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[Cyclisme] Des idées derrière la tête pour Laurent Didier


Laurent Didier abordera la Vuelta dans de très bonnes conditions. (Photo : Trek)

Laurent Didier, dans l’attente d’une prolongation de contrat, va participer, à partir de samedi, à sa deuxième Vuelta.

Sur sa belle forme du Tour de l’Utah, Laurent Didier devrait réaliser une belle Vuelta, à compter de samedi. Son équipe, Trek-Segafredo, n’ayant pas de leader pour le classement général, visera des succès d’étapes. Voici peu de temps de cela, on a pu voir Laurent Didier camper un rôle assez inédit pour lui depuis qu’il est passé professionnel, il y a sept saisons déjà… C’était sur le Tour de l’Utah où le leader désigné des Trek-Segafredo au départ, Peter Stetina défaillait au fil des étapes.

Exactement le cas opposé de Laurent Didier. «J’en ai bavé sur les premières étapes puisque cela faisait deux mois, depuis la fin du Giro, que je n’avais pas couru. Puis plus ça allait et mieux ça allait…» On l’avait vu alors escorter avec autorité Kiel Reijnen, le sprinteur américain, vers le succès de la cinquième étape. Et enfin, les deux derniers jours, lors des étapes décisives, on le vit carrément jouer sa carte. Avec brio. «Stetina n’était pas bien, il y avait le top 10 à accrocher. Et puis moi, j’ai toujours bien aimé l’altitude, donc dans l’Utah, je ne me sentais pas mal…»

Mais ne comptez pas sur Laurent Didier pour s’enflammer. «J’étais bien là-bas, certes, mais le niveau du Tour de l’Utah n’a rien à voir avec celui du Tour d’Espagne. En World Tour, c’est forcément un cran au-dessus. Mais j’aurai sans doute l’avantage d’être plus frais que les coureurs qui auront fait le Tour de France», explique le coureur dippachois. Il ne le cache pas, il compte d’ailleurs sur ce supplément de fraîcheur pour profiter d’une liberté d’action indispensable pour un coureur de son acabit.

La première fois qu’il double

«Nous travaillerons pour tenter d’obtenir des succès d’étapes, puisque nous n’avons personne pour le classement général. Au sprint, Niccolo Bonifazio et Fabio Felline, lorsque le terrain sera un peu plus dur, auront sans doute des opportunités. Mais comme j’ai remarqué que la troisième étape est déjà difficile, il y aura sans doute ensuite des possibilités pour des coureurs non dangereux au classement général, d’aller dans des échappées», glisse le coureur luxembourgeois.

Il dit encore apprécier le tracé de cette édition particulièrement montagneuse (avec pas moins de dix arrivées au sommet!), mais offrant des étapes relativement courtes. Il s’en explique aisément : «Des étapes de 160, 170 kilomètres sont toujours nerveuses, au contraire des longues étapes de 220 kilomètres où généralement le peloton contrôle facilement les échappées. Plus c’est court, plus il y a de chances pour que des coups aillent au bout.»

En ce qui le concerne, ce sera la première fois de sa carrière qu’il s’offre deux grands tours la même saison. «J’ai couru des années où je ne faisais que le Giro (2010 et 2011), le Tour (2013 et 2015) et la Vuelta (2012). J’ai même connu des saisons où je ne faisais aucun grand tour (2014)!», rigole-t-il.

Car il est manifestement heureux de doubler Giro et Vuelta. «Oui, reprend-il, ça me plaît. Et puis lorsqu’on se concentre sur le Tour, dans mon cas, on n’est jamais sûr de le faire, car la préliste est longue. Là au moins je savais au soir de la dernière étape du Giro que je serais au départ de cette Vuelta.»

Confiant pour une prolongation

Sa saison ne s’arrêtera d’ailleurs à Madrid, le soir du 11 septembre. «Après ce Tour d’Espagne, il y aura les championnats d’Europe (en Bretagne, le 18 septembre), puis le Tour d’Émilie (24 septembre), le Grand Beghelli (25 septembre), Milan-Turin (28 septembre). Je finirai ma saison sur le Tour de Lombardie (1er octobre). C’est un bon programme.»

Il accompagnera donc son compatriote Frank Schleck dans ses derniers tours de roues. Mais lui à 32 ans n’est pas prêt à raccrocher. «Je n’ai pas encore prolongé mon contrat, mais je suis confiant. Je pense que cela se fera. Et puis je ne stresse pas, car je sais que je pourrai vite travailler dès que ma carrière s’arrêtera. Il ne faut pas trop se projeter dans ma situation. Je ne sais pas ce que je ferai dans deux ans et quand on est coureur pro, il faut avoir la santé. Là, pour le moment, ça va…» On pourrait donc conclure que Laurent Didier a souvent des idées derrière la tête, mais toujours les pieds sur terre…

Denis Bastien