Le patron de la course, Claude Losch, fait le point sur l’épreuve professionnelle féminine qui se déroulera en fin de semaine prochaine.
Dans un peu plus d’une semaine, nous y serons, même sans public, le Ceratizit Festival Elsy-Jacobs qui n’avait pu avoir lieu l’an passé se déroulera bien au prix de bien des efforts des membres du club organisateur du SAF Cessange. Comme en témoigne Claude Losch, son président.
Peut-on dire qu’il s’agit d’un miracle pour vous d’officialiser la tenue prochaine de votre épreuve ?
Il en fallait de la détermination, car personne ne nous a fait de cadeau !
Qu’est-ce qui a été le plus dur ?
Le plus dur, n’a pas été de motiver nos troupes. Car si vous vous souvenez bien, l’an passé, on avait organisé en août la course sur route à Cessange, juste avant les championnats nationaux. On a persévéré et on l’a fait. Pour le cyclo-cross, on a essayé de reporter notre épreuve de novembre au mois de février. Mais là, à chaque fois, on essayait de nous imposer des conditions impossibles. Jusqu’au dernier moment, on a essayé de faire un cyclo-cross. On l’avait reporté en janvier, puis en février. On était prêt et finalement, cela ne s’est pas fait. Je dois dire là que personne ne nous a soutenus, ni la fédération ni le ministère.
Et pour le Festival Elsy-Jacobs ?
Pour le Festival Elsy-Jacobs, on a décidé donc de tout programmer, de tout planifier. On voulait faire comme si. Et si au dernier moment, on n’était pas autorisé, alors tant pis. On est là pour travailler, pour organiser et non pour ne rien faire. Je trouve que c’est trop facile de toujours dire : on ne fait rien… Donc on avait tout programmé, jusqu’il y a deux semaines de cela. Et puis nous eu une réunion avec le ministère des Sports. Et là, le ministère des Sports nous a répondu que ce n’était pas possible d’organiser notre course, que c’était interdit au Luxembourg. Voilà leur réponse !
Le ministère des Sports voulait qu’on organise trois contre-la-montre…
Qu’avez-vous fait ?
On s’est dit que ce n’était pas possible. Cette position du ministère intervenait après que la Flèche du Sud a décidé d’annuler son épreuve. On a indiqué au ministère qu’on voulait organiser notre course professionnelle. Là, on nous a indiqué qu’il fallait faire trois étapes en contre-la-montre !
Vous avez répondu ?
C’est quoi ce truc ? On ne va pas faire trois étapes en contre-la-montre… Là, le ministère nous a dit que la loi n’autorise rien d’autre. On a demandé une dérogation. Le ministère des Sports nous a demandé de nous rapprocher du ministère de la Santé. Et là, on est tombé sur des gens très coopératifs. Le ministère de la Santé nous avait demandé un dossier. On a rendu, je pense, un très beau dossier d’une cinquantaine de pages, avec tous les détails, tous les cas de figure possibles. Comment réagir avec un cas positif dans une équipe, etc. Tous les tests PCR pour les coureurs, les équipes, l’organisation… On a eu l’appui du ministère pour les tests rapides également. Ils nous ont complimenté et précisé qu’ils allaient nous aider, qu’on serait sans doute le modèle pour les autres courses. Sur ça, le ministère des Sports a réagi en disant que la loi ne le permettait pas.
Le Parc merveilleux ouvre, le football, le basket et le handball jouent et nous on n’aurait pas droit de faire une course professionnelle à l’extérieur ?
Quelle a été votre réaction ?
Que ce n’était pas possible d’entendre ça. En France, en Belgique, des courses professionnelles sont organisées. Pourquoi pas au Luxembourg, où les terrasses sont ouvertes ? Le Parc merveilleux ouvre, le football, le basket et le handball jouent et nous on n’aurait pas droit de faire une course professionnelle à l’extérieur ? C’est quoi ce truc… Ensuite, nous avons écrit une lettre au ministre des Sports pour expliquer qu’il s’agissait d’une course professionnelle. Du coup, leur juriste a admis que les professionnels ont le droit de pratiquer leur sport. Qu’on ne pouvait pas nous interdire. Qu’il fallait qu’on rédige une lettre expliquant qu’il s’agissait d’une course professionnelle. J’ai toujours eu l’impression qu’ils espéreraient qu’on renoncerait et qu’on finisse par dire que c’était effectivement trop compliqué. Bon, à ce moment-là, il faut dire que les chiffres décollaient, de notre côté, nous étions un peu fébriles. Et puis nous avons vu que cela ne s’est pas empiré, cela s’est même un peu amélioré. Donc on espère que cela reste ainsi jusqu’à la course…
Il n’y a pas plus aucune barrière désormais ?
En principe, non, s’il n’y a pas une catastrophe sanitaire que personne ne veut d’ici là, évidemment. On ne sait jamais. Mais en principe, il n’y a plus de barrières. Tout est réglé avec la police, les Ponts et Chaussées. Au niveau de la sécurité, comme nous sommes devenus Pro Series, on a fait en sorte que la sécurité soit maximale, encore plus que les autres années. La police nous a aidés pour mieux sécuriser la course. On a aussi changé nos circuits, on ne passe plus par Mersch et Kayl, on essaie d’éviter les endroits un peu dangereux. On va installer au maximum des sens uniques. Les Ponts et Chaussées, la police et les communes ont bien compris cet impératif.
Au niveau du plateau que vous allez recevoir, que pouvez-vous en dire ?
Nous avons huit équipes UCI World Tour. On va être les premiers à organiser à nouveau. Mais c’est dur, cela a coûté beaucoup d’énergie. On va revoir Christine Majerus et Claire Faber comme Nina Berton, de notre équipe Andy Schleck – CP – NVST Immo Losch.
Tout est donc parfait ?
Sauf qu’on ne peut évidemment pas avoir de public. On compte sur les directs qui seront diffusés sur RTL et commentés par Tom Flammang en luxembourgeois.
Entretien avec Denis Bastien
Mode d’emploi
Les étapes :
Prologue, le 30 avril : Cessange (2,2 km)
1re étape, le 1er mai : Steinfort-Steinfort (125, 1 km)
2e étape, le 2 mai : Garnich-Garnich (105 km)
Les équipes engagées :
18 équipes de 10 nations : NED (4), GER (3), ITA (2), FRA (2), ESP (2), SUI (1), GBR (1), USA (1), BEL (1), LUX (1) 8 UCI World Teams et 10 équipes continentales UCI
Les équipes : Ceratizit – WNT Pro, Trek-Segafredo, FDJ Nouvelle Aquitaine, Ale BTC Ljubljana, Team SD Worx, Movistar, DSM, Canyon, Liv Racing, Valcar-Travel, Andy Schleck – CP NVST – Immos Losch, Parkhotel Valkenburg, Bingola, Jumbo Visma, Massi, Stade Rochelais, Drops-Le Col, WCC Team
Les têtes d’affiche :
Lizzie Banks (Ceratizit); Christine Majerus, Elena Cecchini (SD Worx), Marleen Reusser, Marta Bastianelli, Tatiana Guderzo (Ale); Lorena Wiebes , Coryn Rivera (DSM); Emma Norsgaard, Leah Thomas (Movistar), Letizia Paternoster, Ruth Winder, Amalie Diederiksen (Trek-Segafredo), Thalita De Jong (Bingoal)
Des gens admirables,bravo au SAF Cessange