Quant à avancer que ce coureur sera Bob Jungels, il y a un pas qu’on ne s’autorisera pas à franchir.

Mais quoi qu’il advienne, on devrait voir à l’œuvre le champion national. Pour favoriser les desseins de Dan Martin, voire donc de Vakoc. Ou alors, comme l’an passé, dans une position clairement offensive, voire contre-offensive.

La tentation de conjurer le sort

Mais cette fois, on ne risque pas de voir son équipe rouler derrière lui comme ce fut le cas un moment l’an passé… Petit rappel des faits. L’attaque de Bob Jungels avait été suivie par l’Espagnol Izaguirre (Movistar) et l’Autrichien Preidler (Giant). Un contre s’était formé avec des coureurs solides (Wellens, Albasini). Logiquement, Izaguirre n’avait pas relayé le Luxembourgeois. Au contraire de Preidler. La confusion planait comme souvent à ce stade de la course. Finalement, tout était rentré dans l’ordre au pied du Mur.

Soyons clair, Bob Jungels n’était pas le premier des coureurs d’envergure à tenter une improbable échappée sur le final de la Flèche Wallonne. Bien avant lui, un garçon comme Andy Schleck avait tenté d’agir de même. Et s’y était lui aussi cassé les dents. Chez ces garçons à qui le succès semble impossible face à des spécialistes du genre, plus légers, plus véloces, simplement plus puncheurs, il y a souvent la tentation de conjurer le sort, de remuer un peloton aux aguets, sur les dents à mesure qu’on se rapproche des rivages de la Meuse.

Dans le Mur de Huy aux virages infernaux, le match ne tient jamais bien longtemps. Mais sait-on jamais, le Bob Jungels qu’on a eu le loisir de voir à l’œuvre est tellement fort… Même s’il est pour le moment encore plus raisonnable de le voir se mettre au service de ses coéquipiers. Avant, rappelons-le, de prendre son propre destin en main, pas plus tard que mardi prochain sur le Tour de Romandie (25-30 avril) et bien sûr sur le Giro (5-28 mai) qui constitue son objectif central cette saison…

Denis Bastien

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