Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En l’absence du tenant du titre, Tadej Pogacar, les postulants sont nombreux, comme toujours au moment d’aborder la Flèche Wallonne. Comme toujours à Huy…
Sa présence aurait fait de lui le favori unique. Incontestable. Et sûrement incontesté. Alors qu’il a fait le choix logique de se concentrer sur les monuments, puisque, dans la Flèche Wallonne, son nom figure dans le palmarès en face de la case 2023, Tadej Pogacar n’a que Liège-Bastogne-Liège, et un éventuel duel avec Mathieu Van der Poel, en tête.
Bref, la place est libre, et comme la nature a horreur du vide, plus on avancera dans le déroulé de cette Flèche Wallonne et plus on oubliera l’absence du Slovène pour mieux se concentrer sur la dernière des quatre ascensions (!) du Mur de Huy, puisque c’est là où tout finit par se juger, année après année. Dans ce cortège, deux hommes qui font encore partie des favoris, Dylan Teuns et Marc Hirschi, ont déjà connu la sensation unique de s’y imposer. C’est assurément un avantage par rapport à leurs rivaux, car dans la Flèche Wallonne, la notion de repère est capitale. Afin de ne pas produire son effort trop tôt ou trop tard. Dans ce domaine, le retraité espagnol Alejandro Valverde et l’absent français Julian Alaphilippe étaient passés maîtres.
On l’aura compris, l’expérience est ici un atout capital. Mais la forme du moment est un élément indispensable. Ça tombe plutôt bien, ils sont plusieurs à cocher les deux cases. Les deux anciens vainqueurs précités, Marc Hirschi et Dylan Teuns, figuraient d’ailleurs dans le bon coup, dimanche dernier dans l’Amstel. Nul doute par conséquent qu’ils arrivent à point nommé pour le rendez-vous ardennais. Comme Tom Pidcock, sixième en haut du Mur de Huy en 2021 et impressionnant vainqueur de l’Amstel voici trois jours. L’Anglais aura à ses côtés l’ancien vainqueur polonais Michal Kwiatkowski, quatre fois dans le top 10 à Huy. Ça peut aider!
Parmi les possibles vainqueurs qui se sont placés par le passé, on peut citer le Danois Mattias Skjelmose, dauphin de Pogacar en 2023, quand Tiesj Benoot, lui aussi en évidence dimanche dernier, avait pris la septième place.
Jungels, seul coureur luxembourgeois
Le Russe de Bora-Hansgrohe, Alexander Vlasov, a, de son côté, goûté au podium en 2022 (3e). Comme le frétillant Français Benoît Cosnefroy en 2020 (2e). Ou encore l’Italien Diego Ulissi (3e en 2019). Il y a encore des coureurs toujours placés, comme le grimpeur français Warren Barguil (4e en 2020, 5e en 2021, 9e en 2022 et 10e en 2023…).
Toujours côté français, on surveillera de près la trajectoire de Romain Grégoire (Groupama-FDJ) ou de Paul Lapeira (Decathlon-AG2R), qui ont eu la main leste ces derniers temps lorsqu’il s’agissait de visser leur poignée d’accélérateur. Tous deux peuvent créer la surprise ou, plus simplement, confirmer! Le leader de la Groupama, David Gaudu (7e en 2021), devrait pouvoir mieux faire en ces lieux où seuls les grimpeurs-puncheurs ont droit de cité.
Pour autant, comme toujours, des attaquants chercheront à piéger les finisseurs, mais on ne donne franchement pas cher de leurs chances. Dans ce registre, Bob Jungels, le seul coureur luxembourgeois de cette édition, a souvent animé la course lorsqu’il portait les couleurs de Quick-Step. Actuellement dans une belle forme, comme on a pu le constater dimanche dans l’Amstel, l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège pourrait user de tout son savoir-faire pour lancer Alexander Vlasov, théoriquement le plus prompt du groupe Bora pour suivre les meilleurs. À cet égard, le duo de la Bahrain composé du Colombien Buitrago et de l’Espagnol Pello Bilbao pourrait bien mettre tout le monde d’accord.
Résumons. Nous avons trois favoris, dans l’ordre Tom Pidcock, Dylan Teuns et Marc Hirschi. Et une kyrielle d’outsiders. Même sans Tadej Pogacar, la Flèche Wallonne, qu’un certain Kim Kirchen a remportée en 2008, reste la Flèche Wallonne. Une classique à part avec un final chaque année endiablé…
