Samedi sur le Het Nieuwsblad, en l’absence de Peter Sagan, Jempy Drucker endossera avec Lukas Pöstlberger les responsabilités. Cela n’est pas pour lui déplaire.
Deux fois sixième (2014 et 2019) par le passé du Het Nieuwsblad qu’il va disputer pour la huitième fois, Jempy Drucker (33 ans) revient toujours avec bonheur sur la classique belge.
Vous allez disputer votre huitième course d’ouverture qui, par le passé, vous a assez bien réussi. Ça reste une course fétiche pour vous?
Jempy Drucker : J’ai toujours aimé ce week-end d’ouverture. C’est vrai que cela m’a souvent bien réussi. J’espère que cela sera la même chose cette année encore.
Comment situez-vous votre état de forme?
Je me sens bien. Pour le moment, il n’y avait que des courses de préparation, qui servaient surtout à monter en puissance. Je me situe à peu près au même point que l’an passé. Je suis prêt pour ce week-end.
Avant ce début de saison, vous affirmiez toujours souffrir de votre nuque, conséquence de votre chute l’an passé à Waregem (NDLR : à l’arrivée d’À Travers la Flandre, Jempy Drucker avait lourdement chuté et s’était notamment relevé avec une fracture d’une vertèbre cervicale). C’est toujours le cas?
Oui, j’ai toujours une douleur située au niveau de la nuque. Mais il s’agit d’une douleur musculaire. Il me faut vivre avec. Je la ressens mais en fait, je m’y suis déjà habitué.
Comme l’an passé, Peter Sagan, le leader naturel de votre équipe Bora-Hansgrohe, fait l’impasse sur ce week-end d’ouverture. Vous serez le leader avec Lukas Pöstlberger?
Sans doute, Lukas a montré l’an passé qu’il affectionnait ce genre de classiques (l’Autrichien avait terminé quatrième d’À travers la Flandre) et, à côté, nous avons trois néo-pros qui vont découvrir ces courses. Il faudra voir comment ils vont gérer ça.
La première fois, c’est galère, c’est comme si on ressortait d’une machine à laver…
C’est comment la première fois?
C’est galère, c’est comme si on ressortait d’une machine à laver. On voit tout de suite si on aime ces courses-là.
Vous vous souvenez de votre premier Het Nieuwsblad?
Pas en détail, mais je me souviens que lorsque j’étais revenu chez moi, j’avais dit que je venais de découvrir les courses pour lesquelles j’étais fait…
Sur cette édition 2020, quelle sera votre ambition?
Ce sera un peu la même chose que les années précédentes. Il faudrait que je puisse être présent sur le final. Mais bon, on sait aussi que ce n’est jamais évident. Si tu es mal positionné à tel ou tel endroit, si tu es victime d’un incident mécanique, tu te retrouves assez vite hors du coup. Là, je repars avec l’objectif de faire un résultat. Pour cela, l’idéal serait, comme l’an passé, de me retrouver dans le vaste groupe qui finira par émerger.
On annonce des conditions météorologiques assez difficiles avec du vent violent et de la pluie…
Cela ne me dérange absolument pas. C’est pour tout le monde la même chose. D’ailleurs, je préfère forcément rouler sur du sec et sous le soleil. Mais lorsqu’il pleut, je ne suis pas du genre à sortir du bus en faisant la tête.
Heureusement, il n’y a pas un Remco (Evenepoel) qui traîne avec nous!
Une nouvelle saison de classiques va partir. Quelles sont les nouveautés que vous remarquez?
C’est difficile à dire, sur ces classiques flandriennes, on retrouve toujours un peu les mêmes coureurs. On sait d’avance qui va marcher. Pour samedi, je pense qu’il faudra avoir à l’œil un coureur comme Dylan Teuns qui vient de s’imposer dans le chrono de la Ruta del Sol. Sinon, on va retrouver toutes les grosses équipes. Deceuninck-Quick Step, CCC avec (Greg) Van Avermaet et (Matteo) Trentin, puis (Oliver) Naesen, et tous les autres. Heureusement pour nous, il n’y a pas un Remco (Evenepoel) qui traîne avec nous! On sait à peu près qui va marcher. Même l’an passé, (Alberto) Bettiol qui est venu remporter le Tour des Flandres ne venait pas de nulle part (quelques jours avant, l’Italien avait pris la 4e place du Grand Prix E3).
L’an passé, Deceuninck-Quick Step avait réussi un carton plein en remportant le Het Nieuwsblad avec Zdenek Stybar et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, le lendemain, avec Bob Jungels. C’est toujours l’équipe à battre?
Oui, bien sûr, les Flandriennes, ce sont leurs courses fétiches et cette ouverture est pour eux quelque chose d’important. On le ressent. Je pense qu’ils ont également la pression de la presse flamande. Ils ont surtout une belle équipe qui sera imposante dans le final. Et Stybar semble bien marcher en ce début de saison, si j’en crois son succès d’étape sur le Tour de San Juan. Avec Bob (Jungels), (Yves) Lampaert, (Kasper) Asgreen et donc Stybar, il me semble bien que c’est l’équipe à battre.
Entretien : Denis Bastien