Au départ du Tour du Qatar, Jempy Drucker (BMC) et Alex Kirsch (Stölting Service group) sont les derniers Luxembourgeois à démarrer leur saison. Si le premier nommé avait déjà disputé cette épreuve l’an passé, il s’agira d’une découverte pour le deuxième.
C’est à ce genre de détail qu’on remarque les changements d’habitudes du peloton opérés au fil des ans. Il y a peu encore, les coureurs qui commençaient leur saison avec le Tour du Qatar avaient cette réputation de bouleverser les habitudes. On observait cette reprise précoce avec un peu de circonspection, presque du scepticisme.
Depuis, le Tour Down Under et le Tour de San Luis, devenus pour certains des rendez-vous incontournables, ont devancé le Tour du Qatar dans le calendrier. Le Herald Sun Tour ou le Tour de Valence, revenus enfin se placer devant le Tour du Qatar, viennent tout juste de s’achever.
Bref, ceux qui reprennent la compétition aujourd’hui avec le Tour du Qatar passent presque pour des retardataires. C’est en effet le dernier train de la reprise qui partira ce matin.
Enchaînement Qatar-Oman pour Jempy
Pour Jempy Drucker, qui, l’an passé, avait déjà débuté là, il s’agira simplement de se remettre en route après un hiver des plus solides. « J’ai bien travaillé durant mes trois stages hivernaux et lorsque j’étais au Luxembourg, la météo était bonne. Je ne peux pas me plaindre, tout s’est bien passé pour moi cet hiver. Je me sens même un peu plus costaud que les saisons dernières », notait le coureur de la BMC voici peu.
Toutefois, il est inutile d’attendre de lui des résultats mirobolants. Dès aujourd’hui, la BMC devrait tout mettre en œuvre pour Greg Van Avermaet, un fidèle de la course (3 e en 2008 et 6 e en 2013). À moins, bien sûr, que Jempy se sente pousser des ailes, puisqu’il aura assurément les armes pour se mesurer aux meilleurs.
« Le Tour du Qatar n’est pas la course la plus importante pour moi, même si bien sûr, j’essaierai de bien faire afin de partir sur de bonnes bases. Les étapes sont toujours plates, mais avec l’exposition au vent, cela permet de travailler les bordures et les sprints, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Ce n’est pas pour rien qu’on retrouve souvent au départ des coureurs à l’aise sur les classiques de pavés. C’est un passage obligé pour travailler dans l’optique du début de saison », note Jempy Drucker.
Et de poursuivre : « Ensuite, je prendrai le départ du Tour d’Oman, toujours dans cette région. On reste sur place. Enchaîner ces deux courses par étapes, c’est le but. Derrière ça, il y a l’idée d’être déjà performant au retour, fin février pour le Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, pour l’ouverture belge… »
Alex Kirsch sera dans son élément
Si Jempy Drucker connaît le Tour du Qatar, Alex Kirsch sera pour sa part en mode découverte. « Ce Tour du Qatar est une première pour moi et ce sera ma première course de la saison avec l’équipe Stölting. Personnellement, je compte bien travailler pour être performant dès le Het Nieuwsbald qui constituera mon premier objectif », expliquait-il récemment.
On sait que le rouleur luxembourgeois n’est pas le plus maladroit lorsqu’il s’agit de se faire une place face au vent. Il aime frotter et le cas échéant, il pourrait, pourquoi pas, tenter de faire quelques belles places dans les arrivées au sprint qui ne manqueront pas de rythmer la course.
Voilà au moins une chose qui ne change pas avec le Tour du Qatar, on connaît le genre de coureurs qui sont appelés à briller. Et mieux vaut être bien bâti…
Denis Bastien